Les extraits du livre

Pour vous permettre d’avoir une première impression sur notre livre, nous avons mis en place cette page d’extraits. Non pas quelques pages du premier chapitre mais bien les trois premières pages de chaque chapitre… De quoi vraiment vous faire une idée du contenu de notre ouvrage !

Les extraits des différents chapitres sont rangés dans les pages des sections du livre :

Introduction

L’informatique est une industrie à part. Outre le fait qu’elle évolue très rapidement, elle possède certaines particularités que l’on a du mal à trouver ailleurs.

Non, nous ne parlons pas de crise comme la crise du logiciel des années soixante-dix ou le bug de l’an 2000. Toute industrie est potentiellement sujette à une crise. L’automobile a été affectée par les chocs pétroliers successifs. L’aviation a été ébranlée par le 11 septembre 2001. Mais l’informatique est un des rares domaines où, même près de 70 ans après sa création, on ne voit pas un signe de maturité. L’industrie reste grandement dominée par des amateurs. Et le plus surprenant est que cet amateurisme est parfois une bonne chose !

Prenons un exemple de success story récent du monde de la biotech : Sirtris. Cette start-up a été fondée à Cambridge, Massachusetts en 2004 par David Sinclair et Christoph Westphal, et a eu pour but de tirer partie d’un ingrédient chimique du raisin rouge qui permettrait de vivre plus longtemps. Sirtris est devenu public en 2007 et a été racheté en 2008 -soit seulement quatre ans après sa création- par GlaxoSmithKline pour quelques $720 millions.

La particularité de Sirtris ?
Avoir tant de pointures à sa tête. Non seulement les deux fondateurs sont des thésards, mais ils ont su attirer des personnalités avec des CV plus impressionnants les uns que les autres. En plus d’un prix Nobel en biologie, Sirtris a réussi à embaucher Bob Langer, l’un des plus prestigieux professeurs du MIT, qui détient 750 quelques brevets (deuxième record mondial derrière Thomas Edison) et qui a été en 1999 nommé le 25ème individu le plus important de la biotechnologie au monde par le magazine Forbes.

Comparons à une success story récente en informatique : YouTube. Créée en 2005 par trois anciens employés de PayPal, la compagnie a été rachetée 20 mois plus tard par Google pour quelques $1,65 milliard (et cela après l’éclatement de la bulle Internet). Fait intéressant, aucune des têtes pensantes derrière YouTube n’a un pedigree équivalent à celui des pointures de Sirtris. Tous étaient de parfaits inconnus, sans doute bons dans leur domaine, mais pas exceptionnellement brillants.

Ou prenons le cas d’Apple, créé en 1976 par deux hippies nommés Steve Jobs et Steve Wozniak. Jobs n’a pas fait des études très brillantes (il n’était pas intéressé par l’université), a interrompu sa carrière pour effectuer un pèlerinage en Inde et a été accro au LSD pendant plusieurs années. Il est pourtant à la tête de l’une des compagnies les plus admirées et les plus respectés de son temps -toutes industries confondues.

De la même manière, si plusieurs fondateurs célèbres ont intégré de prestigieuses universités, beaucoup ont interrompu leurs études pour fonder leur compagnie. Berkeley pour Steve Wozniak, Harvard pour Bill Gates et Mark Zukerberg (le fondateur de Facebook), Stanford pour Larry Page et Sergey Brin (les fondateurs de Google). Pendant la bulle Internet, le MIT avait même instauré une règle qui interdisait aux étudiants de reprendre leurs études s’ils interrompaient ces dernières pour créer leur start-up tellement l’hémorragie était importante. Comme si faire trop d’études était un handicap en informatique !

L’une des startups dans le domaine informatique qui a été créée de la manière la plus professionnelle possible a été Compaq. Fondée par des vétérans de Texas Instrument, la compagnie a très rapidement trouvé des investisseurs. Par contre, elle n’a pas eu tant d’influence que ça sur l’informatique et a d’ailleurs fini par être rachetée par Hewlett-Packard en 2002.

Que se passe-t-il donc  ?
Comment se fait-il que l’on observe tant de “cow-boys” en informatique et que plusieurs de ces cow-boys sortis de nulle part arrivent à influencer le marché ?

Pour comprendre, une étude de l’histoire de ce secteur s’impose. Mais il ne suffit pas de seulement raconter les faits. Il est important de les analyser sous le bon angle. Car si de nombreuses décisions prises à l’époque par les acteurs clés semblent au mieux stupides, au pire prises par des incompétents, elles semblaient à l’époque appuyées sur d’excellentes raisons. Eh oui, il existe une raison pour laquelle l’informatique a été tant influencée par des cow-boys. Il existe une raison pour laquelle les amateurs ont pesé bien plus que des armées de vétérans. Enfin, il existe aussi une raison pour laquelle des compagnies telles que Digital ont trébuché précisément parce qu’elles écoutaient leurs clients et justement parce qu’elles étaient bien gérées.

Tout cela n’est paradoxal qu’en apparence et c’est pourquoi nous avons consacré tout un ouvrage à expliquer comment et pourquoi cette histoire s’était déroulée exactement de cette façon…

Voici donc notre livre sur l’histoire de l’informatique moderne. Insistons sur cet adjectif “moderne” car notre objectif était bien de rédiger un ouvrage différent des livres d’histoire qu’on peut déjà trouver sur le sujet. Certes, il est utile de replacer l’émergence de l’informatique dans les méandres du bouillonnement technique du XXème siècle, mais cela a déjà été fait de nombreuses fois. Notre but était plutôt de focaliser sur les cinquante dernières années de notre industrie afin d’en retracer les évolutions majeures et d’en comprendre les mécanismes.

L’organisation du livre

Pour commencer notre récit sur de bonnes bases, nous avons essayé de répondre aux questions suivantes :
– Quand commence l’informatique moderne (et pourquoi peut-on fixer cette borne) ?
– Que s’est-il passé d’important pendant la “préhistoire” ?

Le second chapitre de cet ouvrage débute avec l’identification de l’événement créateur de l’informatique moderne : le lancement de l’IBM 360, ancêtre des mainframes et véritable début de l’industrie informatique telle que nous la connaissons. Avant cela, ce n’était ni le chaos ni le néant, mais une période que nous pourrions appeler la “préhistoire” : l’informatique existe déjà bel et bien, mais pas encore sous la forme d’une industrie structurée avec un marché, des clients et des usages bien définis. Le premier chapitre est justement consacré à cette préhistoire car il est important de savoir comment on est passé de commandes gouvernementales quasi confidentielles à un marché de masse où les ordinateurs sont assemblés en série.

Le reste du livre est structuré de la façon suivante : les trois grandes ères de l’informatique (matériel, logiciel et réseau) font chacune l’objet de plusieurs chapitres dédiés. Le chapitre 16 est lui consacré à l’évolution de l’informatique vue sous l’angle du système d’informations… Car s’il est naturel de retracer l’histoire des grands acteurs, il est également normal de parler de ceux pour qui l’informatique est le travail quotidien loin des projecteurs des médias !

Les 17ème et 18ème chapitre fait le point sur les principes de l’évolution technique que nous avons pu retracer lors des chapitres précédents et ainsi de répondre à de nombreuses questions sur le pourquoi des succès et des échecs que nous avons mis en exergue.

Dans le reste du livre, nous parlerons de cow-boys pour parler d’entreprises, de personnes ou de pratiques qui ne s’embarrassent pas trop avec des procédures strictes, ni pour demander une autorisation ou rechercher un consensus. Par opposition, les entreprises/personnes/pratiques “chemin de fer” suivent des procédures précises ainsi qu’un carnet de route défini à l’avance. Cette métaphore est bien évidemment tirée du Far West. Pour aller d’un endroit à un autre, un cow-boy n’a qu’à sauter sur son cheval (et aussi faire des provisions). Il peut changer d’itinéraire en cours de route si besoin est. Une compagnie de chemin de fer, par contre, doit d’abord poser des rails et pour cela planifier la construction de la voie ferrée, obtenir les accords nécessaires, etc. Comparée aux cow-boys, une entreprise de chemins de fer paraît beaucoup plus “sérieuse” et professionnelle — même si techniquement tous étaient des professionnels. Même de nos jours, l’expression “cow-boy” (se comporter comme un cow-boy) a une certaine connotation négative.

Dans le Far West, les chemins de fer ont peu à peu supplanté les cow-boys, les gens faisant transporter le bétail de plus en plus par le train. En informatique par contre, les chemins de fer ne supplantent pas toujours les cow-boys, comme nous allons le voir.

Merci à tous ceux qui ont accepté de témoigner dans notre livre : personnages célèbres ou professionnels anonymes, ils ont tous apporté cet éclairage du terrain indispensable à une vision juste de cette fabuleuse histoire.

Table des matières

  • Introduction
  • Première partie : l’ère du matériel
  • Chapitre 1 – la préhistoire de l’informatique moderne
  • Chapitre 2 — Les constructeurs
  • Chapitre 3 — Station de travail et PC
  • Chapitre 4 — Des PDA aux smartphones… Le dernier feu des constructeurs
  • Seconde partie : l’ère du logiciel
  • Chapitre 5 – Les débuts du logiciel et des éditeurs
  • Chapitre 6 – SGBDR et L4G
  • Chapitre 7 – ERP et Unix
  • Chapitre 8 – L’interface graphique
  • Chapitre 9 – Bureautique et navigateurs
  • Chapitre 10 – Open Source et SaaS
  • Troisième partie : l’ère du réseau
  • Chapitre 11 – Naissance et croissance d’Internet
  • Chapitre 12 — La riche histoire du réseau local
  • Chapitre 13 — Cisco, Compuserve et AOL
  • Chapitre 14 — Le Web, la plateforme décisive
  • Chapitre 15 — Les moteurs de recherche
  • Quatrième partie : réflexions sur une évolution
  • Chapitre 16 — Les étapes du système d’informations
  • Chapitre 17 — Comment en est-on arrivé là ?
  • Chapitre 18 — L’évolution technique et ses principes
  • Conclusions
  • Postface d’Alain Lefebvre
  • Postface de Laurent Poulain

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