J’apprécie beaucoup Jean-marc Jancovici et donc, je ne peux que vous recommander la lecture de son dernier livre “C’est maintenant !” co-écrit avec Alain Grandjean (lui par contre, je ne le connais pas).
Disons-le tout de suite, ce n’est pas un ouvrage pour cultiver votre optimisme !
Vous êtes prévenus : dans ces pages, on parle clairement de fin du monde (ou, au moins, fin de notre façon de consommer le monde…), de guerres et de troubles sérieux à tous les étages (sans oublier les désordres climatiques au cas où vous les auriez oublié…).
Le livre explique bien et en langage clair pourquoi on ne peut échapper à une sérieuse, très sérieuse remise en question de notre mode de vie. C’est d’une simplicité désarmante : dans un monde où les ressources indispensables sont en quantités limitées (et, pour la plupart, quasiment non-renouvellable), il est absurde de penser que la croissance (et la consommation) peut être infinie…
Voilà pourquoi on n’échappera pas à la crise des ressources qui nous attend forcément au bout du chemin. Crise énergétique évidemment mais pas seulement : tout ce qui est employé comme matière première dans nos industrie de transformation viendra à manquer tôt ou tard, ce n’est qu’une question de temps. Et, au rythme où l’on consomme ces diverses ressources (et où notre consommation augmente, année après année), ce tôt ou tard va se matérialiser de notre vivant… Soyez prêt !
Cependant et comme le disent fort justement les auteurs “nous ne croyons pas ce que nous savons”, même moi, même en écrivant ces lignes !
C’est pour cela que nous pouvons parler de “fin du monde” avec de bonnes raisons de penser que c’est à la fois inévitable et proche tout en croyant que nous ne sommes pas vraiment concernés… Personne n’y échappe, hélas.
Les auteurs font même la liste des “dix bonnes raisons de ne rien faire” qui expliquent notre immobilisme même après une prise de conscience de la situation plus ou moins approfondie.
Bien entendu, les auteurs font des propositions en expliquant pourquoi ces propositions ne sont PAS utopiques et peuvent être appliquées avec succès. Ils illustrent leur conviction avec des exemples célèbres de grands projets qui n’ont pu être réalisés qu’avec une volonté sans faille et des moyens considérables (projet Manhattan et/ou projet Apollo). Ici, la démonstration est déjà plus faible…
En effet, je ne crois pas que la nature humaine (surtout celle de notre époque) est prête pour un effort de cette ampleur avec absence de récompense à la clé… Si ce n’est celle de rester vivant (ça devrait suffire à motiver mais, hélas, on ne croit pas que le danger soit de cette ampleur). Churchill a pu promettre “du sang, de la sueur et des larmes” et tout même être suivi mais c’est seulement parce que le danger était bien présent, incontestable et concret et aussi, rappelons-le, après avoir préféré suivre Chamberlain qui lui proposait la voie des concessions à Hitler (le trop fameux “esprit de Munich” tant décrié mais pourtant encore à l’oeuvre dans tant d’occasions).
Soyons clair, je ne crois qu’un énième ouvrage sur la question va permettre d’ouvrir les yeux à la multitude qui va toujours préférer (et même exiger) que des efforts soient entrepris mais “par les autres” (not in my backyard), c’est plus facile… Pourtant, c’est tout de même bien CE livre que je vous recommande aujourd’hui car il est très accessible, très clair et complétement absent de langue de bois (même les écolos en prennent dans la tête et c’est largement justifié dans quelques cas… à lire rien que pour cela !). Cet ouvrage vous permettra d’avoir une idée précise (et sombre !) de la situation et ainsi de faire plus facilement le tri lorsque vous entendrez les sirènes de la propagande, c’est toujours ça de pris.
En attendant, dansons sur le pont du Titanic car l’orchestre est vraiment bon, on annonce bien des icebergs droit devant mais comment savoir si on ne va pas réussir à les éviter au dernier moment ?
Heureusement, Mozinor nous donne un aperçu de ce que sera la météo du futur (sur TF1 bien sûr !)…. sortez couvert !
Mais quand on voit l’attitude de nos dirigeants, c’est mal barré…
(dernier exemple en tête, Citygroup et d’AIG qui sont soupçonné d’avoir arnaqué l’Etat américain venu à leur secours).
Il est des têtes qui mériteraient de se retrouver au bout d’une pique…
Ce que je propose sans le but d’un recyclage utile du papier qui a servi à imprimer ce livre. Vous achetez cet ouvrage, vous le lisez, puis vous l’offrez à votre responsable politique local.