La confiance en soi, l’imagination et la motivation, triptyque magique de l’éducation !

J’avais rédigé ce texte pour la newsletter de www.montessori.fr mais il me parait déborder ce cadre et je vous le livre, “à toutes fins utiles”, comme on dit…

Alain LEFEBVRE  explique les 3 piliers de l’éducation

On en sait aujourd’hui assez sur la psychologie de l’être humain pour identifier les trois éléments qui sont indispensables à l’épanouissement de tout individu : la confiance en soi, l’imagination et la motivation.

C’est avec ces éléments que l’adulte peut accomplir de grand-chose mais c’est évidemment encore plus vrai avec l’enfant : tous les parents savent (ou devraient savoir) que sans motivation, il est illusoire d’obtenir le moindre résultat scolaire ou autres de la part de ses enfants.

Ce sont donc ces éléments qu’on devrait cultiver et favoriser lors de tous les apprentissages puisqu’ils sont clés dans le devenir et la réussite de l’individu. Revenons ensemble sur ces éléments par ordre d’importance et commençons donc par l’imagination.

L’imagination n’est pas seulement la source de la créativité, c’est également la principale force directrice des êtres pensants que nous sommes et, face à elle, la volonté ne fait pas le poids !

Cette affirmation provoque toujours le scepticisme car notre culture valorise la volonté, signe de discipline alors que l’imagination est, quant à elle souvent rabaissée au rang de défaut… Ne dit-on pas “une imagination débordante” ?

Et pourtant, nous allons voir que la volonté pèse peu si elle n’est pas en accord avec l’imagination.

En effet, lorsque volonté et imagination sont en conflit, c’est toujours, toujours l’imagination qui l’emporte… Vous en doutez ?

Alors représentez-vous la scène suivante : on vous demande de parcourir une planche de 15 mètres de long et de 15 cm de large alors que celle-ci est posée à 15 cm du sol… Vous le faites facilement et le sourire aux lèvres. Maintenant, imaginez-vous que cette même planche soit hissée entre deux grands arbres et donc à 15 mètres du sol… Malgré toute votre bonne et forte volonté, vous ne pourrez la parcourir qu’à condition que votre imagination vous communique l’idée que, oui, vous en êtes capable. Autrement, vous resteriez paralysé d’un côté, même si un enjeu important vous commandait de la franchir.

L’imagination gagne toujours, la volonté ne peut vous aider : vous ne pouvez accomplir telle ou telle tâche que si et seulement si votre imagination vous souffle que c’est dans vos possibilités. Autrement, même le plus grand effort de volonté ne vous sera d’aucun secours : vous échouerez immanquablement. Voilà pourquoi il vaut 100, 1000 fois mieux éduquer l’imagination que la volonté lors des apprentissages, quels qu’ils soient.

On peut réviser le vieux principe qui disait “quand on veut, on peut” en “quand on croit, on peut” (Maria Montessori, elle, écrivait dans un de ses livres “quand on veut, on se meut !”) !

Oui mais croire en quoi, en Dieu ?

Non, croire en soi, tout simplement…

Admettons diront les sceptiques, mais comment fait-on pour croire en soi et en ses capacités ?

C’est ici qu’il faut aborder la question de la confiance en soi. Celle-ci découle directement de l’imagination : si vous pensez être capable d’accomplir une action, alors le sentiment de confiance vous habite et rend la tâche aisée, voire même plaisante. Prenons un exemple : de nombreuses personnes détestent l’idée de devoir parler en public et sont prêtes à renoncer à d’importants avantages pour éviter cette épreuve. Pour certains, au contraire, ils adorent cela car, dans ce contexte, ils ont une grande confiance en eux et dans leur capacité à s’exprimer devant un auditoire. De nouveau, incontestablement, on retrouve l’imagination.

Si j’imagine que je peux parler en public, alors, je vais être effectivement capable de le faire et j’aurais une grande confiance en moi avant de me lancer. On voit ici qu’au final, ces deux notions sont liées. Tout comme l’imagination, la confiance en soi, ça se cultive.

Pour cela, on doit répéter à l’enfant qu’il “en est capable”, que “bien sûr qu’il peut le faire” et ainsi de suite tout en évitant soigneusement toutes les affirmations négatives qui vont saper son potentiel de self estime si précieux. La confiance en soi est donc une base, un socle qui devrait être l’objectif prioritaire de tous les parcours éducatifs.

Tout cela est bien joli diront les toujours sceptiques mais cela semble tourner en rond : il faut de la confiance en soi pour se croire capable d’accomplir des tâches et il faut croire en ses capacités pour avoir confiance en soi… C’est le serpent qui se mord la queue finalement !

Ce cercle vicieux est facile à transformer en cercle vertueux grâce à la motivation, l’énergie qui rend possible tous les mécanismes mentaux.

La motivation produit cet état d’esprit favorable où l’on est en mesure de surmonter tous les obstacles et où l’énergie pour le faire est abondante. Mais, hélas dira-t-on, la motivation ne se commande pas. Est-ce si sûr ?

Car, en fait, la motivation est comme l’imagination et la confiance en soi, ça s’entretient. Pour les adultes, il y a des “coachs” (c’est à la mode), pour les sportifs il y a des entraîneurs et pour les enfants, qui donc vont développer et entretenir leur motivation ?

Les éducateurs bien entendu !

On a tous en mémoire l’exemple d’un professeur enthousiaste qui réussissait à vous faire apprécier la matière qui vous paraissait rébarbative l’année précédente (et qui est redevenue sans intérêt quand vous avez « perdu » ce professeur l’année suivante…). L’éducateur est clé pour motiver ces élèves et c’est son attitude qui détermine la motivation de ses élèves. Faire naître et préserver la motivation de son groupe devrait être le souci numéro un de tout éducateur car c’est avec l’envie qu’on assimile et qu’on comprend alors que l’ennui, en revanche, anéanti tous les efforts de volonté (où l’on retrouve une fois de plus la grande impuissance de la volonté !). La motivation est directement liée à la notion de plaisir : plaisir de réussir un challenge, plaisir de surmonter une difficulté, plaisir du travail bien fait, plaisir de la découverte, plaisir dans l’accomplissement facile d’une tâche qui paraît difficile à d’autres. C’est en faisant valoir ce plaisir accessible que l’éducateur saura faire naître la motivation dans son groupe.

Le triptyque imagination/confiance en soi/motivation devrait donc être les trois piliers de tous les programmes éducatifs puisqu’ils sont les pivots incontournables de tous les apprentissages.

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Une réponse à La confiance en soi, l’imagination et la motivation, triptyque magique de l’éducation !

  1. C’est très bien dit et c’est tellement vrai! Ce sont des choses que j’aime lire car ça clarifie et explique ce qui peut parfois sembler délicat à expliquer.
    Merci pour cet article

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