Essai d’une Yamaha XS750 de 1978… La vintage qui était (trop) en avance sur son temps !

Depuis le début de l’année 2022, j’ai une moto de route de plus : une Yamaha XS750 Custom de 1978.

J’ai ajouté un carénage Hugon qui était le standard de l’époque…

Je vous propose ici un petit tour d’horizon de mes impressions et sensations avec cette machine. Pas un essai complet, je laisse cela à d’autres. Mais cette moto mérite bien qu’on en parle, suivez le guide !

Un peu d’histoire…

Cette moto a d’abord été présenté en 1976. C’est la machine qui va permettre à la marque de tourner la page de la TX750 qui a été un échec retentissant (pour cause de fiabilité insuffisante). Cette fois, Yamaha est persuadé d’avoir tout fait bien, d’avoir appris ses leçons et fait ses devoirs : la XS750 ressemble à une synthèse de ce que devrait être une moto moderne et idéale !

La première version.

Rien ne manque : moteur multicylindres (mais ce n’est PAS un quatre cylindres pour garder un peu d’originalité), transmission par cardan, roues alliage, trois freins à disque, etc., etc.Hélas, les motards de l’époque veulent des sportives et la XS ne l’est pas assez face à la Suzuki GS750 sortie au même moment (qui elle, rencontra un franc succès).

Pourquoi cette moto pour moi ?

Tout comme la Suzuki GS750 que j’ai eu il y a quelques années, la XS750 m’avait “tapé dans l’oeil” quand j’étais jeune et j’ai toujours eu envie, ensuite, d’en avoir une, un jour…

Et lorsque l’occasion s’est présentée, je n’ai pas hésité : un modèle en bon état (je dirais même en vraiment bon état, quasiment état concours !), avec quelques aménagements intelligents (un guidon plus classique que l’original) et, aussi, le modèle Custom, bien plus rare que le modèle habituel.

J’ai ajouté ma petite touche en y adaptant un carénage Hugon trouvé (lui aussi en bon état !) sur le BonCoin. Ce carénage fait aussi partie des souvenirs de l’époque que je voulais pouvoir tester. Bon, alors, qu’est-ce que ça donne tout cela une fois en 2022 ?

Tout d’abord, il faut savoir où on met les pieds : une moto qui a plus de trente ans est une vintage, même si elle est en excellent état !
Ne vous attendez pas à retrouver les mêmes prestations ni le même comportement qu’avec les motos récentes (ça parait évident mais je crois qu’il faut tout de même insister…). Je vous recommande de lire cet article à ce propos :

Ce que j’ai appris en roulant avec une « vintage »…

Ma XS est plutôt dans le genre “bien élevée, civilisée”. La prise en main est donc facile. Le moteur est très progressif et la partie cycle ne réserve pas de surprise (comprendre “pas de mauvaise surprise”…). Au début, je trouvais que la moto engageait un peu en entrée de virage mais, une fois les pneus changés (pour des Avon au profil bien rond), ce petit défaut a disparu et la XS a un comportement très sain en toutes circonstances (aux vitesses raisonnables, évidemment…).

C’est à ce genre de détail qu’on voit combien une moto est un engin très spécifique. Avec une voiture, il faut vraiment qu’un composant soit défectueux (dans le chassis ou les trains roulants) pour qu’on se rendre compte que “quelque chose” va de travers. Avec une moto, le moindre truc se sent tout de suite !
Simplement changer de pneus et le feeling est tout de suite dix fois meilleur. Pas possible d’avoir ce genre de retour avec une voiture (ou alors, c’est une vraie voiture de course, hyper-sensible elle aussi).

Le moteur est vraiment la pièce maitresse de cette machine : il est super souple (il accepte de reprendre à très bas régime sans rechigner ni cogner) et bien plein. Dès qu’on ouvre un peu, le couple se manifeste tout de suite (pas besoin de monter dans les tours) et la montée en régime est très linéaire tout en étant riche en sensations (important !). Le moteur est vivant mais il ne vibre pas trop (juste un peu “pour faire sentir sa présence” !), seul le bruit est assez particulier : c’est un trois cylindre (calé à 120°), on aime ou on aime pas… Je n’ai pas été trop séduit par ce bruit en fait. Il y a aussi quelques bruits mécaniques (la transmission ?) qu’on peut percevoir à faible vitesse mais rien de rédhibitoire.

La boite se fait oublier, tout comme la transmission : si on ne sait pas que c’est un cardan, on croit vraiment avoir à faire à une transmission par chaine tellement c’est souple, bravo !

La moto est confortable grâce à la bonne position (guidon bien cintré), la selle correcte, les suspensions correctes également (les amortisseurs arrières sont récents et ce ne sont pas ceux d’origine) et le carénage protège bien mais pas trop : il ne faut pas que toutes les sensations soient gommées, ça doit rester de la moto !

De façon un peu surprenante, même le freinage est bon. Certes, ce n’est pas le mordant des motos modernes mais ça reste tout à fait correct car il (le dispositif de freinage) est encore entièrement d’origine. Il y a quelques vibrations lors des phases de freinage (sans doute un des disques avant qui doit être un peu voilé) mais ça reste supportable et même pas vraiment gênant. Seul bémol, le levier de freins avant est trop éloigné de la poignée, faut vraiment aller le chercher pour l’attraper.

En fait, les seuls vrais défaut de cette machine se manifestent à l’arrêt !
En effet, elle est haute sur pattes et, du coup, difficile à manœuvrer et difficile à mettre sur la béquille centrale. C’est dommage parce que ça dénote une négligence dans la conception. Ma Z100 qui est pourtant plus lourde et plus longue est plus facile à manœuvrer parce que, justement, elle est un poil plus basse (et ça fait toute la différence).

La XS méritait bien une photo”dynamique” !

Bilan : une moto bien sous tous rapports mais…

Mais, on attend plus que cela, surtout de la part d’une vintage !
En fait, cette machine n’est pas vraiment critiquable mais on reste sur ça faim, il manque un petit quelque chose, une personnalité plus marquée (là où le bruit du 3 cylindres a échoué par exemple), un trait de caractère qui sort du lot, quelque chose de spécial quoi !

Mais ça, il n’y a pas. Les Japonais ont bien travaillé, de leur point de vue, c’est parfait. Mais de notre point de vue, ça reste encore insuffisant pour s’y attacher vraiment. A son époque, cette moto était une bonne GT, fiable, confortable et endurante sans doute mais les motards se sont tournés vers des machines plus aguicheuses. Yamaha a compris la leçon et s’est mise à produire des 4 cylindres à son tour, certaines très réussies comme la FJ1100, la XJ900 ou la FZR750 (j’ai eu l’occasion de rouler avec ces trois motos…).

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3 réponses à Essai d’une Yamaha XS750 de 1978… La vintage qui était (trop) en avance sur son temps !

  1. CLAIRE Olivier dit :

    La XS meilleure que la TX, un truisme. mais alors que dire de la 650 XS Vertical Twin !!
    Elle vibrait mais surtout naviguait d’une file à l’autre….On a réussi à en faire une “potable” à force de réglages mais surtout l’ajout d’un carénage intégral. Cérénage fabriqué par un gars de La Garenne nommé …Patrick RICARD !

  2. alefebvre dit :

    Après avoir fait quelques sorties “longues”, je reviens sur cet essai afin d’ajouter mes dernières constatations… Tout d’abord, le carénage Hugon ajoute beaucoup à cette machine : il permet de rouler longtemps en atténuant la fatigue… Un gros bon point.
    Ensuite, la XS 750 a une grosse faiblesse au niveau de l’agrément moteur : les à-coups à bas régimes. Quand on on roule sur le premier ou le second rapport (typiquement en ville), dès qu’on coupe les gaz, la moto n’est pas “fluide” et vous gratifie de quelques à-coups assez désagréables. Par comparaison, la Z1000 n’a pas ce défaut et est donc beaucoup plus facile à emmener en contexte urbain. Bon ce défaut disparait vite dès qu’on est en 3ème mais dans les évolutions à faibles vitesses, c’est vraiment gênant (en plus, la moto fait bien sentir son poids dès qu’on s’arrête à un feu ou à un stop… là aussi, le centre de gravité est trop haut, la Z1000 est bien mieux sur ce point également).

  3. alefebvre dit :

    Allez, encore une petite mise à jour après quelques évolutions. Tout d’abord, j’ai abaissé la fourche avant à deux reprises (20mn environ en tout) afin d’améliorer la stabilité à basse vitesse, les manœuvres à l’arrêt et surtout, surtout, les opérations de mise sur la béquille centrale et inversement. Résultat satisfaisant sur tous ces plans mais pas encore parfait pour le dernier trou.
    Ensuite, le maitre-cylindre du frein avant à été remplacé par un neuf que j’avais de l’ancien propriétaire mais jamais pris le temps de l’installer depuis. J’aurais dû le faire depuis longtemps car le feeling au freinage s’est considérablement amélioré grâce à cette mise à jour.
    Bref, on se rend compte à travers ces petites évolutions qu’on peut mettre un certain temps avant de vraiment “faire une moto à sa main”…

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