Voici les illustrations en rapport avec le contenu du chapitre 8 – “L’interface graphique“…
La toute première souris utilisée par Douglas C. Engelbart, inventée en 1963 et démontrée en 1968.
Plus sur le concept de souris informatique à http://fr.wikipedia.org/wiki/Souris_(informatique)
Engelbart est vraiment une des figures marquantes de cette histoire de l'interface graphique. En 1962, il publia un article intitulé "Augmenting Human Intellect". Dans cet article fondateur, Engelbart explique que l’ordinateur pourrait être la façon la plus rapide d’améliorer les capacités humaines. Il y expose un environnement qui n’est pas destiné à remplacer le cerveau humain mais plutôt un outil pour l’étendre. Et il donne des exemples comme cette hypothèse où un architecte conçoit un immeuble en utilisant un logiciel similaire aux programmes de CAO qu’on connaît aujourd’hui.
Plus sur Douglas C. Engelbart à http://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Engelbart
Lors de cette fameuse démo de 1968, il démontre dans cet environnement l’utilisation d’un traitement de texte, d’un système hypertexte et d’un logiciel de travail collaboratif en groupe. Cette démonstration est un événement car tout y est : la notion de fenêtres, de périphériques dédiés (la souris bien sûr mais aussi le pointeur à l’écran de cette souris…), d’aide en ligne contextuelle, d’édition de documents, de messagerie interactive et même de vidéo conférence !
La conférence d’Englebart était également une performance multimédia avec de multiples caméras de télévision pour montrer différents angles. Ce niveau de mise en scène était nécessaire car la plupart des concepts exposés étaient complètement neufs. Le système démontré était appelé NLS (pour oN-Line System) car il s’appuyait sur plusieurs ordinateurs reliés entre eux. Tout cela paraissait venir de plusieurs décennies dans le futur et la majorité de l’assistance avait du mal à comprendre ce qu’elle voyait. Par exemple, le système NLS supportait le multifenêtres mais il n’y avait pas de bords bien délimités à ces fenêtres… Ce qui, forcément, ajoutait encore à la confusion de l’audience.
Plus sur cette fameuse démonstration à http://en.wikipedia.org/wiki/The_Mother_of_All_Demos
En mars 1973, Le premier prototype de la station de travail Xerox Alto démarre pour la première fois. L’Alto n’était pas vraiment un micro-ordinateur mais plutôt une station de travail avant la lettre : l’unité centrale tenait dans une tour qui pouvait être glissée sous le bureau. L’élément qui accrochait l’œil immédiatement était l’écran : il avait une orientation verticale comme une feuille de papier et était capable d’adresser chaque point (pixel) avec une résolution de 606x808. Cet adressage de chaque point (le fameux "bitmapping") était tout à fait inhabituel pour l’époque car les terminaux ordinaires ne pouvaient qu’afficher des caractères à taille fixe.
Plus sur l’Alto de Xerox à http://fr.wikipedia.org/wiki/Xerox_Alto, version plus complète à http://en.wikipedia.org/wiki/Xerox_Alto
L’interface graphique de l’Alto permise par Smalltalk. Vous lanciez Smalltalk depuis le gestionnaire de fichier comme une application normale mais une fois en mémoire, il prenait le dessus et c’est par lui que l’environnement de travail de l’Alto passait (une sorte de "shell graphique"). Le concept d’icônes apparut à cette époque : des petites représentations en images des fichiers sur lesquelles on clique pour les lancer ou les manipuler.
L'interface utilisateur du gestionnaire de fichiers de l'Alto... Plutôt rustique : le gestionnaire de fichiers affichait les répertoires en deux colonnes (un peu à la façon de Norton Commander) entourées par des boîtes mais il n’y avait pas de fenêtres comme nous les connaissons aujourd’hui.
Plus sur Smalltalk à http://fr.wikipedia.org/wiki/Smalltalk
En février 1975, Charles Simonyi développe le tout premier traitement de texte WYSIWYG (What You See Is What You Get), le "Bravo" pour le Xerox Alto. Le traitement de texte Bravo pouvait afficher différentes polices et tailles de caractères en même temps mais il avait sa propre interface utilisateur avec les menus en bas (le créateur de Bravo, Charles Simonyi, allait rejoindre Microsoft où il recréa le Bravo sous la forme du tout premier Word pour Dos…).
Plus sur le Bravo pour l’Alto à http://en.wikipedia.org/wiki/Bravo_(software)
Copie d’écran du Star, 1024×808 en noir et blanc. Le Star présentait quelques différences importantes avec l’Alto… La plus significative était que les fenêtres se juxtaposaient sur la Star alors qu’elles se recouvraient avec l’Alto. Mais le concept de fenêtres multiples empilées paraissait trop complexe et confus pour les gens du marketing de Xerox.
Xerox tenta de commercialiser la station Star (entre 1981 et 1986) mais ce fut un échec commercial.
Plus sur le Star de Xerox à http://en.wikipedia.org/wiki/Xerox_Star
- L’interface du Lisa, noir et blanc en 720×364. Par rapport à l’interface graphique de l’Alto, le team Lisa innova dans la gestion des menus avec l’idée d’ajouter une “coche” à droite de l’option sélectionnée ainsi les raccourcis-clavier pour les commandes les plus utilisées. Le team Lisa changea aussi certaines conventions comme le fait d’ajouter une corbeille pour supprimer des éléments ou de griser certaines options des menus quand celles-ci sont indisponibles (en fonction du contexte).
L’Alto avait une souris à trois boutons et le Star avait une souris à deux boutons pour plus de simplicité. Le team Lisa fit un pas de plus et introduisit le concept de souris avec un seul bouton. Mais comme l’interface demandait de séparer les actions possibles pour chaque icône (sélection et lancer par exemple), le “geste” du double-clic fut alors inventé pour apporter cette distinction. Le double-clic s’est ensuite standardisé dans tous les cas, même pour les systèmes avec des souris à plusieurs boutons…
Le geste de “drap & drop” (glisser-déplacer ou glisser-lâcher) vient également de cette équipe qui affina le GUI de l’Alto au point où toutes les interfaces graphiques que nous utilisons aujourd’hui lui ressemblent encore !
Plus sur le Lisa d’Apple à http://fr.wikipedia.org/wiki/Apple_Lisa et plus complet à http://en.wikipedia.org/wiki/Apple_Lisa
L'interface du premier Mac, noir et blanc et 512x342. L’interface utilisateur du Mac était très étroitement dérivée de celle du Lisa et elle partageait même une partie du code mais le système d’exploitation du Mac avait été entièrement réécrit afin de loger dans un espace mémoire plus réduit. Les premiers systèmes bénéficiaient ainsi beaucoup de leurs prédécesseurs : le Star s’appuyait sur l’expérience accumulée avec l’Alto, le Lisa ne débutait pas de zéro grâce à la Star qui montrait déjà un concept apuré et le Mac gommait les imperfections (nombreuses) du Lisa…
Plus sur le “GUI” initiale du Lisa puis du Macintosh à http://www.vectronicsappleworld.com/macintosh/lisagui.html
Windows 1.0 est dévoilé lors du salon Comdex 85 et Microsoft annonce sa vente pour juin de la même année au prix de $95. L’éditeur de Redmond met finalement Microsoft Windows 1.0 sur le marché en novembre 85, soit deux ans après son annonce, au prix de $100. La toute première version de Windows affiche même le concept rétrograde des fenêtres juxtaposées (les fenêtres de Windows 1.0 ne peuvent pas se recouvrir les unes les autres). On peut penser que cette limitation volontaire de Microsoft était là pour empêcher la prolifération des fenêtres et ainsi éviter au système de planter trop vite… La première version sera tout de même en couleur et aura tous les attributs habituels des GUIs comme les ascenseurs, les menus et les widgets. Une autre différence notable par rapport à l’interface du Lisa : chaque application a son propre menu attaché à sa fenêtre, juste sous la barre de titre.
Plus sur Windows 1.0 à http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_1.0
L’Atari ST, surnommé le Jackintosh (sortit en 1985), en 640x400 monochrome (il avait également deux autres modes couleur). Le ST utilisait GEM de Digital Research comme GUI et, à l'époque, GEM était beaucoup mieux réussit que Windows !
Plus sur GEM à http://en.wikipedia.org/wiki/Graphical_Environment_Manager
"Mais de toute évidence, seul un millionnaire fou va acheter un IBM PC pour des jeux". Ce commentaire, daté de 1983, est tiré du banc d'essai d'un jeu vidéo pour PC (Ulysses and the Golden Fleece) du magazine britannique Personal Computer News. Cette petite phrase est caractéristique des capacités graphiques (et du prix!) des PC de l'époque.
Windows 2.0 (1987) qui permet aux fenêtres de se superposer, en 640x480 en 16 couleurs.
Plus sur Windows 2.0 à http://en.wikipedia.org/wiki/Windows_2.0
Dans la foulée (en 89) de cette version 2.0 de Windows, HP sortit une extension un peu plus élaborée appelée New Wave qui poussa Apple à intenter un procès à HP et Microsoft pour imitation du "look & feel" du Mac… Procès qui fut finalement perdu par Apple.
Plus sur HP NewWave à http://en.wikipedia.org/wiki/HP_NewWave
L'environnement graphique X-Window. En 1983, Le MIT commence à développer le X Window System, un logiciel permettant de gérer l’affichage graphique des stations de travail Unix. Plus qu’une simple interface graphique, il s’agit d’un système client-serveur évolué capable par exemple de gérer plusieurs écrans sur une même machine ou d’afficher sur l’écran d’une machine distante. Le MIT publie la première version de son environnement graphique pour station Unix en 86, il s’agit de X v10.4.
Plus sur X-Window à http://en.wikipedia.org/wiki/X-Windows
NeWS était le gestionnaire de fenêtre de Sun OS basé sur Postscript, une solution plus sophistiqué que X-Window mais qui resta propre à Sun...
Plus sur NeWS de Sun à http://en.wikipedia.org/wiki/NeWS
Motif, le plus connu des gestionnaires de fenêtres au-dessus de X-Window.
Plus sur Motif à http://en.wikipedia.org/wiki/Motif_Window_Manager
1989 : NeXTSTEP (c’était le nom du système d’exploitation du "cube" Jobs) avait une apparence 3D élégante qui tranchait avec la 2D habituelle de Windows et du Mac. C’est avec cette interface qu’on commence à voir un petit "x" au coin de la fenêtre et qui permet de fermer cette dernière. NeXTSTEP avait aussi un "dock" qu’on pouvait mettre d’un côté ou l’autre de l’écran.
Plus sur NeXTSTEP à http://en.wikipedia.org/wiki/NeXTSTEP
Windows 3.1, en 640x480 en 16 couleurs. Windows 3.0 sortit en mai 1990 et ressemblait un peu à New Wave… Et surtout, il supportait le mode d’affichage VGA en 256 couleurs (en plus d’être capable d’adresser toute la mémoire disponible sur chaque PC), un grand progrès par rapport aux versions précédentes !
Plus sur Windows 3.0 à http://fr.wikipedia.org/wiki/Windows_3.x#Windows_3.0
OS/2 version 1.3, en 640x480 16 couleurs. C’est en 1988 qu’arrive la première version graphique d’OS/2 mais Presentation Manager (c’est le nom du GUI d’OS/2) est presque exactement identique à Windows 2.0., c'est un peu "trop peu, trop tard" pour IBM et OS/2 !
Plus sur OS/2 à http://fr.wikipedia.org/wiki/OS/2
Windows 95. Windows 95 a signalé un abandon de l’interface de Windows 3.x (où les principales fonctions étaient regroupées dans la fenêtre du Program Manager) au profit d’une interface plus proche du Macintosh (où les principales fonctions proviennent d’un menu principal ainsi que d’icônes personnalisées sur le bureau). Windows 95 introduit ainsi le concept de menu "Start" (dont on se servait aussi pour éteindre la machine…) où tous les programmes pouvaient être lancés et de la barre de tâches où on pouvait passer d’une application à l’autre.
Plus sur Windows 95 à http://fr.wikipedia.org/wiki/Windows_95
L’interface sobre et dépouillée de Mac OS X version 10.1, le nouveau système d’exploitation pour le Macintosh est issu de la fusion avec NeXT et on peut considérer qu’il s’agit d’une énième version de NeXTSTEP. C’est l’occasion d’une refonte et d’un raffinage de l’interface utilisateur avec un soin du détail qui dénote une arrivée à maturité, plus de 30 ans après l’Alto et Smalltalk !
Plus sur Mac OS X à http://fr.wikipedia.org/wiki/Mac_OS_X