C’est la fin de la saison pour les sports-mécaniques. La saison MotoGP vient de se terminer avec le dernier GP à Valence. La saison WEC s’est terminée trois semaines plus tôt. La saison Nascar a été bouclée par la finale il y a deux semaines, reste juste la F1 qui fait quelques prolongations mais c’est la F1 (que, je précise une fois de plus, je ne suis pas…).
Cette saison se termine bizarrement pour moi car je ressens un sentiment général de lassitude et je dois avouer que c’est bien la première fois que ça m’arrive !
Je suis un passionné de sports-mécaniques et c’est donc complètement anormal que je ressente cela.
J’ai donc réfléchi à la situation et c’est le fruit de cette réflexion que je vous propose ici.
Tout d’abord, cette saison de MotoGP a été bizarre car dépourvue d’enjeu au plus haut niveau. Depuis l’accident qui avait mis Marc Marquez sur la touche (en 2020), nous avons eu droit à de beaux affrontements pour le titre mondial entre Fabio Quartararo et Pecco Bagnia ou entre Bagnia et Jorge Martin. En 2025, rien de tout cela : Quartararo n’est plus compétitif à cause de sa machine, Martin s’est blessé plusieurs fois et Bagnia passe par des hauts (pas souvent, hélas…) et des bas (bien trop souvent !) incompréhensibles. En conséquence, Marc Marquez a pu quasiment tout récolter en dominant la saison outrageusement. Il y a eu peu de vraies belles courses et quasiment aucun suspense au championnat.
Bref une saison décevante. Attention, le MotoGP geste un superbe spectacle, haut en couleurs et bien retransmis (les ralentis sont de toute beauté !). Mais c’est justement ça qui ne va plus : c’est de plus en plus un spectacle et de moins en moins un sport avec sa glorieuse incertitude. On y reviendra, c’est même l’argument principal de cet article.
Cela a été encore pire en WEC (le championnat du monde d’endurance). Tout d’abord, le WEC est une construction assez artificielle pour pouvoir dire que l’endurance ne se résume pas aux 24 Heures du Mans, qu’il y a d’autres manches, tout ça… En vérité, on se doute bien que si Le Mans ne faisait pas partie de ce championnat ce dernier n’existerait simplement pas, voilà, c’est dit. Le championnat WEC ne comprend que huit manches. Déjà, c’est pas beaucoup mais, quelque part, ça toujours été comme cela : les championnats d’endurance avaient souvent peu de manches (surtout comparé au championnat de F1), même dans les années 80 où le Groupe C était assez populaire.
Donc, faut attendre pas mal entre chaque manche mais pourquoi pas. Chaque course est plus disputée que le championnat de F1 dans son ensemble (où le nombre de dépassements se compte sur les doigts de la main et j’exagère à peine !) mais ce n’est pas cela qui coince. Ce qui ne va pas dans le WEC d’aujourd’hui (et ce depuis le début), c’est la BoP (pour balance of performance). La BoP est censée être là pour équilibrer le plateau, ne pas se retrouver avec une ou deux équipes qui dominent et les autres qui subissent (comme ça se passe en F1 d’ailleurs). Mais elle a un résultat discutable : au lieu d’être un équilibrage des performances, elle devient une balance des résultats !
Une ou deux équipes sont favorisées à l’occasion d’une épreuve et elles sont enterrées lors de l’épreuve suivante… Pas exactement ce qu’on voulait, n’est-ce pas ?
Cette BoP a renforcé le sentiment et le ressenti d’une compétition artificielle où la valeur des concurrents importait moins que la dernière mouture du règlement technique… C’est très dommage car l’endurance mérite mieux que cela, selon moi.
Mais ce malaise général ne se limite pas au MotoGP ou au WEC, même la Nascar est en crise : son audience chute et le recours à une période de “playoffs” qui détermine l’issue du championnat (et non pas les points accumulés tout au long de la saison… va comprendre !) est de plus en plus contesté par les fans et les observateurs. J’insère ici une excellente vidéo de Depiélo qui analyse fort bien où se situe le problème actuel de la Nascar…
On peut en déduire ce qui ne va pas avec les sports-mécaniques : les organisations en charge essayent de plus en plus d’en faire un spectacle mais c’est au détriment de la dimension sportive. C’est que, un spectacle, ça doit s’appuyer sur un narratif et là, on peut dire que les organisateurs n’ont pas encore compris cela…
Conclusion logique : je ne vais pas renouveler mon abonnement au service MotoGP dont j’étais pourtant client depuis 2008. La saison décevante et l’augmentation continue du prix de l’abonnement ont eu raison de ma patience et de ma bonne volonté !
De plus, la Dorna vient de se faire racheter par Liberty media qui détient déjà la F1 et cela n’augure rien de bon, selon moi…
Pareil pour le WEC : l’abonnement est cher vu le nombre de courses couvertes et les retransmissions ne sont pas exemptes de critiques (sur le plan technique mais également des commentaires : les commentateurs français sont si lamentables que je choisis systématiquement le commentaire anglais !), je ne vais donc pas renouveler là aussi. Une pause me fera du bien et on verra l’année prochaine si ça me manque ou pas…