Appel à relectures/corrections de notre nouveau livre : « Le miroir brisé des réseaux sociaux »…

Un nouveau titre va bientôt s’ajouter à ma bibliographie : Le miroir brisé des réseaux sociaux, rédigé en collaboration avec François Lienart.

Voici la couverture de cet ouvrage :

Le miroir brisé des réseaux sociaux.

J’avais déjà évoqué ce projet ici et mais, dans un temps relativement court, nous avons déjà réussi à le terminer. Alors, pourquoi ne pas le publier directement sans attendre ?

C’est que, justement, nous voulons que sa première édition soit aussi satisfaisante que possible et, bien que nous ayons effectué plusieurs passes de relectures/corrections, nous sommes conscients que la version actuelle est encore largement perfectible. C’est pourquoi nous nous tournons vers vous pour cette dernière phase : VOUS pouvez nous aider à publier rapidement en devenant relecteur de la version « bêta »…

En effet, si vous êtes intéressé, il suffit de laisser vos coordonnées dans le formulaire en bas de cette page pour prendre contact avec nous et nous vous enverrons l’adresse de la page où vous pourrez récupérer le livre dans le format de votre choix (pdf, ePub ou mobi/Kindle). Simple non ?

En attendant et histoire de vous donner le ton du livre, voici (in extenso) l’introduction de notre ouvrage :

Introduction : le temps de la déception

Après une progression météorique et une réputation flatteuse auprès des médias traditionnels (qui d’entre nous n’a pas au moins une fois entendu vanter la supposée « extraordinaire influence » de Twitter?), il semble que nous sommes en train de vivre un tournant dans la perception que nous avons de ces « nouveaux services » : le temps de la déception est en train de se développer désormais.

Oui, il s’agit bien des services de réseaux sociaux, les Facebook, Twitter et quelques autres. J’ai pourtant été un « témoin engagé » lors des débuts de cette vague et ce dès 2004. J’ai publié un livre sur le domaine (« Les réseaux sociaux, pivot de l’Internet 2.0 » publié chez M21 édition) pour promouvoir ce mouvement et le faire connaître. Et, bien entendu, j’avais de grands espoirs dans ce mouvement et ses services.

Au début, tout allait bien : Linkedin et Facebook (pour ne citer que ces deux sites) ouvraient des perspectives nouvelles et des possibilités inédites dans un domaine (le relationnel) qui était resté trop longtemps sclérosé.

Hélas, l’évolution actuelle est trop visible pour se cacher la vérité plus longtemps. Je dois l’avouer, je suis complètement sidéré de voir la médiocrité (voire pire) des contributions de mes connexions sur Facebook (ou un autre service de réseaux social). Le fait est que même les plus intelligents de mes contacts (pour ceux que je connais bien) s’abaissent à mettre en ligne des « informations » ou des opinions que, vraiment, ils auraient dix fois mieux fait de garder pour eux (oui, vous voyez parfaitement ce que je veux dire, hélas…).

Pareil pour la supposée influence de ces nouveaux médias (et en particulier Twitter). Les études récentes montrent que cette influence réelle est encore très surestimée (voir chapitre 4).

Bref, il est de temps de dénoncer certaines de ces idées reçues et remettre les choses à leur place : si ces services n’ont pas tenu leurs promesses, ils ont été en revanche les révélateurs du comportement d’une grande masse de gens.

C’est pour remettre les points sur les i qu’avec mon complice (François Lienart), nous avons rédigé cet ouvrage à quatre mains. Cette collaboration a été vraiment profonde et fluide au point qu’il est difficile de départager qui a fait quoi dans l’ouvrage final!

C’est pour cette raison que nous avons laissé l’emploi de la première personne du singulier dans certaines sections tellement nous avons été à l’unisson tout au long de ce projet.

Dans les chapitres qui suivent, nous avons tout d’abord fait un rappel du contexte afin de bien poser les éléments : le succès de ces services, l’historique qui a précédé et accompagné leur avènement et les usages qui s’en sont dégagés. Ensuite, nous sommes allés à la rencontre des utilisateurs français les plus visibles, les fameux bloggers référents, afin de reccueillir leurs témoignages et de vérifier quelques hypothèses. À partir de là, il était facile de dérouler nos constatations : les usages et comportements négatifs s’accumulaient; favorisés, encouragés voire même organisés par la nature même de ces services.

Bien entendu, face à un sujet aussi vaste, il y a forcément des facettes que nous n’avons pas traité. Comme l’utilisation de Facebook en tant que plateforme de jeux ou de drague. Sur le premier point, il semble que certains utilisateurs ont créé de multiples comptes (quasi vide) uniquement pour gérer au mieux l’allocation des points reçus en jouant (notre témoin en la matière évoque des participants ayant 5 comptes et plus sans que ça soit exceptionnel… Ça relative tout de suite les chiffres de certains services!). Pour le second point, nous n’avons pas eu « d’avis autorisés » sur le sujet par nos témoins habituels mais nos jeunes fils confirment qu’il s’agit bien là d’une utilisation importante du service, dans leur tranche d’âge au moins!

Au final, il en ressort que le sentiment de déception qui monte nettement en ce moment est bien justifié. Mais, bien entendu, il ne s’agit pas de « jeter le bébé avec l’eau du bain » et un usage raisonné est toujours possible de ces services (c’est même le plus profitable). J’espère que, comme nous, c’est à cette conclusion que vous parviendrez en ayant lu ces pages.

Alain Lefebvre & François Lienart — avril 2013

Le contenu de cette version béta est complet à une exception près : la préface. Nous avons proposé cette préface à une personnalité bien en vue de ce domaine et nous attentons son concours…

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Un livre drôle ? Non, un livre touchant !

Je viens de finir la nouvelle titre du « Journal d’un proctologue » d’Hervé Heurtebise. J’ai pris ce livre sur le Kindle store car la description m’a fait croire à un livre amusant et l’extrait me confirmait cette caractéristique alléchante. Mais, au fil du texte, je me suis rendu compte que c’est bien plus que cela : ce livre est touchant, vraiment.

Tout d’abord, c’est bien écrit. Ce n’est pas vraiment drôle en fait, c’est plutôt un humour désabusé, un peu cynique que peuvent apprécier ceux qui en sont capable (de cynisme, d’auto-dérision et autres traits salvateurs). Et puis, la réflexion sur la vie, sur les relations et sur sa propre fin m’a paru très juste. J’étais sonné quand j’ai terminé cette nouvelle : je ne voulais pas quitter ce médecin qui, finalement, m’apparaissait comme formidablement sympatique en dépit de tous ses efforts pour ne pas l’être !

Je m’étais attaché, pauvre de moi… Bravo Hervé, bien joué. J’hésite désormais à lire les deux autres nouvelles de l’ouvrage, encore un peu secoué par la profondeur et le tranchant de ton texte.

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Les lois fondamentales de la stupidité humaine : à lire !

Je viens de lire cet excellent petit livre que je ne saurais trop vous recommander !

Il se lit rapidement (une soixantaine de petites pages seulement) mais il apporte enfin des réponses nécessaires sur ce qui nous affecte tous : la stupidité des autres.

L’ouvrage permet aussi de faire la différence entre le crétin et l’être stupide (important). Car il y a quatre catégories d’individus (par ordre décroissant, mieux vaut rencontrer les premiers que de devoir cohabiter avec les derniers !) : les intelligents, les crétins, les bandits et, enfin (hélas), les stupides.

Explication :

  • les actions des individus intelligents profitent à tout le monde (à lui-même mais aussi à son entourage),
  • les actions des crétins sont négatives pour eux mais profitables pour les autres,
  • les actions des bandits sont profitables pour eux mais négatives pour les autres (les victimes des larcins des bandits le plus souvent),
  • les actions des stupides ne profitent à personne et sont négatives pour tous (y compris pour eux !) et c’est ainsi qu’on les reconnaît…

Ceci posé, voici les cinq lois fondamentales :

  1. Chacun sous-estime toujours inévitablement le nombre d’individus stupides existant dans le monde.
  2. La probabilité que tel individu soit stupide est indépendante de toutes les autres caractéristiques de cet individu.
  3. Est stupide qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d’autres individus, tout en n’en tirant aucun bénéfice et en s’infligeant éventuellement des pertes.
  4. Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu’en tout temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s’associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.
  5. L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux (comprendre, bien plus dangereux que le bandit !).

Tout est dit : les stupides sont nocifs. Aucune indulgence ne devrait être permise à leur encontre.

Pour des explications plus détaillées (et roboratives), lisez cet excellent petit livre !


Les lois fondamentales de la stupidité humaine

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Gates & Allen, 32 ans après, même photo ou presque !

gates-allen

 

Lors d’une visite de Bill Gates au musée de l’informatique de Seattle (le Living Computer Museum), créé par son ancien complice Paul Allen, les deux compères n’ont pas résisté au plaisir de récréer l’histoire… En effet, à cette occasion, ils ont refait la même photo, entourés de micro de l’époque, pile au moment de la sortie du PC d’IBM.

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Mise à jour de mon livre sur le Simracing… Et quelques nouvelles en passant !

Je viens de publier une mise à jour (la 7ème !) de la seconde édition de mon ouvrage sur le SimRacing (voir à http://www.simracingbook.com/). C’était nécessaire car il s’agit d’un domaine qui bouge vite et souvent. Je ne veux pas que mes lecteurs restent avec un livre trop rapidement obsolète (un avantage du numérique, on peut mettre à jour !) et j’ai donc organisé un circuit de suivi et de mise à jour (voir à http://www.simracingbook.com/mise-a-jour/).

À côté de cela, je poursuis la migration de mes ouvrages publiés sur Scrivener et tout cela prend du temps bien sûr. C’est le prix à payer quand on commence à avoir quelques livres publiés : faut entretenir et assurer le service après-vente !

Je ne conçois pas mes livres comme un coup tiré dans le vide et oublié juste après la première parution : je veux les accompagner pendant leur cycle de vie, même si c’est chronophage, c’est significatif de la valeur que je leur accorde. Et si je ne faisais pas cela, quelle image cela projetterait-il ?

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Quelques questions précise sur votre usage des réseaux sociaux…

En ce moment, on avance bien sur notre livre « le miroir brisé des réseaux sociaux » qui devrait sortir avant l’été 2013…

Pour coller à la réalité du terrain, on interroge des bloggers « de référence » mais aussi des anonymes à qui j’envoi le message suivant :

Hello,

Je t’écris aujourd’hui pour te poser quelques (peu) questions (précises) sur ta pratique des réseaux sociaux.

J’ai déjà mis un mini-sondage en ligne auquel tu as peut-être déjà répondu (voir à http://www.alain-lefebvre.com/ce-blog/un-questionnaire-sur-votre-usage-des-reseaux-sociaux-merci-davance/) mais, aujourd’hui, il ne s’agit pas de cela. Cette fois, les questions ne se prêtent pas bien à la forme du sondage, d’où ce message…

Donc, ne répond qu’aux questions qui te concernent et qui t’intéressent. Je préfère peu de réponses mais bien argumentées que beaucoup de réponses succinctes !

# Pour commencer, si je te donne à choisir parmi les réseaux généralistes entre Facebook, Twitter, autres (à préciser), sachant que tu ne peux en garder qu’un seul, lequel gardes-tu et, surtout, pourquoi ?

# Sur un univers professionnel, si je te donne à choisir parmi les réseaux LinkedIn, Viadéo, autres (à préciser), sachant que tu ne peux en garder qu’un seul, lequel gardes-tu et, surtout, pourquoi ?

# Pour celles et ceux qui utilisent d’autres réseaux plus spécialisés (Trumblr, Pinterset, autres – à préciser), n’hésitez pas a les citer avec le même type de réponse que précédemment.

# Enfin, parmi tous ces réseaux, si vous ne deviez en garder qu’un seul, lequel serait-ce ?

Ici, tu l’as compris, c’est surtout le « pourquoi » qui m’intéresse…

# Ensuite, combien de temps passes tu quotidiennement sur ces réseaux et estimes-tu que ton usage vaut le temps que tu y passes ?

Je m’explique : on peut considérer que ces services sont devenus des habitudes de notre quotidien mais qu’on pourrait très bien s’en passer s’il n’existaient pas… Est-ce le cas pour toi et, si oui, comment expliques-tu que tu continues à t’en servir en dépit de cette opinion ?

# Enfin, peux-tu me citer un ou plusieurs exemples de ce que tu as obtenu avec l’usage de ces services que tu n’aurais pu obtenir autrement, idéalement en faisant le distinguo entre un acquis personnel et/ou professionnel ?

Voilà, c’est tout. Merci d’avance du temps que tu vas consacrer à me répondre. Bien entendu, si j’utilise tes réponses dans le cadre du livre qu’on est en train de préparer (voir à http://www.alain-lefebvre.com/livres-perso/un-nouveau-projet-le-miroir-brise-des-reseaux-sociaux-une-analyse-critique-8-ans-apres/), ce sera exclusivement sous forme anonyme, personne ne sera cité, rassure-toi !

Merci d’avance et bonne journée.

Si vous voulez y répondre, pas de problème, utilisez le formulaire ci-dessous :

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Attention.

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Un grand merci à mes lecteurs(trices)/correcteurs(trices) !

Comme je l’espérais, les lecteurs de mes livres prennent contact avec moi (par email principalement et c’est bien ainsi que c’est le mieux) afin de me signaler des fautes de frappes, d’accords, d’orthographes et de grammaires dans mes ouvrages…

Cet échange fonctionne à plein et je suis particulièrement reconnaissant à tous ceux et toutes celles qui ont cette démarche utile. Je ne peux tous les citer aussi, je vais me contenter de nommer les deux derniers en date : Joseph et Fabien, merci encore.

Bien entendu, les partisans des démarches traditionnels prisées par les éditeurs (tout aussi traditionnels…) ricanent : « ah, sacré Lefebvre, il transforme une faiblesse en avantage ! Très fort, très-très fort… » Et d’ajouter « Forcément que ses lecteurs trouvent des fautes : ses livres en sont truffés ! Il ferait mieux de passer par des correcteurs professionnels… ». Hum, à cette suggestion qui paraît frappée par le coin du bon sens, je voudrais juste opposer ceci :

1- mes livres ont eu droit à des relectures par des pros et ça n’a pas permis d’atteindre le zéro défaut pour autant (les correcteurs professionnels eux-mêmes admettent qu’ils laissent passer au moins une faute toutes les quinze pages et c’est considéré comme un taux tout à fait acceptable).

2- s’il fallait attendre qu’un livre soit « parfait » (au moins au niveau de sa forme si ce n’est dans son fond) pour être publié, le tome 1 de « Perdu dans le temps » attendrait encore sa première édition, dix ans après le premier bouclage du tapuscrit !

3- pour atteindre un bon niveau de qualité éditoriale, rien ne vaut le principe de la « très grande exposition » : faire lire votre livre par le plus grand nombre de lecteurs possible (après publication donc !)… Ainsi, vous avez plus de chances que les fautes résiduelles soient détectées, signalées, corrigées.

En 2001, dans mon livre « Le 3ème tournant« , j’écrivais ceci à propos de la qualité des programmes Open Source :

La loi du plus grand nombre

Car le debug est particulièrement efficace grâce à « la loi du plus grand nombre » :

Étant donné un ensemble de bêta-testeurs et de co-développeurs suffisamment grand, chaque problème sera rapidement isolé, et sa solution semblera évidente à quelqu’un.

Ou, moins formellement, « Étant donnés suffisamment d’observateurs, tous les bugs sautent aux yeux ». Les testeurs étant largement plus nombreux que les développeurs et cette grande exposition débouche sur une profondeur de correction inconnue dans le cadre de projets commerciaux où la date de lancement est souvent un élément inamovible qui prime sur tout le reste.

Plus de dix ans après, je m’aperçois qu’il en est de même pour les livres : bugs ou fautes, même combat !

Je vais donc poursuivre dans cette voie, confiant que ce sont mes lecteurs qui vont me permettre d’atteindre le niveau de qualité souhaitable. En plus, certains en profitent pour me donner leur avis sur ce qu’ils viennent de lire et ce retour m’est tout aussi précieux afin de comprendre ce qui a plu (ou déplu) dans l’histoire que j’ai essayé de faire passer…

Concluons en déplorant encore une fois combien est mal exploité le livre numérique aujourd’hui… ce processus de correction pourrait être optimisé si :

1- l’auteur pourrait avoir connaissance des notes des lecteurs partagées à partir de leur liseuse (bien souvent, cela permettrait de détecter ce qui cloche).

2- si les lecteurs pouvaient recevoir les nouvelles versions au fur et à mesure que l’auteur (ou l’éditeur) prend la peine de les mettre en ligne (seul Amazon propose cette fonction de « push » mais elle n’est pas automatique : il faut la demander ET la justifier… Le staff d’Amazon juge ensuite s’il est bon de le faire ou pas… je préférerais un système automatique qui laisserait à l’auteur/éditeur 5 « push » par an… ou 4 ou même 3 !).

3- si les librairies numériques, au moins, se dépêchaient de mettre à jour une version quand on leur envoi le fichier correspondant… actuellement, seul amazon est vraiment réactif (quelques jours) alors que les autres mettent (au bas mot) quelques semaines à chaque fois !

Bref, c’est à des signes (négatifs) comme ceux-ci qu’on se rend compte qu’on en est vraiment qu’au tout début de cette nouvelle ère !

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L’effet magique de la critique positive !

J’avais déjà évoqué les effets dévastateurs de la critique négative alors, aujourd’hui, parlons plutôt de l’inverse : l’effet des critiques positives quand on en reçoit…

J’ai eu le grand plaisir, tout dernièrement, de recevoir non pas une mais deux critiques positives à propos de mon roman de SF « Perdu dans le temps« .

Le premier vient d’un ancien collègue (perdu de vue jusqu’à ce contact inopiné… comme quoi, l’écriture mène à tout même au « reconnecting » !) qui vient de terminer la lecture du tome 1 :

Quelques commentaires sur ce tome 1:
Le temps qui continue à s’écouler pendqnt qu’on est dan une autre époque et la nécessit é de »rattapper ce décalage, ça c’est une belle trouvaille (les bulles de réalité)
De même les rappels des technologies  proches dans la vie d’un adulte de notre époque mais déjà tellement dépassées. J’ai beaucoup aimé ces descriptions de mondes pourtant pas si éloignés ce qui rajoute à l’étrangeté des situations.
Idem pour le réalisme des situations, exemple le probleme de l’argent, dans de nombreux romans se science fiction on « zappe » ça et la langue parlée aussi: la façon de parler, la langue changent vite et ça n’est jamais pris en compte dans les ouvrages américains ou anglophones.
Les allers et retours dans le temps finissent par donner le tournis et c’est bien le but!
Pour moi, les conversations sont trop longues, les gens parlent comme des livres, ça manque de naturel.
Bref j’ai passé un bon moment à lire le T1 et je vais attaquer le T2, j’ai envie de savoir comment la suite s’est articulée avec le premier tome !
Bon WE
Joseph

J’ai reçu ce commentaire par email mais j’en reçois aussi via mon blog comme ce court mais roboratif message d’Olivier :

Bonjour,

Tout d’abord, je tiens à vous féliciter pour ces 2 bons livres. Continuez votre beau travail. J’aimerais savoir quand le 3ième livre sortira sur Ibooks, car j’ai hâte de le lire. Merci d’avoir créé une aussi belle série.
Olivier

Ce à quoi, j’ai répondu ceci :

Merci Olivier.
Je peux vous certifier que ça fait vraiment plaisir de lire ce type de commentaire, oh oui !
Pour ce qui est du T3, j’y travaille mais je ne peux encore dire vraiment QUAND il sortira car je ne le sais moi-même (j’espère pour cet été mais je ne peux en être sûr)… Avez-vous lu les extraits que j’ai déjà publié à http://www.perdudansletemps.com/le-premier-extrait-du-tome-iii/et à http://www.perdudansletemps.com/le-second-extrait-du-tome-iii/ ?
Enfin, puis-je vous demander une faveur ?
Puisque vous avez apprécié les deux tomes, pouvez-vous mettre un ou même deux (un pour chaque !) commentaires sur iBooks, ça aiderait beaucoup !

Car j’ai constaté que les lecteurs prenaient volontiers contact avec l’auteur (moi !) ce qui est déjà génial mais négligent de laisser ce type de commentaire sur la librairie numérique où ils ont acheté le livre en question (encore que, je viens de m’apercevoir que j’ai eu 4 nouveaux commentaires dernièrement sur amazon.fr et amazon.com !). Il faut donc demander, relancer encore et encore… à la longue, c’est un peu pénible : ça fait quémandeur, genre « vous avez aimé mon livre, vous venez me le dire mais ça ne suffit pas; il faut encore faire ça et ça… », ça casse un peu la beauté du geste quelque part.

D’ailleurs, je me demande pourquoi les gens ont cette réticence à laisser des commentaires sur amazon, iTunes ou ailleurs ?

Surtout quand on constate l’incroyable exhibitionnisme qu’on peut constater par ailleurs sur les réseaux sociaux !

Peut-être parce qu’il s’agit, cette fois, d’exprimer une véritable opinion, de l’argumenter, de la défendre et même, d’être critique sans être bêtement négatif… Bref de se creuser la tête. Ceci dit, je ne peux dire combien les critiques positives ont un effet magique chez moi (comme chez d’autres, j’imagine) : cela me regonfle, m’encourage, me pousse à continuer et fini par me convaincre que tout ce travail n’est pas inutile après tout… Et il y a même un bonus : cela permet de se renforcer et mieux supporter les critiques négatives quand elles arrivent (car, forcément, elles aussi reviennent régulièrement !).

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Mon prochain gros truc

Mon prochain gros truc est l’adaptation française de The Next Big Thing, un mème viral dans lequel les auteurs exposent leur prochain projet puis invitent d’autres auteurs à faire de même sur leur blog respectif.

Le duo des auteurs de M.I.A m’ont invité à faire partie de cette chaîne et je saute donc avec plaisir sur l’occasion… :)

1. Quel est le titre de votre prochain texte?

C’est toujours difficile pour moi d’identifier le prochain livre à sortir car je travaille toujours sur plusieurs projets à la fois et je ne sais pas d’avance lequel va franchir la ligne d’arrivée en premier !

Cependant, je vais ici parler du tome III de « Perdu dans le temps« , le projet le plus cher à mon coeur…

2. D’où vous vient l’idée principale ?

Depuis le début, « Perdu dans le temps » est pensé comme une saga en plusieurs volumes. Le tome II était très différent du premier volume mais le tome III reprendra la trame esquissée dans le tome II.

3. À quel genre appartient-il ?

Cette fois encore, il s’agira de science-fiction, déclinant les thèmes du voyage dans le temps et des mondes simulés.

4. Si votre texte était adapté au cinéma, quels acteurs verriez-vous dans les rôles principaux?

Déjà, j’aimerais bien être associé au projet comme Tom Clancy pour « à la poursuite d’octobre rouge » ou « la somme de toutes les peurs ». Ensuite, je ne connais pas assez d’acteurs pour en identifier un qui ressemble à l’image que je me fais de Vincent (le personnage principal de « Perdu dans le temps« ).

5. Quel est le synopsis du texte en une phrase?

Vincent et ses compagnons se sont dispersés dans différentes époques pour échapper à leurs poursuivants… Mais ceux-ci se retrouvent également dans le rôle de la proie et sont obligés de plonger dans les simulis pour survivre !

6. Allez-vous être publié par un éditeur ou en auto-édition?

Comme d’habitude, je vais utiliser mon label « Talking Heads » pour publier ce troisième volume… Aussi bien en version papier que numérique.

talkingheads-single

7. Combien de temps avez-vous mis pour produire votre premier jet ?

Je n’ai pas encore terminé ce premier jet !

J’espère avoir terminé d’ici l’été afin d’être en mesure de publier à la rentrée ou avant.

8. À quel autre livre pouvez-vous le comparer ?

Je ne sais pas vraiment quoi répondre à cette question car j’espère produire quelque chose de vraiment original. Mais mon inspiration vient des nombreux ouvrages sur le voyage dans le temps ainsi que des quelques ouvrages sur le thème des mondes simulés comme « Simulacron 3 ».

9. Qui ou quoi a inspiré l’écriture de votre livre ?

Au départ (et ça remonte assez loin : 1992 !), c’était de répondre à la question : que se passe-t-il si tu essayes de convaincre tes proches que tu viens d’une autre époque ?

J’ai donc fait quelques tests et ça m’a convaincu que Vincent ne pourrait pas partager son expérience. Mais, finalement, au fil de l’écriture, les choses ont bougé…

10. Que pourriez-vous dire pour piquer l’intérêt de votre lecteur?

Dans le tome III, Vincent en profite pour réaliser un vieux rêve : participer aux 24H00 du Mans. On explore aussi les particularités des mondes simulés. La trame de la saga continue d’être tissée et je peux déjà dire qu’un 4ème volume sera nécessaire !

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Extraits de mon livre « Hacking », roman d’espionnage et d’informatique…

Les deux extraits de « Hacking » que je vous propose ici mettent en scène « Thierry Campana », le personnage que je préfére dans cette histoire (ce n’est pourtant pas le personnage principal…). Dans le premier extrait, il est approché par Bertrand qui veut le convaincre de rejoindre l’équipe :

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Pendant ce temps, Bertrand Lapassé se mit en chasse de Thierry Campana… pour finalement le retrouver au club de gym, comme d’habitude.

Bertrand- Je crois t’avoir trouvé un challenge à hauteur de tes talents…

Thierry- Vas-y, déroule…

Bertrand- Rien que la cible devrait te faire monter aux rideaux… Il s’agit de la DGSE !

Thierry- Attends, là, il y a quelque chose que je ne comprends pas bien… Comment et pourquoi le gentil Bertrand Lapassé, informaticien plan-plan, spécialiste des silos à gros grains, voudrait s’attaquer au symbole de ce qu’il ne faut surtout pas approcher même en pensée, en France du moins… Qui es-tu, en fait ?
Qu’as-tu fait du vrai Bertrand, hein, dis-moi ?

Bertrand- Haha, très drôle… Mais ce n’est pas ton humour vaseux qui va réussir à dissimuler 1) ta peur 2) ton intérêt. Car tu brûles que j’en dise plus, n’est-ce pas ?

Thierry- Je voudrais surtout savoir ce que j’aurais à gagner à me frotter aux men-in-black du ministère de la Défense ?

Hein, c’est quoi mon intérêt dans l’histoire, à part prouver une fois de plus à Bertrand-je-paye-tout-comme-un-poireau que je suis à la hauteur de n’importe quel défi ?

Bertrand- Mais un intérêt sonnant et trébuchant, mon cher !
Oui, je t’offre même d’être payé pour l’exploit qui va couronner ta carrière underground… Je fais partie d’une équipe qui travaille justement à ce projet pour de vrai et le mieux, c’est que le client est la DGSE elle-même !
Yes Sir, la DGSE veut éprouver la sécurité de ses systèmes et a mandaté une équipe chapeautée par un pote à moi pour cela… Et tu ne voudrais pas faire partie de l’aventure ?

Thierry- Ouais… Présentée comme cela, ton histoire a de l’allure effectivement. Je veux être payé en liquide, cash uniquement, c’est ma devise en matière de monnaie !

Bertrand- Aïe !

Je me doutais bien d’une connerie de ce goût-là avec toi… Mais ce n’est pas toi justement qui te vantais d’avoir une « YesCard », tu dois bien avoir un compte en banque quelque part, non ?

Thierry- Oui, j’ai cette carte mais, d’abord, je m’en sers le moins possible pour ne pas me faire repérer bêtement, ensuite, elle n’est évidement pas reliée à un compte en banque, gros bêta, sinon à quoi bon s’embêter à faire une « YesCard » ?

Bref, je veux 1 000 euros en liquide pour commencer et on verra plus tard pour la suite en fonction du boulot que ça représente…

Bertrand- Bon, je vais voir ce que je peux faire sur ce plan… Mais je peux dire à mon pote que tu marches avec nous ?

Thierry- Il vaut mieux que je marche avec vous si vous voulez arriver quelque part, vu que ton copain doit être aussi manchot et lamer que toi…

Bertrand- Good, c’est parti !

Thierry- Et quels sont les systèmes auxquels on doit s’attaquer ?

Bertrand- Justement, on n’en sait rien, on part de zéro. C’est pour cela que j’ai pensé à toi. Seul un artiste de ton niveau peut nous aider à en savoir plus sur la cible et à identifier où sont les serveurs sensibles. Donc, j’ai pensé qu’on avait tout à gagner à recueillir des renseignements de base, genre liste du personnel et ce genre de trucs; ça va forcément nous apprendre quelque chose…

Thierry- Ah ouais… En fait, vous n’êtes pas simplement des lamers, vous êtes aussi sourds et aveugles pour ne rien dire de votre stupidité crasse… Bien, très bien, je vais les mériter moi mes milliers d’euros !

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Le second extrait met en scène la première réunion de l’équipe nouvellement constituée :

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Clément, Bertrand et Thierry se retrouvent pour leur première réunion de travail…

Clément- Thierry, comme tu es le dernier arrivé aujourd’hui, tu pourrais peut-être nous dire comment tu comptes t’y prendre pour rassembler des informations sur l’informatique de la DGSE ?

Thierry- Mais certainement Boss… Pendant que vous étiez tous les deux en train d’essayer de connecter vos portables de frimeurs au réseau miteux de cette boutique, moi j’étais sur le terrain et je sais déjà comment pénétrer les locaux de l’adversaire… Et j’ajoute que j’y serais déjà parvenu si je n’avais pas été obligé d’assister à votre réunion pourrie où je ne vais rien apprendre vu votre niveau d’ignorance totale sur la cible !

Bertrand- Thierry, tu ne peux pas nous parler comme cela; sinon, ça marchera jamais et on a besoin de se coordonner tous les trois…

Thierry- Ah pardon, moi, je n’ai pas besoin de votre coordination moisie. Je travaille en solo comme j’ai toujours fait… Et de toute façon, qu’est-ce que vous pourriez m’apporter ?
Rien, zéro, nada : vous ne savez rien, vous n’avez pas d’idée, vous attendez que je vous mâche le boulot !
Voilà en quoi ça consiste votre gestion de projet et coordination à la mords-moi-le-nœud !

Clément- Bon, je vois que les échanges vont être super-constructif avec le petit génie que tu nous as amené là, Bertrand; on va bien s’amuser tous les trois !
Mais en dehors d’afficher ton mépris pour les abrutis qui vont t’aligner 1 000 euros avec le sourire, en quoi ta supériorité manifeste est-elle justifiée, Môssieur le génie ?

Thierry- Je vous aurais déjà expliqué ce que j’ai réussi à savoir si vous ne m’interrompiez pas toutes les deux secondes avec vos pleurnicheries de donzelles vexées. Donc, j’étais ce matin 141 bd Mortier, adresse officielle du siège de la DGSE, pour constater que l’entrée est bien gardée mais le contraire aurait été étonnant. J’ai pu soudoyer le planton qui était dans le sas, en lui racontant que je préparais un reportage pour une chaîne de la TNT. On a déjeuné ensemble au moment de sa pause et je sais qu’il faut un badge même pour passer l’entrée principale. Même le nettoyage des bureaux n’est pas confié à une société extérieure, tout est traité en interne, pas moyen de passer par ce biais.

En fait, le planton n’est là que pour compter les entrées et les sorties ainsi que de vérifier le bon fonctionnement du système de caméra de surveillance interne.

Bertrand- Et ce fameux badge, tu sais de quel type il est ?
Tu crois qu’on peut le reproduire ?

Thierry- Pas besoin de le reproduire car j’ai volé celui du planton !

Clément- Hein ?
C’est pas malin ça : le type va s’en apercevoir et donner l’alerte… Ton badge va être invalidé et ils vont être deux fois plus sur leur garde… Dans ces conditions, tu vas jamais pouvoir y entrer…

Thierry- Quand vous aurez enfin compris qu’il vaut mieux me laisser parler, j’aurais le temps de vous dire que j’ai au moins une semaine devant moi avant que le planton ne s’en aperçoive et éventuellement signale la disparition du badge en question… En effet, le garde en faction change tous les jours et le roulement se fait à partir de la garnison des cadets qui sont stationnés au Val de Grâce… Donc, j’ai au minimum une semaine pour faire le boulot, pas d’affolement. Mon type en question en avait fini avec sa garde, juste au moment où j’ai pu l’aborder; j’aurais quasiment pu le raccompagner au Val de Grâce.

Bertrand- Donc, tu peux y aller dès demain alors ?

Thierry- Oui, je ne vais pas tenter d’y aller le soir et me faire remarquer comme un nigaud que je ne suis pas. Je vais me glisser dans le flux normal des horaires habituels. Normalement, dès demain je passe la matinée là-bas. Je vous retrouverai demain après-midi pour une nouvelle réunion de coordination pourrie que vous aimez tant, bande de lamers.

Clément- Profite-en pour changer de ton avec nous car je ne vais pas supporter tes remarques désobligeantes très longtemps… En attendant le récit de tes prochains exploits, je vais te dire ce qu’on cherche en priorité…

Thierry- Oui, ça au moins cela me serait utile…

Clément- Il nous faut les adresses IP des serveurs, n’importe quels serveurs, il nous faut rien qu’un point d’entrée… À partir de là, on pourra commencer à se débrouiller.

Bertrand- Essaye aussi de savoir quelles sont les applications utilisées, les annuaires d’utilisateurs ou la config réseau… Tout ce qui peut nous servir à nous orienter; une fois connectés sur leur intranet, le moindre truc sera utile.

Thierry- Eh, vous ne voulez pas que je vous rapporte un de leur serveur pendant qu’on y est ?
Une fois dans la place, je vais voir ce que j’y trouve : je ne peux rien promettre à l’avance… Attendez au moins jusqu’à demain et là, je pourrai vous en dire plus.

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Extraits de mon livre « cette révolte qui ne viendra pas »… Histoire vous donner envie !

Dans mon livre « Cette révolte qui ne viendra pas« , je m’efforce de démontrer que la « techno-structure » (terme de mon invention qui définit l’ensemble des institutions qui nous gouverne et nous contrôle) maintient son emprise sur le peuple via la manipulation historique et la propagande des médias.

Je vous propose aujourd’hui deux extraits pour illustrer ces deux points. Voici le premier extrait, celui sur la guerre du Vietnam…

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Abordons maintenant le gros morceau de cette énumération historique : la guerre du Vietnam… Le point clé de ce conflit est sans conteste « l’incident du Tonkin » (moins de neuf mois après l’assassinat de Kennedy) qui permit la montée en puissance de l’implication américaine dans cette guerre civile entre Nord et Sud Vietnam. Revenons donc sur les circonstances de cet « incident » pour comprendre comment il a pu représenter un tournant dans cette histoire sanglante.

L’incident du Tonkin

Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Incidents_du_golfe_du_Tonkin

Le 2 août 1964, le destroyer américain USS Maddox (DD-731), au cours d’une mission de reconnaissance dans le golfe de Tonkin commencée le 31 juillet, est attaqué dans les eaux internationales par trois canonnières nord-vietnamiennes. Le Maddox, après avoir seulement été atteint par une balle de mitrailleuse, se replie dans les eaux sud-vietnamiennes où il est rejoint par le destroyer C. Turner Joy.

Le 4 août, les deux destroyers américains entament une patrouille en direction de la côte nord-vietnamienne. Lors de la patrouille, le C. Turner Joy reçoit des signaux sonar et radio qui sont interprétés comme une autre attaque de canonnières nord-vietnamienne. Pendant près de deux heures, les navires américains ont fait feu sur des cibles détectées au radar. Il est très improbable qu’il y ait eu des forces nord-vietnamiennes dans ce secteur pendant leur combat. Le capitaine John J. Herrick a même admis que ce n’était rien de plus qu’un opérateur sonar « excessivement zélé » qui « entendait battre sa propre hélice ». Toutefois à ce moment, une grande partie de l’équipage croyait vraiment être sous le feu ennemi. En 1995, le général Võ Nguyên Giáp, à l’époque commandant en chef des forces nord-vietnamiennes, a confirmé l’attaque du 2 août mais a nié toute participation dans « l’incident » du 4 août.

Le 30 novembre 2005, la National Security Agency rend publiques des centaines de pages de documents secrets sur l’incident du Golfe de Tonkin de 1964.

Bien que l’information obtenue bien après le soir du 4 août indique qu’il n’y a pas eu concrètement d’attaque nord-vietnamienne, les autorités américaines et tout l’équipage ont affirmé à l’époque qu’une attaque avait eu lieu. Par conséquent, des chasseurs des porte-avions Ticonderoga et Constellation ont été envoyés pour frapper des bases de torpilleurs et des installations de carburant.

En 1995, le général à la retraite Nguyen Giap dans un entretien avec l’ex-secrétaire à la défense Robert Mcnamara (dans le cadre du documentaire « The Fog of War »), dénie catégoriquement que les canonnières aient attaqué les destroyers américains le 4 août 1964. Une conversation enregistrée d’une réunion quelques semaines après la résolution du golfe de Tonkin, publiée en 2001, révèle que Robert McNamara a exprimé au président Johnson des doutes sur la vraisemblance irréfutable des attaques.

Il est d’ailleurs établi aujourd’hui que les Incidents du Golfe de Tonkin ont été instrumentalisés pour permettre une escalade de l’intervention des USA dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont révélé que le texte de la Résolution a été rédigé par l’administration Johnson plusieurs mois avant que lesdits « incidents » aient eu lieu.

The Fog of War est un film documentaire réalisé par Errol Morris en 2003, dans lequel l’ancien secrétaire d’État à la Défense Robert McNamara revient sur sa carrière (étude à Berkeley puis Harvard, et PDG de Ford) et sur ses responsabilités d’homme d’État de 1962 à 1967.

Là, on tient du lourd :

1- la réalité de l’attaque n’a pu être établie avec certitude du côté de ses participants américains (et c’est bien le moins qu’on puisse en dire !).

2- malgré tout, l’événement a été instrumentalisé afin de justifier une implication ouverte de l’appareil militaire américain tout entier.

3- il s’avère en fait que l’administration Jonhson avait préparé toute l’affaire des mois avant.

4- McNamara avoue le tout dans un documentaire qui intervient à la fin de sa vie (il n’a alors plus rien à perdre…).

En un sens, cette affaire est absolument exemplaire : on ment, on manipule et, finalement, on avoue quand « tout cela n’a plus d’importance »… Moi, je crois au contraire que le délai ne fait rien à l’affaire : il est établi qu’il y a eu complot, mensonges et manipulation de l’opinion publique… Que ce soit aujourd’hui ou il y a 40 ans, quelle différence ?

Et les conséquences n’ont pas été minces car la guerre du Vietnam a été un conflit horrible : bombardements massifs (autant que pendant toute la seconde guerre mondiale !), emploi du napalm, utilisation de l’agent orange (défoliant mis au point par Monssanto), etc. Tout a été employé pour écraser les Vietcongs sous un déluge de feu alors que les enjeux stratégiques ne le justifiaient certainement pas. La fameuse « théorie des dominos » proposée justement par McNamara ne s’est pas révélée juste : les Vietnamiens voulaient juste leur indépendance, pas propager le communisme dans toute l’Asie du sud-est, comme le constate finalement McNamara au soir de sa vie dans « The Fog of War »…

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Voyons maintenant le second extrait. Celui-ci porte sur un exemple flagrant de passivité de l’opinion. Dans la continuité du premier extrait, voyons maintenant les fameux « Pentagon Papers » :

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La révélation de la vérité ne déclenche rien

On l’a vu largement dans la première partie, la vérité remonte toujours à la surface et il suffit de donner du temps au temps pour savoir le fin mot de l’histoire. Ceci dit, la vérité elle-même ne suffit pas à soulever les foules et la meilleure preuve, on l’a eu avec les Pentagon’s Papers.

Daniel Ellsberg pensait qu’il suffisait que ces documents secrets soient rendus public, de révéler tous les mensonges et manipulations des administration Johnson puis Nixon sur la gestion de la guerre au Vietnam pour que ça provoque un mouvement insurrectionnel immédiat du peuple révolté… En fait, il n’en a rien été. La publication de ces fameux documents a pu avoir lieu grâce au New York Times puis aux autres grands quotidiens américains mais ça n’a pas soulevé les foules… À la grande déception de Daniel !

Cela a tout de même provoqué la défiance de l’opinion publique vis-à-vis de Nixon et la presse, qui n’a guère apprécié de se faire censurer a pris sa revanche en relayant le scandale du Watergate qui a fini par démettre Nixon. Mais de grande révolte comme espéré par Daniel Ellsberg, point.

Il semble que la colère populaire ait été épuisée par les nombreuses manifestations contre la guerre du Vietnam qui avaient eu lieu peu avant…

Les « Pentagon’s Papers »

Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Papiers_du_Pentagone

Les Pentagon’s Papers (« papiers du Pentagone ») est une expression populaire désignant le document United States-Vietnam Relations, 1945-1967 : A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : Une étude préparée par le Département de la Défense »). Il s’agit de 47 volumes totalisant 7 000 pages secret défense émanant du Département de la Défense à propos de l’implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam de 1945 à 1971.

Le document, rédigé par trente-six officiers militaires et experts politiques civils, éclaircit en particulier la planification et la prise de décisions propre au gouvernement fédéral des États-Unis. Il fut rédigé à la demande de Robert McNamara, alors au poste de secrétaire à la Défense, en 1967.

La majorité de ces 7 000 pages de textes et d’analyses couvrant la période 1945-1967 fut clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de l’année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation, avec l’aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de l’historien Howard Zinn.

Le New York Times consulta le cabinet d’avocats Lord Day & Lord qui en déconseilla la publication. Mais James Goodale, conseiller juridique et vice-président du journal, invoqua le droit (garanti par le Premier amendement) du public à connaître une information cruciale pour sa compréhension de la politique du gouvernement, et son avis l’emporta.

Les papiers révèlent, entre autres, que le gouvernement américain a délibérément étendu et intensifié la guerre du Viêt Nam en menant des bombardements secrets sur le Laos, des raids le long du littoral vietnamien, et en engageant les marines dans des actions offensives, avant leur engagement officiel, et alors que le président Lyndon Johnson avait promis de ne pas s’impliquer davantage dans le conflit.

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Zoom sur Brabham et Stewart, extraits de mon livre « La malédiction des Champions du monde de F1 »

La saga des champions du monde de F1 est une histoire haute en couleurs et en douleurs. Pour toutes ces raisons, elle vaut bien d’être racontée… Je vous propose ici deux extraits de mon livre « La malédiction des champions du monde de F1 » :

Jack « black » Brabham, le rock

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Jack Brabham en 1966, année de son dernier titre (crédit photo : Lothar Spurzem)

Le cas de Jack Brabham mérite un détour : trop rude écorce pour être troublé par les accidents, « Black Jack » empocha trois titres et fut le premier -et demeure le seul- à avoir réussi l’exploit de triompher sur sa propre voiture (en 1966).

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Jack Brabham sur la monoplace qui porte son nom au Nurburgring en 1965 (crédit photo : Lothar Spurzem). Brabham détestait les moteurs limités à 1500cc qui caractérise la F1 d’avant 1966…

Mais l’Australien a toujours été sous-estimé alors qu’il fut l’artisan essentiel du triomphe des Cooper en 1959 et 1960. On peut même dire, sans vraiment exagérer, que le vrai technicien à l’origine de l’avènement des monoplaces à moteur arrière en F1, c’est lui !

Mais, à partir de cet apogée, les choses se gâtent nettement : en 1967, c’est son équipier (Denny Hulme) qui décroche la timbale et les deux hommes se brouillent. Les saisons suivantes sont bien moins brillantes pour Jack le constructeur et le pilote. La revanche doit venir en 1970 avec une monoplace (la BT33) qu’il juge parfaite.

Mais cette saison est une longue suite de déceptions : la victoire lui échappe à chaque fois comme si la malchance concentrait son pouvoir sur lui seul… La saison débuta bien en Afrique du Sud puisqu’il gagna mais, pour la manche suivante, en Espagne, son moteur le trahi à 30 tours de la fin alors qu’il avait fait la pôle position aux essais et qu’il détenait le record du tour en course…
À Monaco, alors qu’il menait depuis bien avant la mi-course, il se « prit les pieds dans le tapis » dans le dernier virage du dernier tour et laissa la victoire à Rindt, in extremis : l’épisode est resté célèbre.
Casse encore au GP de Belgique et résultat blanc au GP des Pays Bas. Un podium (3ème) au GP de France et voici le GP d’Angleterre à Brands Hatch. Jack y est dominateur en dépit de la pôle position de Rindt puisqu’il signe le record du tour… Hélas, la victoire lui échappe de nouveau pour un problème d’alimentation en essence lors des derniers tours (il termine tout de même second derrière Rindt).

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Jack Brabham sur la BT33 à Brands Hatch en 1970… Avec un peu plus de réussite, il aurait pu être titré cette année-là également !

Abandons et résultats blancs pour les grands prix suivants jusqu’au tout dernier, le GP du Mexique. Là, sa BT33 file comme le vent et Jack tient la forme des grands jours, il y croit !
Mais une panne moteur de plus vient réduire à néant efforts et espoirs. C’est une casse de plus, la casse de trop…

Cette guigne persistante finit par avoir raison de sa ténacité et c’est un Brabham anéanti qui jette l’éponge à la fin de la terrible saison 1970. Alors que cette ultime campagne devait être celle du renouveau, elle vira au désastre avec une seule victoire et quelques podiums (qui auraient dû être autant de victoires supplémentaires).

Pourtant, le pilote australien était vraiment une pointure et son talent est resté relativement méconnu car il passait trop de temps sur les aspects techniques et surtout, se consacrait à monter sa propre écurie plutôt que de se concentrer sur sa carrière de pilote. Pour toutes ces raisons, bien qu’il soit un des rares triples champions du monde, on pense rarement à lui quand il s’agit de désigner les plus grands. Les noms de Stewart ou Lauda sortiront plus facilement que celui de Brabham alors qu’il n’a rien accompli de moins que les deux premiers. Lorsqu’ils courraient, Moss et Clark faisaient les grands titres des journaux et il semble qu’il en soit de même encore aujourd’hui…

Jack a même touché à tout dans sa carrière puisqu’il s’aligna aux 500 Miles d’Indianapolis (en 1961, sur Cooper) et aux 24H00 du Mans (en 1970 sur Matra). Jack ne fit pas grand-chose au Mans (où deux de ses fils y remportèrent la victoire plus tard !). Mais son passage (7ème au final) à Indy déclencha l’évolution des voitures vers le moteur central arrière…

Pourtant, même Black Jack n’a pas su conclure en beauté avec ses quelques saisons de trop (mais la toute dernière aurait pu tourner favorablement car Jack était encore très compétitif)… Donc, oui, Brabham fut lui aussi, victime de la malédiction d’autant qu’il ne resta pas longtemps dans le milieu, vendant sa chère écurie Brabham à un certain Bernie Ecclestone…

Jackie Stewart, l’esthète

Jackie_Stewart_speaking2005 Jackie Stewart en 2005 (crédit photo : Dan Smith)

Intéressons-nous à un « monstre sacré », l’Ecossais Jackie Stewart. En apparence, Stewart a tout pour lui : intelligent, parcours sans faute, pilote très classe, trois couronnes mondiales à son palmarès et sachant tirer sa révérence en pleine gloire au soir de son 3ème titre. En voilà au moins un qui contredit cette histoire de malédiction, en voilà un qui a su faire ce qu’il faut, comme il faut et quand il faut, non ?

Non. Et en fait, il s’en est fallu de peu.

Le cas Stewart illustre de façon éclatante combien la malédiction peut être vicieuse et à quel point sa morsure est douloureuse quand elle s’abat sur sa victime… Et pourtant, l’écossais semblait avoir tout ce qu’il fallait pour lui échapper

StewartJackie19690801MatraFord-LotharSpurzem Jackie Stewart sur la Matra-Ford au GP d’Allemagne en 1969, l’année de son premier titre (crédit photo : Lothar Spurzem)

Dans son parcours, Stewart n’a connu qu’un seul (relatif) échec : celui de ne pouvoir garder le titre deux ans de suite car chaque couronnement était suivi d’une année « sans » (enfin, du niveau de Stewart quand même !). En 1970, après son année triomphale chez Matra, il quitte l’écurie française pour suivre Tyrrel, son manager, qui va créer sa propre écurie mais la toute première saison de ce nouveau team débute avec une March qui n’est pas au niveau. Des nombreux pilotes March, Stewart est l’un des deux seuls à avoir réussi à gagner avec une de ces voitures lors du GP d’Espagne 1970… Il faudra ensuite attendre le GP d’Italie 1976 pour voir une March triompher à nouveau avec, cette fois, Peterson à son volant… Et c’est tout pour cette marque !

Il faudra attendre la fin de la saison 1970 pour que Tyrrel puisse enfin aligner son propre châssis… Une année perdue !

La saison 1971 fut presque la « promenade de santé » annoncée pour Stewart mais celui-ci rechute lors de la saison 1972 : un ulcère à l’estomac l’empêche de contrer Fittipaldi (ulcère sans doute dû à de trop nombreux voyages vers les USA pour honorer son contrat de participation à la Can-Am…). 

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La Tyrrel Ford de 1971 qui permit à Stewart de dominer largement ses adversaires

En 1973, il décide d’une saison d’adieux qui est programmée comme une tournée triomphale. Mais la saison 1973 va se révéler longue et cruelle : Stewart a voulu garder le secret sur sa décision (seul Ken Tyrrel est au courant) et sa femme se ronge les sangs en voyant les accidents s’accumuler autour de son mari. Cevert et Stewart dominent au sein de l’écurie Tyrrel, ils accumulent les doublés et Cevert se hisse nettement au niveau du maître.

C’est que François Cevert est clairement le protégé et le successeur désigné du champion du monde… L’aider à arriver au sommet fait donc partie de l’ultime « feuille de route » que s’est fixé l’Ecossais avant de quitter la F1 pour de bon.

Arrive le dernier GP, le 100ème de Stewart, celui où il va annoncer son retrait, celui de la libération. Mais, une fois de plus, les dieux se jouent des programmes trop bien ficelés et vont punir Stewart en foudroyant Cevert pendant les essais qualificatifs. 

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François Cevert dans le baquet de sa Tyrrel en 1973 (crédit photo : Raimund Kommer)

En effet, soucieux d’asseoir son nouveau statut, le français s’obstine à vouloir signer la pole position jusqu’au moment où sa Tyrrel quitte la route et se retourne sur le rail de Watking Glens…

La fête tourne à la tragédie. Car c’est vraiment une tragédie pour Stewart qui toujours gardera le regret de ne pas avoir partagé sa décision avec Cevert et ainsi faire baisser la pression sur celui qui devait être son digne successeur. Le chemin de croix (la saison 1973 a été particulièrement pénible avec son lot d’accidents) se conclut en calvaire et c’est un Stewart défait qui quitte la scène… Un de plus !

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« Le monde sur le fil » : livre, film, remake et petite exception à la règle…

Connaissez-vous le livre Simulacron 3 de Daniel F. Galouye ?

Cet ouvrage de SF est l’un des premiers à traiter (de façon intéressante en plus) du thème des mondes simulés (si vous avez lu le tome II de « Perdu dans le temps« , vous savez combien ce thème m’est cher !).

Deux films ont été dérivés (plus ou moins étroitement) de ce livre : « Le monde sur le fil » et « Passé Virtuel« .

  1. « Le monde sur le fil » a été réalisé en 1973 par le fameux cinéaste Allemand Fassbinder.
  2. « Passé Virtuel » est plus récent (1999) et américain…

Souvent, les productions européennes sont supérieures aux américaines car moins formatées et moins stéréotypées… Mais pas cette fois !

Le film de Fassbinder est très médiocre, daté, mal joué et mal réalisé. Passé Virtuel, en revanche, est une bonne surprise : pas un chef d’oeuvre mais ça se laisse voir… Si vous êtes intéressé par le sujet, je recommande le second mais surtout pas le premier !

A notre époque où les remakes (souvent décevants) et les remix (toujours désastreux) sont légions, voici une petite exception qui confirme la règle…

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Livres numériques : quelle liseuse choisir ?

Aujourd’hui, un ami m’a posé cette question : quelle liseuse numérique puis-je/dois-je offrir à ma chère et tendre ?

Après avoir discuté avec lui et donné ma recommandation, cet ami m’a suggéré d’en faire un post sur ce blog : « ce sera utile à d’autres » affirmait-il…

Donc, voilà, je vais vous recommander une liseuse numérique pour lire des livres, numériques (thank you, captain obvious!).

Merci capitaine obvious !

Donc, ma recommandation ne va évidemment pas concerner les tablettes de type iPad ou autres. Ces tablettes sont très bien pour une large plage d’utilisation mais pas pour la lecture. Pourquoi pas la lecture ?

Eh bien parce que les écrans traditionnels d’ordinateurs (et les tablettes sont des ordinateurs, merci-vous-savez-qui) fatiguent les yeux à la longue et sont carrément inutilisables dehors à la lumière du soleil (or, un bon livre est encore meilleur à lire dehors dans son jardin ou sur la plage…).

Mes livres récents en format papier... Sous le soleil de la Floride !

Mes livres récents en format papier… Sous le soleil de la Floride !

Bref, on parlera ici seulement des liseuses équipées d’un écran de type « eInk » ou encore « encre électronique » ou même « papier électronique » :

Le papier électronique (également appelé « encre électronique », ou « e-paper » en anglais1), est une technique d’affichage sur support souple (papier, plastique), modifiable électroniquement, cherchant à imiter l’apparence d’une feuille imprimée et qui, comme le papier, ne nécessite pas d’énergie pour laisser un texte ou une image affiché.

Contrairement aux techniques d’affichage classiques qui nécessitent un rétro-éclairage ou l’émission de photons, le papier électronique est purement réflectif et utilise la lumière ambiante de la même manière que le papier classique. Un papier électronique doit pouvoir afficher du texte et des images indéfiniment, sans consommer d’énergie, que ce soit pour l’affichage ou pour un éventuel système de traitement de données, et doit permettre le changement de ce qu’il affiche. La plupart des papiers électroniques consomment de l’énergie uniquement lorsque le contenu affiché est modifié. Les pixels d’un tel système doivent donc posséder plusieurs états distincts stables, de manière à garder intact le contenu affiché en l’absence de source d’énergie.

Le papier électronique a été développé dans le but de surmonter certaines limitations liées aux écrans d’ordinateurs classiques. Par exemple, le rétro-éclairage de certains écrans peut être agressif pour l’œil humain, alors que le papier électronique reflète la lumière tout comme une feuille de papier classique le ferait. Ainsi, il est très facile de lire sur du papier électronique, quel que soit l’angle sous lequel on le regarde. De plus, le papier électronique est léger, durable, et très flexible par rapport aux autres types d’affichages (mais moins flexible que du papier).

L’offre en la matière est assez fournie sur le marché FR (Kindle, Kobo, Archos, Pocketbook, iRiver et eReader de Sony), sans compter l’excellent Nook de Barnes & Noble qui n’est pas (encore) disponible en France mais qui devrait l’être prochainement

Je sais que le Nook est excellent car j’ai pu l’essayer… Il semble qu’il gère moins bien son autonomie que le Kindle mais, à part ça, c’est une liseuse excellente et l’offre de titres (en anglais) sur B&N.com est quasiment aussi riche que sur Amazon sinon plus. Quand le Nook sera effectivement disponible en France, ce sera un choix à considérer (si l’offre de titres en français est à la hauteur…).

Photo du 04-02-13 à 14.59

Le Nook de Barnes & Noble.

Donc, ma recommandation va se limiter au Kindle d’Amazon et seulement celui-là. Pourquoi se limiter au Kindle ?

Pour plusieurs raisons :

  1. je connais bien ce produit car on en a trois dans la famille (différents modèles, tous très bons),
  2. l’offre de livres est très étendue, aussi bien en français que dans les autres langues,
  3. on peut être sûr qu’Amazon ne va pas laisser tomber cette offre !

Donc, le Kindle d’Amazon, OK. Mais alors, lequel ?

Car la gamme commence à être large désormais… Tout d’abord, laissez de côté tout ce qui est « Kindle Fire » : le Fire et Fire HD sont des tablettes Android et pas des liseuses. Ce sont peut-être des concurrentes de l’iPad (ça reste discutable mais c’est un autre sujet) mais pas des liseuses donc, pas bon pour la lecture, point !

Kindle

Reste deux modèle : le Kindle à 79€ et le Kindle Paperwhite à 129€ (je laisse de côté celui avec l’option 3G qui est plus cher et dont l’intérêt ne me saute pas aux yeux…). Comment choisir entre ces deux-là ?

Le Kindle de base est déjà un très bon choix. Si vous hésitez, prenez le moins cher, vous êtes ainsi certain de ne pas vous tromper !

Et le « paperwhite » alors, il n’est pas bon ?

Si, très bon car il corrige le seul défaut du Kindle de base : grâce à son rétro-éclairage, vous pouvez lire même en condition obscure ce qui n’est simplement pas possible avec l’autre…

paper

Bonne lecture donc !

Puisqu’on parle de lecture, j’ajoute que cette activité bénie ne se limite pas aux livres… Le numérique commence aussi à concerner les magazines… Et, dans ce cas, les tablettes reprennent un peu du poil de la bête !

En effet, qui dit « encre électronique » dit aussi noir & blanc, pour le moment… Et, pour des magazines, la couleur c’est pas mal quand même…

Je viens de découvrir l’application Motor Sports sur l’iPad proposé par le magazine anglais du même nom (à connaitre absolument, a must my dear!) et c’est vraiment extra car on peut aussi acheter les anciens numéros déjà parus (sur une période de deux ans seulement, pour le moment…). C’est un peu cher mais le résultat est vraiment bien.

Photo du 04-02-13 à 14.58

Motor Sport, le numéro Septembre 2012, spécial Fittipaldi… Un régal !

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Un questionnaire sur votre usage des réseaux sociaux… Merci d’avance !

Dans le cadre du livre « le miroir brisé des réseaux sociaux » que j’ai en projet, je viens de mettre en ligne un questionnaire sur votre usage des réseaux sociaux : c’est simple, rapide et anonyme, répondez-y svp !

Merci d’avance :

https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dDBfZXVfWmM1SHNTOTlPRXhVZ0NZN2c6MQ

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Qu’est-ce qu’une mauvaise journée d’écriture ?

Je me suis posé cette question : à quoi sert ce blog ?

La réponse est simple : comme tous les blogs d’amateurs, il sert à faire partager une passion commune, sincèrement et complètement. Alors, pour être tout à fait complet, je vous propose aujourd’hui de partager avec vous à quoi ressemble « une mauvaise journée d’écriture » que j’ai eu dernièrement…

Cette fois, il ne s’agit pas de la classique panne d’inspiration ou le manque d’envie (déjà évoqué par ailleurs) mais d’une journée en apparence productive (j’ai pu écrire une bonne partie de la journée) mais qui, malgré tout, ne donne pas les résultats espérés. En clair, j’ai rédigé un chapitre entier du tome III de « Perdu dans le temps » mais ce dernier est bon à refaire. Cela m’arrive rarement. Généralement, quand j’arrive à écrire, je suis plutôt content du résultat (en toute modestie bien sûr !).

Donc, voici le contenu en question… Tout d’abord, les notes que j’avais pour ce chapitre (notes rédigées il y a des semaines) :

Topper s’aperçoit (en analysant les messages) qu’un endroit est très actif et concentre pas mal de monde : une « clinique » au CR05.

Il veut s’y inflitrer afin de comprendre ce qui s’y passe… Avec l’aide d’Abel et du Colonel, il parvient à y creuser son trou et ce qu’il y voit est stupéfiant : des historiens interrogent des dizaines de personnages célèbres qui sont là bien vivants !

On y trouve Staline, Mao, Hitler, Freud, Napoléon, etc.

Topper est fasciné et il arrive à nouer des liens avec un collègue et il lui parle de son maitre : Henri Guillemin. Dès le lendemain, celui-ci (Guillaume Hoche) lui présente une réplique de Guillemin bien vivante et prête à entamer le dialogue !

Stupéfait par ce nouveau prodige, Topper demande à Guillaume comment il a pu réussir un tel prodige ?

Guillaume répond, désinvolte, que c’est facile, qu’il suffit d’en faire la demande à « ceux du monde réel »… devant cette évocation, Topper n’arrive pas à y croire : que veut donc dire Guillaume par « ceux du monde réel » ?

Il l’interroge mais c’est alors au tour de Guillaume de rester interdit : il pensait que Topper était comme lui, un injecté parfaitement au courant de sa vraie situation…

Ensuite, le résultat dans son état brut (aucune correction comme vous allez pouvoir vous en rendre compte) :

Chapitre X – La clinique

Camp CR5, date inconnue

Uwe Topper et le Colonel s’étaient matérialisés dans une clairière fleurie, un endroit bien agréable quand on est habitué au désert de pierres du TP1… Au bord de cette clairière se dressait un imposant batîment tout en bois, parfaitement intégré dans le paysage.

Colonel- Allons-y !

Topper- Comme ça, au culot ?

Colonel- Vous avez une meilleure idée ?

Si ça se passe mal, on aura qu’à sauter au TP1. Je garde mon doigt sur le bouton, n’ayez pas peur…

Topper- Vous avez raison. Allons-y.

Les deux hommes se dirigèrent vers le batîment et y entrèrent sans difficulté : la porte n’était pas fermée et l’entrée n’était pas gardée. À l’intérieur régnait une intense activité : des personnages en blouses blanches passaient d’une pièce à l’autre en discutant fievreusement ou absorbé à lire des documents… L’ambiance suggérait qu’il se passait ici quelque chose d’important.

Topper- C’est sûrement bien ici que ça se passe !

Colonel- Enfilez cela, il vaut mieux se fondre dans le décor…

Le colonel avait saisi deux blouses blanches accrochées au mur et il en passait une à Topper tout en enfilant l’autre. Les deux complices ressemblaient aux autres désormais. Le couloir principal semblait très fréquenté et c’est naturellement qu’ils s’y engagèrent. Ce couloir évoluait rapidement et prenait des allures d’aquarium avec des larges baies vitrées de part et d’autre. Ces fenêtres donnaient dans des pièces où des gens étaient assis autour de petits bureaux. Mais, en y regardant mieux, ces « gens » étaient faciles à reconnaitre : dans une pièce on identifiait un sosie de Staline, Hitler était dans la suivante et ainsi de suite. Les personnages historiques du XXème et même du XIXème siècle étaient légion !

Colonel- Qu’est-ce que ça signifie ?

Topper- Je n’en ai aucune idée !

Colonel- Pourquoi une organisation ferait autant d’efforts pour rassembler des sosies de ces personnages ?

Ils veulent ouvrir une sorte de « musée vivant » ?

Topper- Et s’il ne s’agissait pas de sosies ?

Colonel- Pas des sosies ?

Pourtant, je les trouve plutôt ressemblant, criant de vérité même !

Topper- Justement, je trouve même que tout cela fait un peu trop « vrai » pour être seulement une mascarade. De plus, tous ces types en blouse blanche ont trop l’air sérieux et affairés pour que ce soit seulement un projet de type musée ou une exposition… Non, il y a autre chose.

Colonel- Que fait-on alors ?

Topper- On reste et on essaye d’en savoir plus. Il faut qu’on arrive à s’intégrer, qu’on puisse interroger au moins un de ces type.

Colonel- Comment ?

En le coincant dans un placard et en le menaçant ?

On risque surtout de se faire repérer et de devoir fuir sans avoir appris grand chose…

Topper- Non, je pensais plutôt à la méthode douce. On entre dans un des pièces et on prend des notes, comme font les autres. Avec peu de chance, ça va passer tout seul.

Colonel- Comme vous voudrez mais, à la première alerte, on se barre dans un coin sombre et j’appuie sur le bouton… J’ai pas envie que notre présence suscite trop de questions, d’accord ?

Topper- ça marche mais vous me laissez parler avec les autres, vous n’intervenez pas, compris ?

Le colonel suivit Topper docilement. Incroyablement, ce dernier semblait parfaitement dans son élément. Il alla directement dans la pièce qui donnait directement sur celle où « Napoléon » était présent. L’empereur qui portait son uniforme habituel n’était pas seul : un des scientifiques en blouse blanche était assis en face de lui en train de l’interroger. De l’autre côté de la baie vitrée, quelques observateurs étaient en train de prendre des notes. Topper et le colonel se mélèrent au groupe sans problème, leur arrivée ne créa aucune réaction chez ceux qui étaient déjà présent.

Au bout d’un moment, l’un deux alla se prendre un verre d’eau au fond de la pièce… Topper en profita pour lier la conversation.

Topper- Je viens d’arriver de l’université de Cologne… C’est impressionnant ce que vous faites-là !

Guillaume Hoche- Oui, c’est intéressant mais tous les sujets n’ont pas le même niveau de réalisme. C’est justement ce qu’on essaye d’évaluer avec ce Napoléon… Celui-là vient juste d’être réveillé et on est encore en train de lui expliquer la situation.

Le colonel regardait nerveusement Topper en train de discuter avec Hoche mais l’historien semblait très à l’aise. Il questionnait le scientifique comme si cétait vraiment un collègue rencontré lors d’un colloque !

Topper- Si je comprend bien, vous faites partie de l’équipe d’évaluation ?

Hoche- Oh les équipes ne sont pas encore vraiment formées en fait !

On est justement en train d’observer librement d’un sujet à l’autre afin de choisir sur quelle expérience on va travailler. Les équipes vont commencer à vraiment se former à partir de demain. Quel est votre champ d’expertise ?

Topper- Je connais assez bien le XIXème siècle…

Hoche- Ah, d’où votre intérêt pour notre Napoléon. Celui-ci est la première génération… On doit le considérer comme un prototype, un galop d’essai pour voir ce qu’il faut corriger par la suite. Mais bon, même des sujets de première génération peuvent offrir des bonnes surprises quelquefois. Par exemple, on m’a dit que leur Freud a été considéré comme opérationnel dès la première génération !

Et, du coup, les spécialistes sont déjà tous dessus, évidemment… Il y a plus de possibilités sur les sujets qui ne sont pas encore validés. Si notre Napoléon vous plait, vous êtes le bienvenu.

Topper avait l’air confortable mais, en vérité, il était complètement héberlué de ce qu’il voyait et entendait… Il repris place derrière la baie vitrée au côté de Hoche en essayant de comprendre le dialogue qui avait lieu entre l’Empereur et le scientifique qui l’interrogeait.

Au bout d’une demi-heure, le colonel le tira par la manche et les deux complices sortirent de la pièce.

Colonel- Vous avez compris ce qui se trame ici ?

Topper- J’avoue que je suis un peu perdu. J’ai l’impression qu’il s’agit d’une opération s’appuyant sur le clonage pour tester des implants mémoriel. Ou alors, il s’agit de sujets qui ont été « capturés » lors de raids sur leur ligne temporelle mais je ne vois pas l’intérêt d’aller chercher Napoléon pour ensuite l’interroger ici… Bref, pour en avoir le coeur net, il faut que je tire les vers du nez du type avec qui je discutais tout à l’heure.

Colonel- D’accord mais restez prudent.

De retour dans la pièce, Topper pris place au côté de Hoche afin de pouvoir reprendre la conversation quand l’occasion le permettrait. Très vite, c’est Hoche qui se tourna vers Topper…

Hoche- Alors, convaincu ?

Il a l’air pas mal, hein !

Topper- Mais quand le sujet est réveillé, que lui racontez-vous pour qu’il puisse admettre cette situation ?

Moi, si je me réveillais loin de mon époque, je me poserais de sérieuses questions !

Hoche- Sauf si vous êtes persuadé de votre propre mort !

Eh oui, c’est ça le truc : on leur fait croire qu’ils viennent de mourrir et que ces séances sont une préparation avant le jugement devant Dieu, tout simplement !

Et ça marche à tous les coups : quelle que soit votre culture ou votre époque, même si vous n’étiez pas croyant de votre « vivant », le fait de se retrouver devant le tribunal divin rend humble et obéissant même les plus féroces dictateurs… ça marche tellement bien qu’on l’utilise tout le temps désormais. Au début, on avait essayé toutes sortes d’histoires mais avec des résultats trop variables. Finalement, c’est le spécialiste en théologie de Lausanne qui a proposé cela et bingo, c’était la bonne manière.

Topper- Ah oui, c’est astucieux… Mais alors, vous vous faites passer pour des anges ou quelque chose comme cela ?

Hoche- Des anges ?

Non, simplement des « employés divins » mais c’est aussi pour cela que tout le monde ici porte la blouse blanche, ça fait uniforme et ça impressionne pour pas cher !

Sérieusement, une fois que l’explication est intégrée, c’est le sujet lui-même qui génére son propre conditionnement pour accepter le reste.

Topper- Mais pourquoi se donner tant de mal ?

Pourquoi ne pas aller étudier les sujets directement dans leur époque respective ?

Hoche- Mais qu’est-ce que vous croyez ?

Avant de les injecter dans leur époque, il faut bien valider leur comportement et c’est ce qu’on fait ici, tout simplement !

Comment faites-vous à Cologne ?

Topper- Oh, ils doivent faire pareil, certainement !

Mais moi, c’est la première fois que je vois cela… Voyez-vous, je viens du département des archives, c’est la première fois que je viens sur le « terrain » donc j’apprend au fur et à mesure, tout est nouveau pour moi !

Hoche- Ah, c’est ça !

Rassurez-vous, pour moi aussi, ça m’a fait pareil la première fois : j’étais tout désorienté et je n’arrivais pas à croire tout ce que je voyais. Tout parait si réel pourtant…

Topper- Ravi d’apprendre cela. Je suis Uwe Topper et voici Erich Helling, mon assistant. Enchanté de faire votre connaissance Monsieur…

Hoche- Je m’appelle Guillaume Hoche et je travaille à l’université de Lyon. Je serais honnoré de vous servir de guide lors de vos premiers pas ici et, croyez-moi, ça ne sera pas de trop pour s’y retrouver !

C’est ma quatrième séance et je n’ai pas encore tout vu… J’ai encore encore quatre heures devant moi et vous ?

Topper- Euh, pareil en fait.

Hoche- Bien, en quatre heures, on a le temps de voir deux-trois trucs fascinants, suivez-moi !

Topper et le colonel passèrent les heures suivantes avec Hoche, passant d’une pièce à l’autre afin d’entendre les entretiens avec des personnages illustres comme Bismark, Lincoln ou Napoléon III. A la fin de la journée, Guillaume Hoche prit congé d’eux en disant « mon temps est presque écoulé, il faut que j’aille vite en salle de réveil ! Et surveillez l’heure vous aussi, quatre heures, ça passent vite ! ».

Nos deux complices laissèrent partir Hoche sans répondre et se retrouvèrent tous les deux, passablement perturbés.

Topper- Que faut-il penser de tout cela, mon colonel ?

Colonel- C’est bien le diable si j’arrive à choisir ce que je dois en penser !

Soit on est tombé sur des fous, soit c’est nous qui le sommes…

Topper- Bon, essayons de résumer ce qu’on vient de voir :

1) les personnages historiques ont l’air authentiques… c’est pas des sosies en tout cas, ça c’est sûr !

2) ils ont l’air de croire l’histoire qu’on leur raconte… le réveil après la mort et le tribunal divin.

3) ils n’ont pas été kidnappés depuis leur lignes temporelles et emmenés de force ici…

Colonel- D’accord avec tout cela… des clones alors ?

Topper- Oui, peut-être. Mais quelque soit le « quoi » ça ne nous dit pas le « pourquoi » !

Peut-être que si on arrive à comprendre la motivation derrière cette opération bizarre, le reste paraitra plus clair ?

Colonel- Que fait-on maintenant ?

Topper- On y retourne : personne ne fait attention à nous, on est bien intégré, profitons-en pour essayer d’en apprendre un peu plus.

Je suis complètement passé à côté de ce que je voulais écrire dans ce cas. Les aspects intéressants ne sont pas développés (par exemple, on n’entend pas du tout les personnages historiques !), le développement se termine dans une espère d’impasse et le ton n’y est pas non plus… Comment expliquer un pareil ratage ?

Assez simplement en fait : même si j’ai des notes pour un chapitre je ne les suis pas rigoureusement, ce sont juste des éléments pour m’aider à me remettre dans le contexte, pas plus. Ci-fait que quand je me met à écrire, cela peut diverger assez largement. D’habitude, ça donne plutôt des bonnes surprises mais pas cette fois. Je le partage avec vous sans honte parce que, heureusement, ça ne m’arrive pas souvent et que cela me semblait intéressant d’aborder cet aspect du processus.

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Un nouveau projet : « le miroir brisé des réseaux sociaux », une analyse critique, 8 ans après

J’envisage d’écrire de nouveau sur les réseaux sociaux… Eh oui, huit ans après !

En effet, j’ai déjà rédigé un ouvrage sur le sujet, publié par M21 en 2005 (et avec une seconde édition en 2008) qui a eu un certain succès. Dans ce premier ouvrage, j’assumais le rôle de promoteur de ce qui était, à l’époque, des nouveaux services. Depuis, les choses ont beaucoup évoluées et pas toujours en bien, il faut bien l’avouer.

Bref, j’imagine l’articulation de ce nouveau livre ainsi :

Titre : Le miroir brisé des réseaux sociaux

Première partie : le bilan

Entre 2005 et 2013, huit ans se sont écoulés et les réseaux sociaux se sont installés en profondeur dans l’Internet et nos vies quotiennes. Quel bilan peut-on en faire aujourd’hui ?

Quel est l’écart entre ce que nous espérions et ce que nous avons obtenus ?

Comment expliquer cet écart ?

Seconde partie : recommandations

Les principes de bases de l’intérêt des réseaux sociaux n’ont pas variés (effet de levier, les facettes de l’identité numérique) et ils restent valables. Comment se comporter et comment faire pour en tirer parti sans tomber dans les inconvénients énumérés dans la première partie…

Mais, cette fois, je ne veux pas en faire seulement un projet personnel mais, si possible, un projet plus « collectif » : en utilisant largement vos témoignages, tout simplement !

Donc, vous êtes largement invités à me transmettre vos contributions sur le sujet :

  • ce que les réseaux sociaux vous on apporté (ou pas, les déceptions sont aussi les bienvenues),
  • vos expériences positives comme les négatives,
  • les services que vous utilisez, ceux que vous préférez et ceux avec lesquels vous n’avez pas accrochés (des noms !),
  • vos espoirs pour une pratique renouvelée.

Avec tout cela, je me sens fort d’en faire quelque chose de bien !

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Nouveau trend : il sera bientôt politiquement correct de « taper » sur les idiots !

Longtemps (trop longtemps !), la bêtise a été excusée (c’est pas de sa faute, gna, gna, gna…) et donc, encouragée. Mais il semblerait que cela ne soit plus vraie d’ici quelques temps !

Réjouissez-vous, il va bientôt être politiquement correct de réduire les idiots (sans oublier les idiotes !) à ce qu’ils sont vraiment : des nuisances. Comment puis-je croire à cette inversion de tendance (réjouissante) ?

Grâce à Hollywood, tout simplement !

Si les studios américains se mettent à produire des films qui mettent en avant le vrai rôle de la bêtise humaine (nuisance, rappel), tous les espoirs sont permis… Et voici deux exemples qui semblent indiquer qu’il s’agit d’une vraie tendance toute prête à prendre son essor salvateur : Idiocracy et God bless america.

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Plutôt que de parler de mon style d’écriture, parlons de mon style de lecteurs !

Afin d’éviter de tomber dans le piège des auteurs qui se prennent au sérieux (c’est très tendance en ce moment !), je ne vais pas vous parler de mon style d’écriture mais plutôt de ce que je crois être mon « style de lecteur » (et lectrice, bien sûr !).

Avant d’être un auteur, je suis avant tout un lecteur : je lis beaucoup plus que je n’écris, c’est évident. Bien entendu, j’ai mes préférences et celles-ci se retrouvent dans ma façon de rédiger les ouvrages que je vous propose… On peut dire que, d’une certaine manière, j’ai rédigé les livres que j’aurais aimé lire !

Donc, c’est en me basant sur ces préférences que je peux me risquer à définir un portrait de mon lecteur-type. Ce dernier n’aime pas les longues descriptions ampoulées : le décor, quand il est nécessaire, doit être mis en place sur un ton minimaliste. Pareil pour les personnages : ceux-ci doivent se révéler à travers les dialogues. Le déroulement de l’histoire doit rester réaliste et le lecteur-type n’aime pas être pris pour un imbécile avec des deus ex machina ou autres subterfuges.

Du coup, ce lecteur idéal va accepter un rythme un peu lent ou des développements un peu longs si la cohérence de l’histoire l’exige. Il admettra aussi que les personnages prennent leur autonomie et sortent du cadre initial où l’auteur voulait les confiner (car cet auteur, naïvement, crois encore qu’il est le maître du jeu !).

Il faut donc à ces lecteurs de l’intelligence (pour comprendre le contexte sans avoir besoin de longues descriptions), de la finesse (pour saisir quels sont les points importants sans que l’auteur soit obligé de mettre les points sur les i à chaque chapitre…) et de la culture (afin de capter les références suggérées ça et là). Bref, on l’aura compris, mes lecteurs se recrutent parmi la crème de la crème !

Vous êtes vous reconnus dans ce portrait ?

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La confiance en soi, l’imagination et la motivation, triptyque magique de l’éducation !

J’avais rédigé ce texte pour la newsletter de www.montessori.fr mais il me parait déborder ce cadre et je vous le livre, « à toutes fins utiles », comme on dit…

Alain LEFEBVRE  explique les 3 piliers de l’éducation

On en sait aujourd’hui assez sur la psychologie de l’être humain pour identifier les trois éléments qui sont indispensables à l’épanouissement de tout individu : la confiance en soi, l’imagination et la motivation.

C’est avec ces éléments que l’adulte peut accomplir de grand-chose mais c’est évidemment encore plus vrai avec l’enfant : tous les parents savent (ou devraient savoir) que sans motivation, il est illusoire d’obtenir le moindre résultat scolaire ou autres de la part de ses enfants.

Ce sont donc ces éléments qu’on devrait cultiver et favoriser lors de tous les apprentissages puisqu’ils sont clés dans le devenir et la réussite de l’individu. Revenons ensemble sur ces éléments par ordre d’importance et commençons donc par l’imagination.

L’imagination n’est pas seulement la source de la créativité, c’est également la principale force directrice des êtres pensants que nous sommes et, face à elle, la volonté ne fait pas le poids !

Cette affirmation provoque toujours le scepticisme car notre culture valorise la volonté, signe de discipline alors que l’imagination est, quant à elle souvent rabaissée au rang de défaut… Ne dit-on pas « une imagination débordante » ?

Et pourtant, nous allons voir que la volonté pèse peu si elle n’est pas en accord avec l’imagination.

En effet, lorsque volonté et imagination sont en conflit, c’est toujours, toujours l’imagination qui l’emporte… Vous en doutez ?

Alors représentez-vous la scène suivante : on vous demande de parcourir une planche de 15 mètres de long et de 15 cm de large alors que celle-ci est posée à 15 cm du sol… Vous le faites facilement et le sourire aux lèvres. Maintenant, imaginez-vous que cette même planche soit hissée entre deux grands arbres et donc à 15 mètres du sol… Malgré toute votre bonne et forte volonté, vous ne pourrez la parcourir qu’à condition que votre imagination vous communique l’idée que, oui, vous en êtes capable. Autrement, vous resteriez paralysé d’un côté, même si un enjeu important vous commandait de la franchir.

L’imagination gagne toujours, la volonté ne peut vous aider : vous ne pouvez accomplir telle ou telle tâche que si et seulement si votre imagination vous souffle que c’est dans vos possibilités. Autrement, même le plus grand effort de volonté ne vous sera d’aucun secours : vous échouerez immanquablement. Voilà pourquoi il vaut 100, 1000 fois mieux éduquer l’imagination que la volonté lors des apprentissages, quels qu’ils soient.

On peut réviser le vieux principe qui disait « quand on veut, on peut » en « quand on croit, on peut » (Maria Montessori, elle, écrivait dans un de ses livres « quand on veut, on se meut ! ») !

Oui mais croire en quoi, en Dieu ?

Non, croire en soi, tout simplement…

Admettons diront les sceptiques, mais comment fait-on pour croire en soi et en ses capacités ?

C’est ici qu’il faut aborder la question de la confiance en soi. Celle-ci découle directement de l’imagination : si vous pensez être capable d’accomplir une action, alors le sentiment de confiance vous habite et rend la tâche aisée, voire même plaisante. Prenons un exemple : de nombreuses personnes détestent l’idée de devoir parler en public et sont prêtes à renoncer à d’importants avantages pour éviter cette épreuve. Pour certains, au contraire, ils adorent cela car, dans ce contexte, ils ont une grande confiance en eux et dans leur capacité à s’exprimer devant un auditoire. De nouveau, incontestablement, on retrouve l’imagination.

Si j’imagine que je peux parler en public, alors, je vais être effectivement capable de le faire et j’aurais une grande confiance en moi avant de me lancer. On voit ici qu’au final, ces deux notions sont liées. Tout comme l’imagination, la confiance en soi, ça se cultive.

Pour cela, on doit répéter à l’enfant qu’il « en est capable », que « bien sûr qu’il peut le faire » et ainsi de suite tout en évitant soigneusement toutes les affirmations négatives qui vont saper son potentiel de self estime si précieux. La confiance en soi est donc une base, un socle qui devrait être l’objectif prioritaire de tous les parcours éducatifs.

Tout cela est bien joli diront les toujours sceptiques mais cela semble tourner en rond : il faut de la confiance en soi pour se croire capable d’accomplir des tâches et il faut croire en ses capacités pour avoir confiance en soi… C’est le serpent qui se mord la queue finalement !

Ce cercle vicieux est facile à transformer en cercle vertueux grâce à la motivation, l’énergie qui rend possible tous les mécanismes mentaux.

La motivation produit cet état d’esprit favorable où l’on est en mesure de surmonter tous les obstacles et où l’énergie pour le faire est abondante. Mais, hélas dira-t-on, la motivation ne se commande pas. Est-ce si sûr ?

Car, en fait, la motivation est comme l’imagination et la confiance en soi, ça s’entretient. Pour les adultes, il y a des « coachs » (c’est à la mode), pour les sportifs il y a des entraîneurs et pour les enfants, qui donc vont développer et entretenir leur motivation ?

Les éducateurs bien entendu !

On a tous en mémoire l’exemple d’un professeur enthousiaste qui réussissait à vous faire apprécier la matière qui vous paraissait rébarbative l’année précédente (et qui est redevenue sans intérêt quand vous avez « perdu » ce professeur l’année suivante…). L’éducateur est clé pour motiver ces élèves et c’est son attitude qui détermine la motivation de ses élèves. Faire naître et préserver la motivation de son groupe devrait être le souci numéro un de tout éducateur car c’est avec l’envie qu’on assimile et qu’on comprend alors que l’ennui, en revanche, anéanti tous les efforts de volonté (où l’on retrouve une fois de plus la grande impuissance de la volonté !). La motivation est directement liée à la notion de plaisir : plaisir de réussir un challenge, plaisir de surmonter une difficulté, plaisir du travail bien fait, plaisir de la découverte, plaisir dans l’accomplissement facile d’une tâche qui paraît difficile à d’autres. C’est en faisant valoir ce plaisir accessible que l’éducateur saura faire naître la motivation dans son groupe.

Le triptyque imagination/confiance en soi/motivation devrait donc être les trois piliers de tous les programmes éducatifs puisqu’ils sont les pivots incontournables de tous les apprentissages.

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Tome III de « Perdu dans le temps », un second extrait pour celles et ceux qui ne peuvent attendre !

Tout en travaillant sur d’autres projets, je ne laisse jamais tomber l’écriture du tome III qui avance assez bien à mon goût.

Pour vous le prouver, je viens de mettre en ligne un nouvel extrait (attention, c’est un travail encore en cours, pas corrigé ni rien…) à http://www.perdudansletemps.com/le-second-extrait-du-tome-iii/

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Le second extrait du tome II de « PMC »

Voici le second extrait du tome II de « Prévision Maîtrise Contrôle »…

Jeudi matin 21 juin 2023 — Institut PMC

Habib Gerdhachi alla directement voir Ronald Hobbs en arrivant à l’institut.

Hobbs- Ah, lieutenant !

Vous devez être content, votre patron triomphe sur tous les plans : le président éliminé, l’état d’urgence décrété et il fait même partie de ce comité de sauvegarde public que les médias mettent en avant comme la solution adéquate à la crise actuelle… Bien joué, bravo !

Gerdhachi- Oui, si on veut.

Hobbs- Je ne comprends pas, vous n’avez pas l’air satisfait… Pourtant, tout s’est déroulé comme vous le vouliez, non ?

Gerdhachi- Non justement. Le président a bien été éliminé mais pas du tout comme prévu : les tacticiens ont travaillé sur un accident et voilà qu’un attentat bien classique se produit. Mais ce n’est pas le pire…

Hobbs- Ah, il y a pire ?

Gerdhachi- Oui, j’ai vu le major ce matin même et je peux vous dire que j’ai été de surprise en surprise… Le major prétend que cet attentat n’est pas de notre main et qu’on s’est donc fait doubler par de vrais terroristes… Ce que je ne crois pas une seule seconde bien sûr !

Hobbs- Mais si le major vous ment, qu’est-ce que ça signifie ?

Gerdhachi- Rien de bon, évidemment. Mais il y a encore pire…

Hobbs- Allons donc, c’est à mon tour d’aller de surprise en surprise !

Gerdhachi- Oui et ça vous concerne : le major m’a demandé de vous éliminer, personnellement. C’est très inhabituel car c’est le service « actions » qui s’occupe de ce genre de tâches, normalement…

« Normalement » répéta Ronald la gorge sèche, conscient qu’il était peut-être en train de vivre ses derniers instants. Mais il lui restait une lueur d’espoir : si le lieutenant lui racontait tout cela, peut-être qu’il lui restait une option, une carte à jouer ?

Car, pendant qu’il parlait, le lieutenant avait l’air plus soucieux que menaçant…

Gerdhachi- La demande du major ne veut dire qu’une chose : c’est un test de loyauté, à mon égard. Soit je vous élimine sans poser de question, soit je suis moi-même suspect et, disons-le, le prochain sur la liste. Le major aime bien « effacer les traces » et je ne serais pas surpris d’apprendre que le commando du service « actions » a été purement et simplement effacé hier matin par leurs collègues, avant même de mettre leur accident en place.

« Et… Qu’allez-vous faire ? » demanda Hobbs en déglutissant péniblement et après avoir longuement hésité à poser la « question qui tue », c’est le cas de le dire !

Gerdhachi- Eh bien, même si je pense que mon temps est désormais compté, je me dois d’obéir au major… A moins que…

Hobbs- Oui, à moins que ?

Gerdhachi- A moins que vous ayez dans votre manche un plan qui nous permette de nous sauver tous les deux ?

Votre vie est en jeu, alors réfléchissez bien : avez-vous une option en tête, une carte à jouer ?

Je ne demande qu’à vous épargnez mais il faut y mettre un peu du vôtre !

Hobbs- Eh bien…

Gerdhachi- Oui ?

Hobbs- Il y a bien une solution qui marcherait pour nous deux mais c’est un peu radical !

Gerdhachi- Plus radical que la mort ici et maintenant ?

Allons, dites-m’en plus avant que je ne perde patience…

Hobbs- Voilà, il s’agit de nous injecter dans un de nos simulis et de fuir par ce biais…

Gerdhachi- Et que deviennent nos corps pendant ce temps ?

Hobbs- Justement, c’est là que c’est radical : on ne peut préserver nos corps actuels, il faut faire une croix dessus !

Gerdhachi- Et on devient quoi après ?

Condamner à n’être que des bits dans vos serveurs jusqu’à ce que le major ait l’idée de débrancher le cordon ?

Pas terrible comme fuite…

Hobbs- Non, une fois dans le réseau des simulis, on est définitivement à l’abri : on peut passer d’un serveur à l’autre sans même le vouloir, même si notre serveur d’origine est hors circuit, on ne va même pas s’en rendre compte. Le major peut bien débrancher les serveurs ou même réduire l’institut en poussière, une fois injecté, il ne peut plus rien contre nous !

Gerdhachi- Mouais mais s’il détient nos corps, ils peut encore nous faire du mal ici, dans le monde réel… C’est une sacrée épée de Damoclès au-dessus de nos têtes virtuelles, non ?

Hobbs- Même pas !

En fait, quand je dis qu’il faut faire une croix sur nos corps actuels c’est au sens propre du terme : j’envisage un transfert définitif et donc, destructif… Après le transfert, ce qu’il reste de nos corps est bon pour le recyclage d’organes mais pas plus !

Plus de cerveau, plus rien de tracable, rien qu’une enveloppe charnelle sans plus aucune réaction… Voilà ce que trouvera le major. Il peut même prendre cela pour un suicide si ça se trouve !

Gerdhachi- Ne sous-estimez jamais le major, tous ceux qui ont fait cette erreur ne sont plus là pour le raconter… Voyez le président par exemple !

Mais revenons à notre cas présent : OK, on lui laisse nos dépouilles pendant qu’on peut courir dans votre sable virtuel… Et après, c’est pas ce que j’appelle une vie si on ne peut plus jamais goûter au monde réel… C’est pas très loin d’un suicide en fait votre truc.

Hobbs- Ah mais attention, je n’ai pas dit qu’il fallait renoncer au monde réel, j’ai seulement dit qu’on ne pourrait plus y retourner dans nos corps actuels, nuance…

Gerdhachi- Ah ?

Vous avez des corps de rechange dans votre frigo, c’est ça ?

Et on peut faire des essayages avant de choisir son prochain corps ?

Hobbs- Hum, comme c’est une solution radicale, faut se contenter de ce qu’on trouve… Donc, non, pas de corps tout prêt à nous accueillir et pas de possibilité de choisir avant de réémerger… Mais ça ne peut pas dire qu’on ne peut pas le faire…

Gerdhachi- OK, dites-m’en plus, vous avez gagné quelques minutes supplémentaires…

Hobbs- Eh bien, il va s’agir de passer d’un simuli à l’autre pour arriver jusqu’à celui de l’X-Lausanne. Car là, il y a notre porte de sortie. Passer d’un simuli à l’autre, je suis sans doute le seul à savoir et donc à pouvoir le faire mais je ne vous cache pas que ça sera un peu effrayant…

Gerdhachi- Bon, on se fait peur pour passer d’une bulle virtuelle à l’autre et, une fois à destination, on doit faire quoi pour remonter à la surface ?

Hobbs- Je ne vous cache pas que ça n’a jamais été fait encore !

Mais j’en sais assez sur le plan théorique pour savoir que c’est possible… Une fois sur place, il faut s’arranger pour « remplacer » un des sujets d’expérience. Mais ça, on ne peut le faire seul, il faudra convaincre un des injectés du simuli de nous aider un peu…

Gerdhachi- Rien que ça !

Hobbs- Hé, j’ai pas dis que c’était sans risque ni difficultés mais je persiste à affirmer que c’est possible et je crois bien pouvoir y réussir. Mais une fois revenus dans le monde réel, dans de nouveaux corps, on sera encore plus fugitifs que dans le simuli… Et là, j’ai pas de plan à proposer…

Gerdhachi- Hum, j’ai peut-être une idée à ce sujet… Mais le transfert définitif, vous pouvez le gérer seul ?

Hobbs- ça oui, j’ai même pas besoin d’un assistant pour cela et ça tombe bien vu que Bernard est encore à l’hôpital.

Gerdhachi- Alors allons-y, on ne peut pas perdre de temps.

Hobbs- Là, maintenant, tout de suite ?

Gerdhachi- Oui, là, maintenant, tout de suite !

C’est ça ou une balle entre les deux yeux pour vous dans quelques instants et dieu sait quoi pour moi plus tard… Alors, votre choix ?

Hobbs- Allons en salle d’injection sans tarder, lieutenant !

Gerdhachi- Bonne réponse…

Camp TP1, date inconnue.

Habib Gerdhachi marchait péniblement dans le sable en essayant d’éviter de se tordre les pieds avec les gros cailloux. Cela faisait seulement une heure qu’il marchait avec Ronald Hobbs sous un soleil de plomb et il en avait déjà assez…

Gerdhachi- Ma question va vous paraître idiote mais tant pis : pourquoi nous avoir fait arriver aux abords du camp TP1 si c’était pour s’en éloigner aussitôt ?

Hobbs- Ce n’est pas une question idiote et je suis surpris que vous ayez réussi à la garder pour vous aussi longtemps !

Sérieusement, vous pensez vraiment que j’ai eu le choix ?

Il m’a fallu organiser deux transferts définitifs en urgence et je n’ai pas eu tellement le temps de peaufiner les options : il fallait faire vite et j’ai donc pris la destination par défaut et l’équipement par défaut… c’était autant de temps de gagné, voyez-vous ?

Gerdhachi- Sur le moment, je suis sûr que je vous aurais donné raison : il fallait faire vite. Après tout, c’est même moi qui vous ai dit qu’on n’avait pas une minute à perdre !

Mais là, je commence à en avoir marre de marcher dans des conditions aussi pénibles… D’ailleurs, vous ne m’avez pas dit combien de temps il nous faudrait crapahuter dans ce désert ?

Hobbs- Ah, une autre question qui était inévitable !

Le TP1 était notre point d’arrivée le plus naturel mais on ne pouvait pas y rester, ni pour se changer, ni pour demander de l’aide, ni même pour demander la bonne direction… C’est que, voyez-vous, cette « bonne direction », personne ne la connaît ici-bas !

Moi-même, je ne suis pas certain du temps qu’il va nous falloir pour couvrir ces quarante kilomètres sous ce cagnard…

Gerdhachi- Bon, quarante bornes à se taper, c’est beaucoup, surtout vu les conditions mais, au moins, ça reste jouable…

Hoobs- Oh, ça ne va pas être une partie de plaisir, croyez-moi !

Déjà, il faudrait maintenir une vitesse de 5 km/h pour parcourir ces quarante kilomètres en environ huit heures et, rien que ça, c’est pas gagné vu le terrain… Du coup, on ne va pas y arriver avant la nuit et c’est déjà un premier problème.

Gerdhachi- Et si vous me disiez ce qui nous attend au bout de ces quarante kilomètres, c’est quoi notre but en fait ?

Hobbs- Vous voyez cette ligne sombre à l’horizon ?

Gerdhachi- Oui, on dirait plus ou moins une chaîne de montagnes, non ?

Hobbs- Hum, pas tout à fait, des falaises en fait… Pas très hautes mais suffisamment raides pour ne pas être escaladé par le premier venu.

Gerdhachi- Ah ?

On va vers un mur naturel alors en fait ?

Hobbs- Pas exactement « naturel » puisque le camp est entouré par ces falaises, complètement entouré, totalement. Elles forment donc une muraille qui doit être et rester infranchissables par les « pensionnaires » du camp. Car on l’a voulu ainsi, bien entendu.

Mais, bien sûr, des falaises de granit bien raides, c’est tout de même plus discret et ça fait plus vrai que de véritables murs en béton, n’est-ce pas ?

Gerdhachi- Oui, je saisis : il ne fallait pas que les pensionnaires puissent se poser des questions face à une construction monumentale et insolite…

Hobbs- Tout à fait d’où l’idée des falaises, le meilleur décor possible en fonction de son objectif.

Gerdhachi- Mais si ces falaises sont infranchissables, pourquoi s’y dirige-t-on ?

Hobbs- Parce qu’au pied de ces falaises, il y a un puits et c’est ce puits que nous cherchons à atteindre…

Gerdhachi- Un seul puits ?

Mais vous connaissez son emplacement précis ?

Ou alors, vous avez un moyen de vous repérer et de vous orienter j’imagine ?

Hobbs- Oui et non : non, je ne connais pas son emplacement précis et oui, je sais comment m’orienter. En gros, il suffit de suivre la direction du soleil car il va se coucher à l’horizon à l’endroit exact où se situe le puits… Simple, hein ?

Gerdhachi- Mais, tout à l’heure, vous disiez qu’on n’y arriverait pas avant la nuit ?

Hobbs- Oui et c’est là que ça se corse : on va connaître la bonne direction à suivre au moment du couchant mais il va falloir passer la nuit sur place… Et ça, ce n’est pas une perspective réjouissante !

Gerdhachi- Pourquoi, il y a des bêtes sauvages qui vont venir nous dévorer ?

Hobbs- Non, rien de tel… Pas de scorpion à craindre ou autre danger naturel… Simplement, il va faire froid.

Gerdhachi- Froid ?

On a du mal à y croire en ce moment !

Hobbs- Oh oui, sous ce cagnard, un peu de froid, on aimerait bien. Mais là, sans aucun abri, je vous garantis qu’on ne va pas beaucoup dormir.

Gerdhachi- Ah ?

Il va vraiment faire si froid que cela ?

Hobbs- Oui, suffisamment pour qu’on soit vraiment inconfortable. Et encore, on n’a pas modélisé cela à l’extrême, je pense que c’est bien pire dans un vrai désert…

Gerdhachi- Eh mais je viens de réaliser qu’on n’a rien à manger ni à boire non plus !

On va devoir tenir combien de temps dans ces conditions ?

Hobbs- Pour ce qui est de manger, rien à craindre avant six jours… Mais boire, il faudra pouvoir le faire dans les 24H00. Sinon, on va s’affaiblir, progressivement. Mais ça ne sera pas trop douloureux, on n’a pas poussé jusque-là. Les systèmes biologiques sont les plus exigeants en ressources, on se contente donc de simuler les développements selon des modèles préétablis.

Gerdhachi- Justement, si vous m’en disiez plus sur le fonctionnement de vos simulis… Ce n’est que la seconde fois que je m’y retrouve et je suis

Toujours stupéfait par la fidélité des sensations : on s’y croit vraiment !

À quel niveau ce situe vos imperfections, s’il y en reste ?

Hobbs- Oh, on a encore beaucoup de chemin à faire pour que tout soit parfait mais c’est vrai que le résultat actuel est déjà impressionnant. Pour le moment, on utilise la technique du « just in sight » : on ne simule visuellement que ce qui est dans le champ de vision d’une entité. Sinon, on se contente juste de calculer les paramètres mais sans avoir à afficher l’évolution, ça économise beaucoup de ressources. S’il fallait absolument tout simuler continuellement, y compris sur le plan visuel, on n’y arriverait pas, pas avec cette définition en tout cas.

Au moment précis du coucher du soleil, Hobbs dessina une flèche sur le sol avec quelques pierres afin de repérer la direction à suivre pour le lendemain. Ensuite, la nuit tombée, les deux compères s’allongèrent afin d’essayer de dormir. Au début, ça allait à peu près mais une fois réveillé par le froid, impossible de se rendormir !

Ils passèrent tous les deux une nuit difficile qui leur paru bien longue. Ils reprirent leur marche dès les premières lueurs de l’aube, trop content de laisser derrière eux cette nuit de cauchemar…

Et, au bout de trois heures de marche supplémentaires, ils étaient enfin aux pieds de la falaise mais le puits n’était pas là. Hobbs était persuadé qu’en longeant la falaise en remontant vers le nord, ils allaient tomber dessus, forcément. Effectivement, le puits n’était pas loin mais invisible à distance : il fallait vraiment être quasiment dessus pour l’apercevoir.

Ce n’était pas un puits traditionnel avec une margelle, un petit abri et un saut au bout d’une manivelle… Non, il s’agissait plutôt d’un gouffre au ras du sol. Même en se mettant au bord, on ne pouvait rien voir car le puits était plus que sombre : complètement obscure. C’était simplement une ouverture circulaire à même le sol, large, profonde et totalement noire. On ne pouvait distinguer la paroi car il semblait que l’obscurité commençait dès la surface. Ce large trou symbolisait facilement l’idée qu’on pouvait se faire du néant.

Hobbs- Bon, c’est bien ici.

Gerdhachi- Et on en censé faire quoi ?

Il faut descendre là-dedans ?

Mais il n’y a même pas d’échelle !

Hobbs- Qui parle de descendre ?

Il faut sauter, tout simplement !

Gerdhachi- Sauter ?

Mais qui sauterait ainsi dans un puits sans fond, un trou aussi noir que profond ?

Hobbs- Justement, c’est ça l’idée : le sas ne doit pas être accueillant afin de décourager d’éventuels visiteurs…

Gerdhachi- Ah là, c’est clair, ce n’est pas encourageant, je vous accorde que vous avez réussi votre coup !

Mais y a pas moyen de faire autrement que de sauter ?

Hobbs- Quoi, vous avez peur ?

Gerdhachi- Mais bien sûr que j’ai peur !

Qu’est-ce que vous croyez, c’est effrayant votre truc là !

Hobbs- Aha, un fier officier des spéciaux, ayant les foies devant un simple trou… J’aurais donc tout vu !

Gerdhachi- Allez-y mollo avant de vous moquer de moi, d’accord ?

Parce que vous, non, pas peur du tout, hein !

Hobbs- Bof, j’ai bien une légère appréhension mais c’est parce que je ne l’ai encore jamais fait… Mais comme je sais à quoi ça sert et ce qu’il y a derrière, ça aide.

Gerdhachi- Mais moi, je ne sais pas ce qu’il y a derrière… Si vous me le disiez, ça pourrait m’aider, OK ?

Hobbs- C’est simple : ce trou n’est rien d’autre que l’interface de liaison entre deux simulis mais, bien sûr, c’est un peu maquillé afin de passer inaperçu et de décourager les curieux, voilà tout.

Gerdhachi- Et quand on saute dedans, il se passe quoi ?

On traverse le miroir et on arrive aux pays des merveilles ?

Hobbs- Ce qui se passe précisément, je n’en sais rien puisque, comme je vous l’ai dit, je ne l’ai encore jamais fait. Mais bon, je suppose qu’on va se retrouver dans un autre décor, point.

Gerdhachi- Mais il faut sauter comment ?

À pieds joints ou façon chute libre ?

Hobbs- Je vois que ça vous fait vraiment fouetter mon puits !

C’est intéressant car ça veut dire que c’est efficace : les curieux ne risquent pas de tenter le coup…

Bon, c’est pas tout ça mais il faudrait y aller maintenant.

Gerdhachi- Comme ça, directement ?

Hobbs- Ben oui. À un moment ou à un autre, il faudra bien faire le grand saut, non ?

Désolé mais je n’ai pas de préparation spéciale à vous proposez… Fermez simplement les yeux, respirez un grand coup et faite un pas en avant, voilà !

Gerdhachi- Oui, je comprends mais bon, on peut s’accorder un moment, non ?

Hobbs- Non, justement. Si on veut se mettre définitivement à l’abri, il ne faut pas perdre de temps. Ici, le temps s’écoule deux fois plus vite « qu’en haut » mais cette marge qu’on avait au départ va finir par s’épuiser. Votre major va comprendre qu’on s’est échappé et il va vouloir agir. Et, dans son cas, agir se résume à débrancher la prise. Dès qu’il va comprendre cela, il va le faire. On n’a donc pas tout le temps devant nous.

En revanche, une fois qu’on sera passé dans l’autre simuli, on sera hors de portée, définitivement. Donc, prenez votre courage à deux mains et suivez-moi… À moins que vous vouliez passer en premier ?

Les deux hommes se regardaient en silence. Ronald Hobbs pouvait lire l’angoisse dans les yeux de Cyrus Gerdhachi et il ne pouvait l’en blâmer. Lui aussi, il lui arrivait d’avoir peur, surtout en présence du major. Ce major que Gerdhachi connaissait si bien. Il reprit la parole, doucement, pour mettre Cyrus en confiance.

Hobbs- Cyrus, je pourrais passer en premier mais ce n’est pas une bonne idée. Que se passera-t-il si vous ne pouviez vous résoudre à vous lancer à votre tour ?

Donc, ce que je vous propose, c’est qu’on se lance en même temps, tous les deux.

Et Ronald lui tendit la main. Pas de façon impérieuse mais d’une façon calme, amicale, patiente… Et Cyrus, quoi qu’hésitant, finit par la serrer. Le profil des deux hommes se détachait face à ce gouffre, l’instant semblait suspendu dans la lumière crue du soleil. Ronald donna une impulsion en sentit que Cyrus ne résistait pas. Les deux corps basculèrent en avant et furent happés par ce néant noir.

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Java n’est pas bon pour vous, une bonne fois pour toute !

Cela fait bien 18 ans que je le dis et le répète : Java, c’est de la merde !

Mais, désormais, on est de plus en plus nombreux à l’affirmer avec même le gouvernement américain qui recommande désactiver Java de vos navigateurs, rien de moins… Quelques détails supplémentaires sur cet article de LMI.

Restez à l’écart de Java !

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Vient de paraitre : « Un auteur à succès », recueil de nouvelles fantastiques

Comme chaque début d’année depuis 2011, je profite de ce moment pour mettre en ligne un nouvel ouvrage. Ce travail imprévu (et non-annoncé) me permet d’avoir une « respiration » par rapport au travail de fond que représente l’écriture du tome III de « Perdu dans le temps » (qui avance bien, merci de vous en être inquiété !).

Alors, de quoi s’agit-il cette fois ?
Eh bien, pour changer un peu (tant qu’à respirer, autant le faire à fond !), j’ai voulu m’essayer à un autre genre : le fantastique. Il s’agit donc d’un recueil de trois nouvelles (récits courts, en fait, il y en a 7 désormais… édit de janvier 2018) dont « Un auteur à succès » est la principale (la première de ce recueil et la plus longue aussi).

Voici une courte introduction du récit « Un auteur à succès » :

Un auteur de romans est au bout du rouleau. Il songe au suicide et, au moment de faire le pas, son double apparaît dans le miroir, lui proposant un marché : en échange de son âme, il aura le succès.

C’est par un de ses anciens livres, passé jusque-là inaperçu, que le succès commence.

Mais, bien sûr, la gloire est amer et, même quand l’auteur veut se venger de son éditeur, les choses tournent mal.

Comme il s’agit d’un livre plus court que mes ouvrages habituels, j’ai fixé le prix en conséquence : moins d’un euros sur Amazon et les autres (en format numérique, le format papier viendra plus tard, s’il y a lieu) !

Le livre est déjà disponible sur Amazon (boutique Kindle), les autres vont suivre, comme d’habitude…

 Un auteur à succès sur Amazon Kindle.

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L’histoire de Colin Chapman (Lotus) en BD : tome 1 & 2, à savourer sans restriction !

Passons à quelque chose de positif… Si vous aimez l’histoire du sport-auto, il vous faut ces albums !

Il faut souligner que ces albums intitulés « Chapman » (Colin, le créateur des Lotus) vont au-delà de la seule histoire de Lotus et c’est très bien comme cela : c’est en fait à un balayage complet de ces époques dorées du sport-auto auquel on a droit… Le traumatisme de la disparition de Jim Clark, le caractère de Graham Hill, les relations tendues avec Jochen Rindt, tout est bien rendu.

De plus, le tome II est à la hauteur des espoirs suscités par le tome 1 c’est dire la performance…

On se prend à rêver d’une série sur Enzo Ferrari par les mêmes auteurs… Bravo aux auteurs, vraiment (et merci par la même occasion !), car ils ont bien compris l’esprit de ces époques et de cette saga (car l’histoire de Lotus en est une !).

Tome un Le tome un Tome deux Le tome deux

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Evolution de l’Internet de 1995 à nos jours : la double déception !

J’ai été un observateur attentif de l’évolution de l’Internet et de son impact sur nos vies quotidiennes. J’ai même été un peu plus qu’un observateur puisque, à partir de 1995 jusqu’en 1998, je peux dire que j’ai participé à la promotion et la « vulgarisation » de ce médium (et, au départ, ce n’était pas gagné en France !).

Donc, lors de cette période « initiale », je me souviens très bien de nos espoirs et de nos attentes et c’est bien pour cela qu’aujourd’hui, je me sens obligé d’évoquer ma déception, une double déception même !

Attention, il ne s’agit pas du plan technique qui a évolué continuellement et favorablement. Par exemple, on rêvait de vidéoconférences et, aujourd’hui, nous avons Skype et Gtalk qui fonctionnent plutôt bien et gratuitement en plus.

Non, c’est bien sur le plan « sociétal » que la déception a été profonde et même cruelle. Bien entendu, ça paraît naïf d’évoquer cela aujourd’hui mais, dans les années 95/97, quand on évoquait l’avenir et l’impact de l’Internet, on croyait vraiment que cela pouvait améliorer les relations entre les gens et vivifier la démocratie. Oui, dit comme cela, c’est presque comique tellement c’était utopique…

Quand on voit combien les trolls ont gâché tout cela, on doit se résoudre à admettre que celui qui a prophétisé cette évolution en disant « le problème avec le village global, c’est l’idiot du village global » avait tout compris et tout résumé. Le parfait exemple du rêve qui a tourné à la mauvaise plaisanterie est symbolisé par le contenu d’un site comme agoravox qui partait d’un concept louable mais qui est devenu simplement un canal où les plus abrutis font déferler leur torrent de boue (pas ceux qui publient des articles mais plutôt ceux qui y laissent des commentaires, lamentables le plus souvent).

Ici, je dois avouer que je ne suis pas retourné sur Agoravox depuis longtemps (trop écœuré parce que j’ai pu y lire), peut-être que cela a évolué en mieux mais, honnêtement, j’en doute (dites-moi si je me trompe, je serais trop heureux d’avoir tort sur ce point !). Le pire, c’est que cette tendance négative, nocive, se retrouve désormais partout ou presque… Même les blogs sur le simracing sont pollués par les commentaires débiles… Désolant.

Je parlais d’une « double déception », quel est donc le second volet ?

Eh bien, ce sont les réseaux sociaux. Là encore, j’ai été un « témoin engagé » lors de cette vague et ce dès 2004. J’ai publié un livre sur le domaine pour promouvoir ce mouvement et le faire connaître. Et, bien entendu, j’avais de grands espoirs dans ce mouvement et ses services. Au début, tout allait bien : Linkedin et Facebook (pour ne citer que ces deux sites) ouvraient des perspectives nouvelles et des possibilités inédites dans un domaine (le relationnel) qui est resté trop longtemps sclérosé.

Hélas, l’évolution actuelle est trop visible pour se cacher la vérité plus longtemps. Je dois l’avouer, je suis complètement sidéré de voir la médiocrité (voire pire) des contributions de mes connexions sur Facebook. Pas tous, bien sûr mais le fait que même les plus intelligents (pour ceux que je connais bien) s’abaissent à mettre en ligne des « informations » ou des opinions que, vraiment, ils auraient dix fois mieux fait de garder pour eux (oui, vous voyez parfaitement ce que je veux dire, hélas…).

Risquons une prévision : les réseaux sociaux (et Facebook en particulier) vont continuer leur croissance mais… Mais les gens qui seront actifs dessus vont y mettre des contributions qui seront de moins en moins intéressantes. On le voit déjà un peu : certains quittent Facebook et, manque de chance, ce sont justement des gens intéressants qui ont quelque chose à dire (et non des conneries sans nom à mettre en avant). Ceux-ci vont migrer sur Google + jusqu’à ce que ce service soit, lui aussi, touché par ce phénomène…

En me lisant, certains vont se dire « ah, Lefebvre a sa crise habituelle de misanthropie ! » et, vraiment, sincèrement, j’aimerais bien que ça soit juste ça : ma vision des choses qui est filtrée par mes défauts récurrents…

Vous allez dire aussi « ben si c’est si nul FB, pourquoi l’utilises-tu encore ? »… Question légitime et je n’ai aucune honte à répondre que je ne veux pas -encore- me priver d’un moyen important dans le cadre de la promotion de mes ouvrages. Mais bon, j’avoue que je suis proche de quitter FB à mon tour pour me concentrer sur Twitter.

Bref, je constate qu’Internet suit la même pente que les médias de masse (presse, télé, radio) que je décris dans « Cette révolte qui ne viendra pas« . Finalement, c’est peut-être là que se situe la plus grosse déception dans la mesure où nous espérions vraiment que le Web allait échapper à cette évolution débilitante. Mais sans doute que c’est une nouvelle démonstration du principe « les mêmes causes produisent les mêmes effets ».

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Les nouveaux chiens de garde… Disponible en intégralité sur Youtube !

J’avais déjà évoqué cet excellent documentaire lors de sa sortie en janvier 2012 mais je découvre qu’il est désormais disponible en intégralité sur Youtube !

Plus d’excuse pour ne pas le regarder donc… -mode ironique on- Vous savez combien j’aime les médias en général et la télé en particulier -mode ironique off- et je ne peux donc que vous conseiller de regarder et de diffuser autour de vous (faut faire passer le mot) ce documentaire qui expose de façon détaillée et précise combien ces gens (celles et ceux qui travaillent pour ces médias) sont des Tartuffes puissance N !

Bon, ce n’est pas la première fois qu’on voit un documentaire de ce type. Le précédent en la matière était le tout aussi excellent « Pas vu à la télé » de Pierre Carles qu’on peut aujourd’hui trouver sur Dailymotion.

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AYARI Track Experience: Track Days, Courses Club pour GT, Coaching & Set Up !

Le clan Ayari vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc déjà bien fourni !

Je reproduis ici l’annonce de AYARI Track Experience

Chers amis, nous lançons aujourd’hui le Club « AYARI TRACK EXPERIENCE », qui organisera sur un même week-end du roulage libre et des courses clubs pour GT à partir de mars 2013.

Pour cette premières année déjà quatre week-ends au calendrier sur des circuits renommés comprenant, au choix, des Track Days et/ou 3 courses de 30′; ainsi que quelques journées de roulage en semaine.

Evidement c’est Soheil, du haut de ses 11 titres nationaux et internationaux, qui supervisera la partie sportive, coaching & conseil, accompagné par des moniteurs « pro » et diplômés.

Fort de nos 20 ans d’expérience « familiale » dans le sport et les événements, nous avons concocté une recette équilibrée entre plaisir et roulage, avec des petites attentions qui devraient permettre de s’améliorer et prendre du plaisir:

Nous vous attendons nombreux dès les 8 & 9 Mars 2013 à Magny Cours

Détails et inscriptions sur www.ayaritrackexperience.com.

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La double déception qui guette tous les auteurs…

La démarche d’un auteur est bien plus difficile qu’il n’y parait de prime abord… Celui (ou celle) qui porte sa création et la met à la disposition des lecteurs s’expose ensuite à une double déception :

1- le livre n’a pas d’écho, il ne rencontre pas son public… En clair, il n’est pas lu. C’est dur à vivre parce que, naïvement, on s’imagine toujours que nos « oeuvres » vont se diffuser, naturellement. Or, ça ne vient pas tout seul, il faut beaucoup travailler sur l’aspect promotion et ça, ce n’est pas toujours du goût (et/ou de la compétence) des auteurs (qui veulent seulement passer du temps à écrire, c’est déjà bien assez prenant comme cela !)…

2- le livre se diffuse (un bon point !) mais, horreur, l’auteur s’aperçoit qu’il (ou elle) n’est pas compris. En effet, on écrit pas seulement pour distraire, raconter une histoire ou poser un témoignage, non. On écrit pour exprimer quelque chose de profond en soi, quelque chose de sacré, quelque chose d’important. Et si le livre devient seulement un objet « lu de travers », c’est aussi amer que s’il passait inaperçu….

Bien entendu, tout le monde est prêt à vivre la situation N°2 plutôt que la N°1 (très commune) car c’est un peu le riche qui se pleure de payer des impôts : personne ne va le plaindre (surtout en France !). Et pourtant, je gage que la situation N°2 est encore plus pénible que la situation N°1 et pour une raison simple : le créateur, l’auteur est un « modeleur » de mondes, il assemble de toutes pièces un univers particulier et le présente ensuite. Cet effort de création n’a pas vocation à être dilué dans une compréhension vague : je ne créé pas des univers pour qu’on s’y promène le nez en l’air !

C’est pour cela qu’être incompris est sans doute encore plus douloureux que n’être pas lu…

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Le premier extrait du tome 3 !

Voici un extrait du chapitre 3 du tome III de « perdu dans le temps »…
A la fin du tome II, Vincent et ses camarades se dispersent pour échapper aux poursuites des spéciaux. Vincent et senior décident eux d’aller en 1932 afin de disputer les 24H00 du Mans et, pour cela, vont directement voir J.A. Grégoire (déjà vu dans le T1) après que Vincent se soit débrouillé pour récupérer la grosse somme d’argent qu’il avait laissé à l’hôtel Lutécia pendant son premier passage (voir le T1)…

======== début de l’extrait ========

Lundi 23 mai 1932 après-midi, Versailles, garage des chantiers.

Pour Vincent, allez voir J.A. Grégoire dans son garage des chantiers à Versailles avait un goût de déjà-vu plutôt agréable finalement. Pendant sa détention au TP1, il avait eu maintes fois le temps de ressasser cet épisode et il en avait souvent ressenti une certaine nostalgie. De plus, Vincent savait désormais comment prendre le célèbre ingénieur et la conversation avançait rapidement. Heureusement que Vincent avait pris les choses en mains car Sénior restait lui bouche bée d’être devant son ancienne idole, incapable de prononcer le moindre mot devant la fascination de l’instant.

J.A. Grégoire- Participer aux 24H00 du Mans ?
Voilà un projet que je ne peux qu’approuver !
Et je dois vous avouer que, depuis que j’ai été obligé d’arrêter l’aventure Tracta, c’est vraiment ce qui me manque le plus…

Vincent- Alors, vous êtes prêt à nous y aider ?

J.A. Grégoire- Mais de tout mon cœur et de toute mon âme !
D’autant que, en vous y prenant un an à l’avance, vous avez largement le temps de bien préparer votre affaire…

Vincent- Un an à l’avance ?
Mais non !
Nous pensions à la course de cette année bien sûr !

J.A. Grégoire- Oh !
Eh bien mes amis, j’ai bien peur que vous arriviez trop tard : la liste des concurrents est bouclée depuis fin avril déjà. L’ACO a retenu 26 voitures et je doute fort qu’on puisse leur faire accepter un équipage de dernière minute, inutile de compter là-dessus, je les connais trop bien…

Vincent- Admettons qu’on ne puisse s’engager comme concurrent à part entière, soit. Mais il doit bien y avoir moyen de s’insérer dans une équipe déjà engagée, non ?
Comme je vous l’ai dit, l’argent n’est pas un problème pour nous…

J.A. Grégoire- Certes, certes, quand l’argent est là, il peut ouvrir bien des portes… Voyons voir, se pourrait-il que Charles Druck soit intéressé par votre argent, justement ?

Vincent- Qui est ce Charles Druck ?

J.A. Grégoire- Un ami à moi qui a la folie des grandeurs !
Cette année, il a réussi à engager une Bugatti 40 aux 24H00 du Mans mais je sais aussi qu’il est toujours court côté finance… Il est possible que Charles puisse vous accepter à bord finalement… Voulez-vous que je prenne contact avec lui ?

Vincent- Certainement !

J.A. Grégoire se saisit de son téléphone et appela aussitôt Charles Druck. Un premier rendez-vous fut convenu le soir même à l’hôtel Lutécia. Revenu de sa stupeur, Vincent senior prit enfin part à la conversation avec J.A. Grégoire et le bombarda avidement de questions. Vincent lui envoya même quelques coups de pieds sous la table quand senior s’aventurait sur des terrains trop glissants, ne pouvant résister à évoquer des sujets ayant trait à ce qui allait arriver dans le futur.

Lorsqu’il fut temps de rejoindre le Lutécia afin d’être à l’heure pour Charles Druck, ils embarquèrent tous dans la spacieuse Delage de J.A. Grégoire. La discussion avec Druck allait bon train car il s’avérait que l’offre que les trois compères lui proposaient tombait à pic : Druck s’est vite rendu compte que, d’une part, engager une voiture aux 24H00 du Mans coûtait bien plus que prévu et que, d’autre part, son équipier (Lucien Virlouvet) se montrait plutôt réticent à participer au budget comme il était prévu initialement. C’est ainsi que la séance d’entraînement prévue à Monthléry était sans cesse repoussée parce que Virlouvet demandait toujours un délai supplémentaire pour trouver des fonds…

Vincent- Mais cette séance à Monthléry, je peux vous la financer, moi !
S’il s’agit de louer le circuit et de payer deux mécaniciens, ce n’est pas un problème… De plus, cela vous permettra d’évaluer si je suis capable de tenir un volant correctement sur un circuit, par la même occasion.

Affaire conclue !
L’équipe nouvellement constituée promis de se retrouver à Monthléry le samedi 28 mai suivant. Vincent s’assura également de la participation de J.A.Grégoire comme conseiller.

Samedi 28 mai 1932, circuit de Linas-Monthléry.

Bien entendu, Vincent et Vincent senior n’eurent pas besoin d’attendre le samedi et sautèrent directement à la date du rendez-vous pour rejoindre J.A.Grégoire à son garage en ensuite se rendre tous ensemble sur le circuit au sud de Paris.
Charles Druck attendait le trio dans son stand et fit faire les premiers tours à la voiture avant de passer le volant à Vincent après lui avoir expliqué les particularités de la boîte de vitesse… Coiffé d’un serre-tête et muni de la paire de lunettes de Charles, Vincent s’élança sur l’anneau de Monthléry pour la première fois au volant d’une voiture de course. Le circuit loué pour ces essais se limitait à l’anneau de vitesse ponctué des chicanes nord et est. La piste était sèche et le temps était beau, quasiment sans vent ; des conditions idéales pour découvrir la voiture…
Comme prévu, Vincent rentra aux stands au bout de 3 tours pour donner ses premières impressions.

Vincent- La boite, ça va mais ce sont les freins qui m’inquiètent : c’est normal que ça freine aussi peu ?

Charles- Je n’ai rien trouvé d’anormal quand j’ai tourné avec la voiture ce matin… Donc oui, le freinage n’est pas extraordinaire mais suffisant à mon avis…

Vincent- Ah, bien… Tout de même, je m’attendais à ce que l’anneau soit en meilleur état : qu’est-ce que ça cogne au passage des plaques !

Charles- Oh oui et ça se dégrade chaque année !

Vincent repris la piste pour une nouvelle série de tours, toujours sous l’œil inquiet puis intéressé de Charles. Les chronos corrects de Vincent eurent tôt fait de détendre l’atmosphère et Charles Druck semblait soulagé de voir que son futur équipier savait se débrouiller au volant de sa Bugatti.
En fin de matinée, Vincent avait bouclé une vingtaine de tours et l’équipe s’arrêta pour déjeuner. Après avoir échangé encore avec Charles à propos de la voiture, Vincent s’isola avec Vincent senior pour lui faire part de ses impressions…

Senior- Alors, raconte-moi vite !

Vincent- Je ne sais pas par quoi commencer mais je ne te cache pas que je ne suis pas enthousiasmé…

Sn- Qu’est-ce qui ne va pas, la voiture ou le circuit ?

Vt- Le circuit est moche et pas très intéressant mais ce n’est pas grave puisque ce n’est pas ici qu’aura lieu la course… Non, c’est la voiture surtout qui ne va pas !

Sn- Qu’est-ce qu’elle a cette voiture ?

Vt- Déjà, elle est lente !
Je ne sais pas à combien elle monte en pointe mais c’est pas le Pérou, hein !
En plus, vu qu’elle n’accélère pas très fort, il lui faut de la place pour se lancer… Mais il faut déjà freiner vu que les chicanes sont là pour casser la vitesse justement. Ne parlons pas des freins, ce sont tout juste des ralentisseurs : peu puissants et qui surchauffent vite !
La direction est dure, la boite craque à chaque changement de vitesse et l’engagement des rapports n’est pas précis, j’en passe et des pires !

Sn- Ah, il y a pire ?

Vt- Oui, c’est le bruit !
Même si elle se traîne, cette voiture fait un raffut terrible !
Je me demande si c’est supportable pendant 24 heures tout de même…

Sn- Bon, tu sais quoi ?
On va parler de tout cela à J.A. Grégoire… Lui saura nous dire si tout ça est normal ou pas…

Pendant que Charles Druck inspectait la voiture avec son mécanicien, Grégoire avait réservé une table au restaurant du circuit. Le trio se retrouva en terrasse sous un parasol. L’ingénieur Grégoire était également impatient de recueillir les impressions de Vincent et ce dernier modéra un peu ses critiques face à son interlocuteur qualifié…

JAG- Hum, je comprends vos doutes…
Il se trouve que je connais un peu les Bugatti : j’ai eu un modèle 35 avec lequel je faisais des courses de côte avant de créer Tracta avec Pierre Fenaille. Je l’avais allégé au maximum afin d’améliorer ses performances mais là, le règlement des 24H00 empêche Druck de faire de même. De plus, le modèle 40 est un peu la version dégonflée de la 35. Mais cela cadre bien avec une utilisation en endurance car elle est fiable avec son taux de compression et son régime moteur abaissés et elle supporte même le carburant du commerce !
Évidemment, tout cela se paye un peu en performances mais, croyez-moi, au Mans, il faut durer avant tout…
Vous plaignez des freins et c’est normal : je connais bien ces freins à rubans car nous utilisions les mêmes sur nos Tracta et je peux confirmer qu’ils sont plutôt décevants. Bien entendu, vous pouvez vous aider de la boîte de vitesse pour ralentir au moment du rétrogradage mais n’en abusez pas car un surrégime est vite arrivé et il serait fatal au moteur.

Pour le reste, je pense qu’il s’agit d’une bonne voiture avec une bonne tenue de route, comme toutes les Bugatti. Ah, bien sûr, c’est loin de valoir le comportement d’une Tracta !
La première fois que j’ai pu tester une de nos voitures, je suis resté stupéfait par la tenue en virage : même la Bugatti 35 restait loin derrière alors qu’il s’agissait de la référence de l’époque…
Allez, ne vous découragez pas : vous avez fait bonne impression à Charles et je suis persuadé que vous allez former une bonne équipe tous les deux. D’ailleurs, je peux déjà vous annoncer votre programme de cet après-midi : mesure de la consommation maximum.

Vt- C’est-à-dire ?

JAG- Cette fois, vous allez tourner à fond sur l’anneau, sans les chicanes. Les employés du circuit ont eu instructions de retirer les barrières pendant la pause, ça devrait déjà être fait…
Donc, à fond jusqu’à épuisement du réservoir !
C’est seulement ainsi qu’on est certain de mesurer la consommation maximum de la voiture… Une mesure cruciale que vous ne pourrez pas faire au Mans de toute façon. Cela va aussi permettre de mesure la consommation d’huile du moteur et la température maximum au niveau du radiateur. Tout cela est utile et même indispensable. Croyez-moi, une bonne préparation pour une course d’endurance passe aussi par ce type de mesures que trop de concurrents négligent… Bien entendu, ce sera un peu fastidieux mais c’est le prix à payer, n’est-ce pas ?

Et c’est ainsi que se termina la séance d’essais de Vincent au volant de la Bugatti 40 : en panne d’essence sur le versant est de l’anneau de vitesse de Monthléry, à quelques centaines de mètres des stands. Toute l’équipe semblait ravie du déroulement de cette journée de découverte et de préparations. Même Vincent commençait à s’habituer à la Bugatti et son humeur s’améliorait un peu…

Sn- Tout de même, tu réalises que c’est ton baptême du feu au volant d’une voiture de course ?

Vt- Oui et non : dans mon imagination, « voiture de course » rime avec les monoplaces de mon enfance, pas avec une Bugatti qui me semble carrément préhistorique après l’avoir essayé !
Franchement, après ce test, je redoute un peu l’épreuve des 24H00 finalement : je m’aperçois que ça ne va pas être de la tarte en fait… Le freinage, le bruit, les performances faiblardes… Je me demande bien si on va arriver à être compétitif et je ne te cache pas que ça m’inquiète.

Sn- Mais alors, pourquoi avoir choisi cette période pour te lancer dans le grand bain ?

Vt- Quand j’étais retenu au TP1, je rêvais de ce que j’allais pouvoir faire une fois que j’aurais réussi à retrouver ma liberté… Et cette période me revenait toujours à l’esprit !
C’est à ce moment que j’ai réalisé que l’épisode en 1932 restait mon meilleur souvenir de mes premiers voyages dans le temps. De plus, disputer les 24H00 a toujours représenté le but ultime de ma vocation contrariée de pilote de course. Et cette époque est sans doute la dernière où un parfait amateur peut se pointer et disputer la course sans qu’on lui pose trop de questions. Enfin, c’était un moyen de te montrer cette période tout en te permettant de rencontrer J.A. Grégoire et de vivre quelque chose d’excitant avec lui… Bref, tout cela me semblait être la conjonction idéale.

Sn- Eh bien, réjouis-toi, on y est !
Moi je suis ravi d’être là avec toi dans cette aventure un peu folle… Laisse de côté tes doutes et savoure l’instant car, bientôt, fini les vacances, il faudra rejoindre le Colonel et reprendre la lutte.

Vt- Tu as raison, comme d’habitude. En fait, je voudrais quelque chose de parfait alors que ce n’est évidemment pas possible : je me lance dans un truc tête baissée, sans même réaliser ce que je vais vraiment affronter et, après, je me rends compte que ce n’est pas exactement comme ci ou comme ça !
C’est vrai, je me sens un peu stupide là…

Mardi 14 juin 1932, Le Mans, place de la République.

Vincent et Vincent senior sautèrent directement au mardi 14 juin afin de rejoindre Charles Druck au Mans. Les vérifications administratives et techniques de l’épreuve avaient lieu le mardi et les essais débutaient les jours suivants… Grégoire avait promis à Vincent d’intervenir auprès de Charles Faroux, un des organisateurs et un ami de longue date, afin que l’inscription de Vincent soit acceptée sans heurts lors des vérifications administratives. La présence de Vincent lors des vérifications techniques n’était pas nécessaire mais Grégoire avait insisté pour que Vincent y aille tout de même : « c’est important de montrer que vous faites partie de l’équipe et ça commence dès ce stade… ». La Bugatti de Druck se voit finalement attribuer le N°24 (sur 26 participants).

Mercredi matin 15 juin 1932, circuit des 24H00 du Mans.

Le lendemain, place aux choses sérieuses : les premiers essais libres sur le grand circuit des 24H00 !
Comme à Monthléry, c’est Charles Druck qui effectua le premier roulage et, au bout de deux tours, passa le volant à Vincent avec cette simple consigne : « beaucoup de monde sur la piste et beaucoup de poussière, faites attention ! ».
J.A. Grégoire y a été aussi de sa petite consigne avant que Vincent prenne le volant : « Je ne connais pas le nouveau tracé mais il n’est pas très différent de l’ancien à partir de la grande ligne droite… Prenez garde à rester au milieu de la piste lors des premiers tours et augmentez le rythme très progressivement, seulement quand vous vous sentez bien à l’aise… ».
Armé de tous ces conseils, Vincent pris enfin la piste, il entrait pour de vrai dans la légende des 24H00 !

Même Vincent senior était ému, ne sachant plus où donner de la tête pour profiter de chaque miette du spectacle : les voitures qui passaient en hurlant, les mécaniciens affairés le long des stands, les spectateurs justes au dessus, une musique de kiosque qui luttait pour se faire entendre… L’ambiance était déjà intense alors que l’événement commençait tout juste !
Pendant ce temps-là, Vincent se trouvait dans une situation inconfortable : obligé de découvrir le tracé tout en surveillant ses arrières pour laisser passer les voitures plus rapides… Au bout de trois tours, il put enfin commencer à ne plus piloter en regardant par-dessus son épaule et à se concentrer sur les méandres de la piste et aux réactions de la voiture. C’est à ce moment-là que le volontaire posté aux stands de signalisation lui montra le fanion lui signifiant de rentrer aux stands.

Ce retour imprévu était dû à la capote qui n’était pas enveloppée dans sa house mais simplement repliée. Les commissaires avaient exigé que la capote soit présentée en conformité avec sa configuration standard… Lors de cet arrêt, Vincent en profita pour boire et se plaindre la poussière. Il demanda que le pare-brise soit relevé pour se protéger un peu. « Mauvaise idée » avait répondu Charles, « si une pierre vient à le casser, il faudra le remplacer alors que je n’ai pas de rechange pour cette pièce ! ». Vincent retourna au volant dépité.
Charles repris la piste en fin de matinée alors qu’il ne restait qu’un quart d’heure d’essais.
Comme à Monthléry, la pause déjeuner fut l’occasion d’un conciliabule en Vincent, Vincent senior et JAG. Pressé de questions sur ses premières impressions, Vincent fit part de ses surprises…

Vt- Déjà, il faut voir le circuit !
La piste est bombée presque partout et surtout, elle est pleine de poussières. Ci fait qu’on roule continuellement dans un nuage de poussières, c’est gênant pour prendre des repères sûrs. Et du côté de la voiture, ce n’est pas la joie non plus : en ligne droite, elle se dandine, ondule et danse d’un bord à l’autre de la piste… Du coup, sa vitesse de pointe limitée est finalement largement suffisante pour moi !

JAG- En vérité, le circuit est aujourd’hui bien meilleur qu’à mon époque : les sections bitumées sont bien plus nombreuses mais elles sont toutes neuves et c’est sans doute pour cela qu’elles sont encore pleines de poussières. De plus, comme les organisateurs ont voulu tester plusieurs types de surfaces, les différences de revêtements ajoute encore à cette situation mais je pense que ça va aller en s’améliorant. Et, croyez-moi, mieux vaut avoir de la poussière que de la pluie au Mans !
Vous avez tourné en à peine plus de 7 minutes pour vos meilleurs chronos… Je peux vous dire que c’est plutôt encourageant pour un début !
Le fait que la voiture n’a pas une très bonne tenue de cap va s’améliorer au fur et à mesure que vos pneus vont s’user car ils sont tout neuf, ils viennent d’être montés. Vous allez voir, tout cela va se mettre en place progressivement : vos chronos vont s’améliorer au fur et à mesure de votre habitude de la piste et, bientôt, vous ne penserez même plus aux dandinements de la Bugatti !

Vt- Oui mais il y a beaucoup de voitures plus rapides, en particulières les Alfa Roméo. Mais finalement, les voitures plus lentes me gênent encore plus car il faut trouver un endroit pour les doubler et vu comment la piste est étroite, ce n’est vraiment pas évident !

JAG- Les essais reprennent cet après-midi et là, il s’agit d’une séance qualificative, il vaut mieux que vous laissiez rouler Charles qui est encore un peu plus rapide que vous.
En revanche, demain soir il y a la seconde séance d’essais libres et là, c’est du sérieux !
Vous allez pouvoir vous rendre compte ce que donne le roulage de nuit ici… En fait, ce n’est pas très compliqué sauf à certains endroits où se forment facilement des nappes de brouillards très épaisses, en particulier au petit matin.

Sn- En tout cas, l’ambiance est déjà formidable !
Et sais-tu qui j’ai rencontré ce matin grâce à l’ingénieur ?
Gabriel Voisin, rien de moins !

JAG- Oui, je connais beaucoup de monde ici et Voisin est un de mes amis. Le célèbre constructeur n’était jamais avare d’un encouragement ou même d’un coup de main quand j’engageais Tracta ici…

Vt- Et la course ne vous manque pas ?

JAG- Oui et non. En fait, quand nous allions au Mans, je devais m’occuper de tout, un capitaine d’équipe en quelque sorte… Cette suractivité enlevait une grande part du plaisir de rouler. De plus, c’est en me frottant à des vrais pilotes que j’ai réalisés que je n’étais pas aussi doué que je me l’imaginais… Cela aussi m’a un peu coupé l’envie.
À propos, vous roulez en compagnie de sacrées pointures ici, le saviez-vous ?
Raymond Sommer fait partie de l’écurie qui engage les Alfa et il faut le voir en piste !
Si sa voiture supporte le traitement qu’il va lui faire subir, c’est évident qu’il va survoler la course… Mais, justement, le Mans, ce n’est pas une course de sprint. Je sais que c’est difficile à intégrer mais il faut à tout prix ménager sa voiture pour être à l’arrivée, il n’y a que cela qui compte.

Vincent pu reprendre le volant de la Bugatti en fin d’après-midi après que Charles soit en mesure de signer un chrono satisfaisant. Le soleil était encore haut dans le ciel et l’activité battait son plein sur la piste et à l’intérieur de l’enceinte. Suivons Vincent pendant un tour complet à bord de la Bugatti.

Tout de suite après la ligne droite des stands, le circuit prend à droite pour une longue courbe en montée qui matérialise la nouvelle section inaugurée cette année. En haut de cette longue courbe prise en 3ème, la Bugatti passe sous une passerelle en bois bardée de publicités pour les bougies Champion. Tout de suite après, la piste descend vers un enchaînement, ce qui permet de passer la 4ème brièvement avant de reprendre la 3ème pour un premier virage à gauche suivit d’un autre à droite. Ce « S » est bordé de talus abrupts qui font penser à une tranchée. Il y a une bosse en sortie et une autre passerelle « Champion » avant le virage à droite dit « du Tertre rouge ». Ce virage, pris en seconde débouche sur la grande ligne droite du circuit du Mans, bordée d’arbres et de quelques maisons. Ici, on a le temps de monter les régimes et de passer la 4ème tout en restant bien à droite pour laisser passer les voitures les plus rapides. La Bugatti danse et oscille d’un bord à l’autre. La carrosserie vibre et le moteur donne tellement de la voix qu’on ne peut imaginer qu’on croise seulement à 120 km/h !

À un moment, on prend une légère courbe à droite (qui passe à fond) qui annonce une petite montée : c’est la fin de la grande ligne droite. La descente qui suit nous amène au virage à droite qui permet d’éviter d’entrer dans le village de Mulsanne. C’est un virage lent qu’on prend en seconde et il faut donc rétrograder soigneusement et bien prendre ses distances pour réussir le freinage (et ne pas trop surchauffer les freins… Heureusement, l’entrée du village de Mulsanne peut servir d’échappatoire). Vincent aimerait bien pouvoir passer directement du 4ème rapport au second mais la boite de la Bugatti ne permet pas une pareille excentricité !

Non, il faut recourir au double débrayage systématique et bien décomposer la manœuvre pour ne pas trop faire grincer cet organe…
Après Mulsanne, on a de nouveau une longue section quasiment rectiligne (avec juste deux légères cassures à droite) qui nous emmène vers le fameux virage d’Indianapolis. Ce dernier est en fait précédé par un virage à droite qui enchaîne sur le gauche du nom du circuit américain. Du coup, on procède au freinage en deux parties : d’abord pour le premier virage à droite qu’en enroule sur le 3ème rapport et on rentre la seconde entre les deux pour passer le virage à gauche qui est bien plus lent que le précédent. Une courte ligne droite débouche sur un nouveau virage à droite, encore plus lent qu’Indianapolis, qui permet d’éviter le village d’Arnage.

Après ces enchaînements assez lents, on a de nouveau une portion plus ou moins rectiligne qui monte légèrement et qui débouche sur le fameux S de « maison blanche ». Le S de maison blanche commence par une grande courbe à droite assez rapide qu’on pourrait prendre en quatrième mais, comme il faut tout de suite rétrograder ensuite en 3ème afin de négocier le virage à gauche qui suit, Vincent préfère rétrograder avant et enrouler le tout en 3ème… La première courbe est facilement effacée et cela permet à Vincent de bien rester sur la droite avant de plonger à gauche pour la seconde. Mais, même correctement exécutée, cette manœuvre reste périlleuse car la voiture sort de la seconde courbe au ras du mur de la ferme qui borde la sortie de « maison blanche ». Ici, la Bugatti a même tendance à partir dans une légère dérive qui fait battre le cœur de Vincent plus fort que partout ailleurs…
Après maison blanche, une nouvelle ligne droite permet de rejoindre les stands de ravitaillement et le tour est bouclé.

À la fin de la journée, Vincent fit le point de la situation avec Vincent senior :

Vt- Bon, le positif est que je commence à m’habituer à tout cela. Le négatif, c’est que c’est tout de même bien plus difficile que prévu !

Sn- Mais enfin, tu t’attendais à quoi ?
À une promenade de santé ?
Il s’agit des 24H00 du Mans tout de même !

Vt- Oui, certes. Mais en visant l’édition de 1932, je me disais que la compétition ne serait pas trop relevée et que je pourrais y figurer sans être débordé… Je m’aperçois que ça va bien plus vite que ce à quoi je m’attendais finalement.

Sn- Evidemment, avec Raymond Sommer et Louis Chiron en piste, ça ne peut pas ressembler à une procession religieuse !
Pourtant, je trouve que tu te débrouilles plutôt bien pour un débutant complet… Tu peux être fier de toi en fait !

Vt- Pour le moment, je suis trop concentré sur ce que j’ai à faire pour me lancer des fleurs… Mais j’ai bon espoir pour la suite : si la voiture tient le coup, on ne devrait pas être trop loin.

Jeudi soir 16 juin 1932, circuit des 24H00 du Mans.

Le jeudi, les essais étaient programmés en début de soirée afin de permettre aux concurrents d’affronter les conditions nocturnes. Jusque-là, Vincent est confiant : ces bon débuts de la veille lui ont permis de prendre confiance et il a même hâte de découvrir le tracé de nuit. Mais, une fois au volant, c’est la stupeur : les phares ne portent pas très loin et on ne voit presque rien !
De plus, les cahots secouent tellement la voiture que les ampoules cassent rapidement. Vincent rentre aux stands au ralenti en espérant ne pas se faire percuter par les autres pilotes… JAG trouve la solution : il préconise de monter les phares sur des supports souples afin de neutraliser les vibrations et ainsi, de préserver les ampoules.
Mais le résultat est encore plus mauvais en terme de visibilité : le pinceau des phares tremble tellement qu’il en devient quasiment inutile. Dans ces conditions, Vincent hésite à enchaîner les tours mais Charles Druck insiste : « persévérez, vous allez vous habituer ». Vincent roule mais bien plus lentement que la veille et le moral en prend un coup.
Le vendredi est jour de repos afin de permettre aux concurrents de remettre leurs voitures en état avant le départ. La Bugatti N°24 est créditée du 15ème meilleur temps aux essais qualificatifs grâce au chrono de 6’20 réalisé par Charles Druck lors des essais du mercredi alors que Vincent se contentait d’un chrono en 6’29 considéré comme honorable vu sa faible expérience du tracé et de la voiture.

Samedi matin 17 juin 1932, circuit des 24H00 du Mans.

C’est le grand jour et la foule des grands événements est au rendez-vous : ombrelles, dames avec des coiffes élaborées, messieurs en canotiers, foules populaires dans les tribunes… Tout est réuni pour sentir que le grand moment est proche !
Avant le départ, Charles et Vincent conviennent de se relayer tous les 10 tours, ce qui va représenter entre 1H05 et 1H10 de course (soit une moyenne de 6’30 » au tour à peu près) et de remettre 30 litres d’essence à chaque relais. Un changement de pneus n’est pas prévu mais on a quand même un jeu de roues de rechange en cas de dégâts (pneu crevé ou roue abîmée par un trou). Vincent s’essaye à un changement de roue et ce n’est pas facile : il faut taper au marteau sur un écrou en forme de papillon, c’est lent et pénible.
Le départ est pris par Charles Druck et il boucle le premier tour en 20ème position. Mais, au bout de son premier relais, il est déjà remonté en 17ème position avant de passer le volant à Vincent. Il fait beau et chaud mais l’absence de pluie depuis quelques semaines fait que la piste est toujours très poussiéreuse et qu’un nuage est soulevé en permanence par les concurrents qui le précède ou qui le double. En particulier, les Alfa Roméo (7 d’engagées !).
========= fin de l’extrait ===========

La rédaction du tome III continue et cet extrait va sans doute connaitre des modifications plus ou moins importantes dans les mois qui viennent…

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