Web 2.0, fin de partie et suite

Je ne suis pas le seul à ressentir une certaine “web 2.0 fatigue” : ses leaders se perdent en vaines disputent (voir la polémique entre Loic Le Meur et Michael Arrington à http://fr.techcrunch.com/2008/12/14/fr-baston-de-bloggeurs/) ou disent haut et fort qu’ils sont dégoûtés (voir Chappaz et le dernier billet de son blog à http://www.kelblog.com/2008/12/tout-envoyer-promener.html).
Bref, ça sent la fin de partie. Il faut dire qu’on a eu une déferlante très importante de services pendant ces dernières années, certains très utiles et bien réalisés, d’autres moins. On se rend bien compte que cette vague du Web 2.0 ne va pas laisser que des souvenirs impérissables à quelques exceptions près.

Il faut dire qu’il faut du temps avant de digérer vraiment des nouveaux services qui induisent de nouveaux usages. Le web 2.0 a d’abord provoqué beaucoup de consommation de temps : temps passé à découvrir ces nouveaux services et temps passé à les utiliser. Car ces nouveaux services et usages sont très chronophages.
Gérer son identité numérique, ça prend du temps, tenir un blog, ça prend du temps et ainsi de suite. Or, on s’aperçoit vite que dans notre société d’abondance, in fine, le temps, c’est ce qu’on a le moins !

Je me suis rendu compte qu’on était en train de vivre un tournant quand mon fils ainé m’a annoncé qu’il avait supprimé MSN de son Mac : “ça prend trop de temps ce truc” explique-t-il. Voilà une geste que je n’attendais pas de sa part vu combien il était accro au chat, comme ses frères et ses copains.
Que finalement, il décide que l’email permettait aussi d’échanger sans consommer autant de temps que le chat (alors qu’auparavant l’email était tout juste bon pour des “vieux” comme moi…) me semblait être un signe qu’on était effectivement en train de tourner une page et que tous ces services étaient en train de perdre au moins une partie de leur magie…

Je ne suis pas en train de vous prédire que l’Internet va s’enfoncer dans une crise comparable à ce qu’on a vécu en 2002 et que l’innovation sa s’éteindre ou même se mettre en pause. Simplement, on va se rendre compte que le cours de l’évolution du web est déjà “passé à autre chose”…
Et cet “autre chose”, c’est quoi selon toi ?

Eh bien, il suffit de regarder les tendances fondamentales que ces dernières années nous ont enseigné :
1- les gens aiment échanger entre eux.
2- les gens aiment créer du contenu quand c’est facile à faire (attention, l’aspect “facile à faire” est vraiment important ici… Car quand c’est trop compliqué, les gens zappent).
3- les gens aiment que ce contenu soit “personnalisé” (comprendre, porte sur eux).
4- les gens aiment que ce contenu puisse être vu par leurs amis.

Donc, à partir de là, il est facile d’en déduire que le “user generated content” ne va pas faiblir et va même au contraire s’étendre puisqu’on a déjà les sites qui permettent de publier et de diffuser ces contenus (Youtube et Facebook par exemple), il ne manque plus que les sites qui permettent de réaliser facilement ces contenus. Et c’est justement ce qui est en train d’arriver.

Un exemple : JibJab. Ce site était déjà connu pour diffuser des petites animations humoristiques comme le très réussi “This land is my land” que vous pouvez revoir ci-dessous :

Eh bien Jibjba met désormais l’accent sur la possibilité de créer des petites animations où ce sont VOS photos qui vont illustrer les personnages. Comme dans la séquence des luttins qui dansent qui a été réalisée par ma femme et que j’ai ensuite intégré dans cette vidéo :

Oui, je pense vraiment que c’est là une des voies d’évolution du Web après la frénésie du Web 2.0 et tant mieux.

Ce contenu a été publié dans Informatique. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Web 2.0, fin de partie et suite

  1. JM dit :

    Je serai clair : il faut vraiment n’avoir rien compris au web 2.0 pour dire qu’il est fini ; il est là, définitivement là, plus qu’hier et moins que demain.
    C’est juste l’habillage appellation qui est essoufflée, la nouvelle tant media social ou des trucs dans le genre.
    La structure des usages restera, et prendra de l’ampleur avec les évolutions techniques.
    Viendra alors se greffer un truc qu’on pourra appeler web3 (pas celui de LeMeur qui est vide de sens), puis un web4, etc.
    On en est à la préhistoire du Net…

    Amen…. 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *