Extraits de mon livre “cette révolte qui ne viendra pas”… Histoire vous donner envie !

Dans mon livre “Cette révolte qui ne viendra pas“, je m’efforce de démontrer que la “techno-structure” (terme de mon invention qui définit l’ensemble des institutions qui nous gouverne et nous contrôle) maintient son emprise sur le peuple via la manipulation historique et la propagande des médias.

Je vous propose aujourd’hui deux extraits pour illustrer ces deux points. Voici le premier extrait, celui sur la guerre du Vietnam…

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Abordons maintenant le gros morceau de cette énumération historique : la guerre du Vietnam… Le point clé de ce conflit est sans conteste “l’incident du Tonkin” (moins de neuf mois après l’assassinat de Kennedy) qui permit la montée en puissance de l’implication américaine dans cette guerre civile entre Nord et Sud Vietnam. Revenons donc sur les circonstances de cet “incident” pour comprendre comment il a pu représenter un tournant dans cette histoire sanglante.

L’incident du Tonkin

Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Incidents_du_golfe_du_Tonkin

Le 2 août 1964, le destroyer américain USS Maddox (DD-731), au cours d’une mission de reconnaissance dans le golfe de Tonkin commencée le 31 juillet, est attaqué dans les eaux internationales par trois canonnières nord-vietnamiennes. Le Maddox, après avoir seulement été atteint par une balle de mitrailleuse, se replie dans les eaux sud-vietnamiennes où il est rejoint par le destroyer C. Turner Joy.

Le 4 août, les deux destroyers américains entament une patrouille en direction de la côte nord-vietnamienne. Lors de la patrouille, le C. Turner Joy reçoit des signaux sonar et radio qui sont interprétés comme une autre attaque de canonnières nord-vietnamienne. Pendant près de deux heures, les navires américains ont fait feu sur des cibles détectées au radar. Il est très improbable qu’il y ait eu des forces nord-vietnamiennes dans ce secteur pendant leur combat. Le capitaine John J. Herrick a même admis que ce n’était rien de plus qu’un opérateur sonar « excessivement zélé » qui « entendait battre sa propre hélice ». Toutefois à ce moment, une grande partie de l’équipage croyait vraiment être sous le feu ennemi. En 1995, le général Võ Nguyên Giáp, à l’époque commandant en chef des forces nord-vietnamiennes, a confirmé l’attaque du 2 août mais a nié toute participation dans « l’incident » du 4 août.

Le 30 novembre 2005, la National Security Agency rend publiques des centaines de pages de documents secrets sur l’incident du Golfe de Tonkin de 1964.

Bien que l’information obtenue bien après le soir du 4 août indique qu’il n’y a pas eu concrètement d’attaque nord-vietnamienne, les autorités américaines et tout l’équipage ont affirmé à l’époque qu’une attaque avait eu lieu. Par conséquent, des chasseurs des porte-avions Ticonderoga et Constellation ont été envoyés pour frapper des bases de torpilleurs et des installations de carburant.

En 1995, le général à la retraite Nguyen Giap dans un entretien avec l’ex-secrétaire à la défense Robert Mcnamara (dans le cadre du documentaire “The Fog of War”), dénie catégoriquement que les canonnières aient attaqué les destroyers américains le 4 août 1964. Une conversation enregistrée d’une réunion quelques semaines après la résolution du golfe de Tonkin, publiée en 2001, révèle que Robert McNamara a exprimé au président Johnson des doutes sur la vraisemblance irréfutable des attaques.

Il est d’ailleurs établi aujourd’hui que les Incidents du Golfe de Tonkin ont été instrumentalisés pour permettre une escalade de l’intervention des USA dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont révélé que le texte de la Résolution a été rédigé par l’administration Johnson plusieurs mois avant que lesdits « incidents » aient eu lieu.

The Fog of War est un film documentaire réalisé par Errol Morris en 2003, dans lequel l’ancien secrétaire d’État à la Défense Robert McNamara revient sur sa carrière (étude à Berkeley puis Harvard, et PDG de Ford) et sur ses responsabilités d’homme d’État de 1962 à 1967.

Là, on tient du lourd :

1- la réalité de l’attaque n’a pu être établie avec certitude du côté de ses participants américains (et c’est bien le moins qu’on puisse en dire !).

2- malgré tout, l’événement a été instrumentalisé afin de justifier une implication ouverte de l’appareil militaire américain tout entier.

3- il s’avère en fait que l’administration Jonhson avait préparé toute l’affaire des mois avant.

4- McNamara avoue le tout dans un documentaire qui intervient à la fin de sa vie (il n’a alors plus rien à perdre…).

En un sens, cette affaire est absolument exemplaire : on ment, on manipule et, finalement, on avoue quand “tout cela n’a plus d’importance”… Moi, je crois au contraire que le délai ne fait rien à l’affaire : il est établi qu’il y a eu complot, mensonges et manipulation de l’opinion publique… Que ce soit aujourd’hui ou il y a 40 ans, quelle différence ?

Et les conséquences n’ont pas été minces car la guerre du Vietnam a été un conflit horrible : bombardements massifs (autant que pendant toute la seconde guerre mondiale !), emploi du napalm, utilisation de l’agent orange (défoliant mis au point par Monssanto), etc. Tout a été employé pour écraser les Vietcongs sous un déluge de feu alors que les enjeux stratégiques ne le justifiaient certainement pas. La fameuse “théorie des dominos” proposée justement par McNamara ne s’est pas révélée juste : les Vietnamiens voulaient juste leur indépendance, pas propager le communisme dans toute l’Asie du sud-est, comme le constate finalement McNamara au soir de sa vie dans “The Fog of War”…

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Voyons maintenant le second extrait. Celui-ci porte sur un exemple flagrant de passivité de l’opinion. Dans la continuité du premier extrait, voyons maintenant les fameux “Pentagon Papers” :

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La révélation de la vérité ne déclenche rien

On l’a vu largement dans la première partie, la vérité remonte toujours à la surface et il suffit de donner du temps au temps pour savoir le fin mot de l’histoire. Ceci dit, la vérité elle-même ne suffit pas à soulever les foules et la meilleure preuve, on l’a eu avec les Pentagon’s Papers.

Daniel Ellsberg pensait qu’il suffisait que ces documents secrets soient rendus public, de révéler tous les mensonges et manipulations des administration Johnson puis Nixon sur la gestion de la guerre au Vietnam pour que ça provoque un mouvement insurrectionnel immédiat du peuple révolté… En fait, il n’en a rien été. La publication de ces fameux documents a pu avoir lieu grâce au New York Times puis aux autres grands quotidiens américains mais ça n’a pas soulevé les foules… À la grande déception de Daniel !

Cela a tout de même provoqué la défiance de l’opinion publique vis-à-vis de Nixon et la presse, qui n’a guère apprécié de se faire censurer a pris sa revanche en relayant le scandale du Watergate qui a fini par démettre Nixon. Mais de grande révolte comme espéré par Daniel Ellsberg, point.

Il semble que la colère populaire ait été épuisée par les nombreuses manifestations contre la guerre du Vietnam qui avaient eu lieu peu avant…

Les “Pentagon’s Papers”

Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Papiers_du_Pentagone

Les Pentagon’s Papers (« papiers du Pentagone ») est une expression populaire désignant le document United States-Vietnam Relations, 1945-1967 : A Study Prepared by the Department of Defense (« Relations entre les États-Unis et le Viêt Nam, 1945-1967 : Une étude préparée par le Département de la Défense »). Il s’agit de 47 volumes totalisant 7 000 pages secret défense émanant du Département de la Défense à propos de l’implication politique et militaire des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam de 1945 à 1971.

Le document, rédigé par trente-six officiers militaires et experts politiques civils, éclaircit en particulier la planification et la prise de décisions propre au gouvernement fédéral des États-Unis. Il fut rédigé à la demande de Robert McNamara, alors au poste de secrétaire à la Défense, en 1967.

La majorité de ces 7 000 pages de textes et d’analyses couvrant la période 1945-1967 fut clandestinement communiquée à la rédaction du New York Times au début de l’année 1971 par Daniel Ellsberg, un ancien analyste de la RAND Corporation, avec l’aide de son ami Anthony Russo, du linguiste Noam Chomsky et de l’historien Howard Zinn.

Le New York Times consulta le cabinet d’avocats Lord Day & Lord qui en déconseilla la publication. Mais James Goodale, conseiller juridique et vice-président du journal, invoqua le droit (garanti par le Premier amendement) du public à connaître une information cruciale pour sa compréhension de la politique du gouvernement, et son avis l’emporta.

Les papiers révèlent, entre autres, que le gouvernement américain a délibérément étendu et intensifié la guerre du Viêt Nam en menant des bombardements secrets sur le Laos, des raids le long du littoral vietnamien, et en engageant les marines dans des actions offensives, avant leur engagement officiel, et alors que le président Lyndon Johnson avait promis de ne pas s’impliquer davantage dans le conflit.

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2 réponses à Extraits de mon livre “cette révolte qui ne viendra pas”… Histoire vous donner envie !

  1. ache dit :

    Bonjour,

    si vous voulez aussi du lourd, très lourd, regardez vers le port de La Havane la nuit du 15 février 1898, quand le cuirassé américain MAINE explose (de l’intérieur…) et donna l’occasion aux USA de déclarer la guerre à l’Espagne. Résultat: les USA prennent possession de Cuba et ses richesses etc etc et installent la base de Guantánamo encore en vie!!!

    Bonne journée

  2. alefebvre dit :

    Effectivement, il y a ça aussi, on a tendance à l’oublier !
    Les USA ont une longue tradition de ces coups préparés prétexte à une agression… Les Allemands ont fait pareil en Pologne en 1939 mais là, c’est connu, c’est de l’histoire et, à cette époque, les Allemands étaient les méchants (et ils ont perdus à la fin, en plus !).

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