Etes-vous prêt à exploiter un robot-tondeuse ?

Cela fait déjà un moment qu’on peut voir des robot autonome tondre les pelouses en silence et sans intervention humaine apparente. Si, comme moi, vous étiez astreint à la « corvée de pelouse » régulièrement (ça pousse vite, c’en est surprenant !), plusieurs heures sous la cagnard, voilà une proposition qui devenait séduisante : laisser cette corvée à un robot, qui ne dirait pas oui ?

Une étude sur plus d’un an…

Mais, avant de me lancer tête baissée dans l’achat d’un de ces robots, j’ai pris le temps d’étudier la question. En fait, j’ai même pris plus d’un an (oui !) à étudier les différentes solutions disponibles et, d’entrée de jeu, il y en avaient certaines qui étaient pour moi des impasses. Par exemple, pas question d’enterrer un fil pour délimiter mon terrain (indice : j’ai un grand terrain…), ni de planter des piquets ou d’installer une « antenne relais » pour que mon futur robot se sente à l’aise. Non, je voulais une solution autonome et avec le moins de contraintes possible.

De plus, je ne voulais pas y investir des fortunes dans un modèle top-haut-de-gamme : mon terrain est grand, certes mais ce n’est pas un golf tout de même !

Bref, au bout de tous ces mois investigation studieuses, je commençais à cerner les contours de ce que je voulais et de ce qui était disponible (à un prix raisonnable s’entend). Pour faire bonne mesure, j’ai même fait appel à un pro de l’horticulture qui commercialisait certains de ces engins (deux marques). Celui-ci est venu sur place évaluer mon terrain afin de me faire une proposition adaptée et chiffrée. Proposition que je n’ai pas retenue car notre pro en question estimait que vu la pente que mon terrain présentait à certains endroits, il fallait avoir recours à un modèle « tout-terrain » équipé de trois roues motrices… Ce qui en faisait une proposition coûteuse au final. Et puis, j’ai vérifié : au pire, mon jardin présentait une pente de 17° maximum, c’est-à-dire compatible avec les modèles courants.

Mon choix final : le Dream A1

Finalement, après encore bien des hésitations, mon choix s’est porté sur le Dream A1 qui était un peu plus cher que ce que je voulais mettre mais, coup de chance, il était justement en promo sur amazon.fr pendant les quelques jours où je m’étais décidé à plonger…

Alors, sur le papier, l’engin en question porte bien son nom : c’est un « rêve » à mettre en place et à utiliser… Les nombreux témoignages sur Amazon en atteste, les articles et vidéos de test sur les blogs spécialisés aussi. Alors, c’est vraiment le rêve promis et annoncé ?

Réponse courte : non. Réponse un peu plus longue : si vous vous attendez à un robot totalement autonome qui n’appelle jamais à l’aide et fait toute votre pelouse en deux-temps, trois mouvements et sans bavure, vous pouvez repasser.

Ceci dit, pour être juste, ce n’est certainement pas une cata, au contraire. Si vos attentes sont mesurées et raisonnables, alors le Dream A1 fait le job, j’irais même jusqu’à dire qu’il le fait assez bien avec parfois, quelques aléas souvent compréhensibles (mais pas toujours…).

Car le noeud de l’histoire est là : si vous croyez au discours marketing qui vous promettent la lune, alors vous allez être déçu, forcément. Mais si, au contraire, vous êtes conscient qu’il y a (toujours !) une différence entre théorie et réalité, alors vous êtes bien armé pour savoir si c’est pour vous ou pas et ce qu’on peut en attendre…

La régle des 80/20 est toujours valable

Rétrospectivement, je suis satisfait de mon achat pour une simple raison : le robot fait 80% du boulot sans que j’ai à m’en occuper et, rien que cela, c’est un gain de confort tout à fait remarquable… Au lieu d’y passer des heures, j’ai juste à m’occuper des finitions de temps en temps, c’est un vrai progrès !
Mais, bien sûr, si j’avais visé 100%, alors là, oui, j’aurais de quoi être déçu.

En fait, il faut accepter que le robot ne va pas faire les bords (ou pas bien) et certaines parties les plus ardues de votre terrain lui seront finalement inaccessible (ou trop difficile à traiter). Ainsi, je reprend ma tondeuse thermique pour faire ces finitions mais j’y passe juste 20 mn au lieu de plusieurs heures, une différence appréciable !

C’est ainsi que le robot se révèle utile : en faisant le gros du boulot et en ne vous laissant que les « exceptions ». Je gage d’ailleurs que c’est ainsi que les robots vont s’intégrer progressivement dans nos vies : de bonnes bêtes de somme mais pas très doués pour les finitions… Nous verrons.

La mise en place initiale : pas si simple !

Revenons au début, au moment où j’ai reçu le volumineux carton contenant le Dream A1 (très bien emballé d’ailleurs). Le carton contient un manuel bien épais, RTFM (read the fucking manuel!), une fois de plus mais on peut aussi se contenter d’une grande feuille illustrée qui résume les principales étapes de l’installation et de la mise en route.

Tel que c’est décrit, c’est très simple : en gros, il faut installer la base du robot (là où il va venir se recharger) et, ensuite, définir les contours du terrain à tondre. Pour ma part, il fallait que je fasse une première fois les deux opérations pour me rendre compte qu’il fallait tout refaire depuis le début : l’emplacement de la base est critique en termes de réception réseau (A1 est super sensible sur ce plan), j’ai été trop optimiste et il a fallu que je pose la base pile où se trouvait la meilleure réception extérieure.

Idem pour le tracé du terrain : initialement, je me suis contenté d’une zone test pour découvrir la démarche « en marchant » et je peux vous confirmer que, oui, il faut marcher derrière son robot tout en le guidant pour « dessiner » les contours de la zone en question.

Moi (enfin là, on ne voit que mon ombre !) en train de suivre fidèlement mon A1 tout en essayant de le guider avec précision : bien plus difficile qu’il n’y parait !

Dans le manuel, on vous présente la chose comme un jeu d’enfant. je peux vous dire que ce n’est certainement pas le cas et qu’il est plutôt difficile de guide le robot en se servant de l’application installée sur son téléphone comme d’un « joystick » digital qui est plutôt approximatif et régit parfois avec retard. Donc, si vous voulez faire de la précision, il faut tout faire au ralentit et ça prend un temps fou (et pour finir, la précision laisse quand même à désirer). Là, sur ce point précis, on commence déjà à comprendre que ça ne sera pas aussi facile et rapide que ce qu’on vous avait promis…

Au final, pour avoir une zone complète et correspondant à ce que je voulais, j’ai dû m’y reprendre une demi-douzaine de fois, au bas mot. Bien sûr, on n’est pas obligé de tout refaire à chaque fois, on peut agrandir et améliorer la zone initiale et procéder ainsi par incréments successifs. Et, bien sûr, je suis tombé dans tous les pièges possibles de la démarche de type « je veux que le robot aille partout où il y a le moindre brin d’herbe »… Erreur typique du newbie qui croit que c’est magique et que ça va marcher du premier coup…

Point trop n’en faut…

Au final, je peux le dire, j’ai eu deux phases : une première où j’ai cherché à définir la zone la plus complète possible et une seconde où j’ai progressivement réduit cette zone pour prendre en compte les différents pièges détectés sur le terrain. C’est ainsi que je suis passé d’une zone de presque 900 m2 à presque 800 m2 tout rond. Ben oui, avec l’expérience, on comprend qu’il ne faut pas envoyer le robot frôler des trous ou s’aventurer sur des couloirs trop étroits (entre autres car il y a plein de ce genre de « détails » qu’on apprend par la pratique). Au début, je me disais « bon, pas grave, il va apprendre à éviter ces pièges, il ne va pas se faire prendre deux fois, hein ! »… Et puis non, il prétend qu’il apprend (« mise à jour des obstacles » proclame-t-il tout fier à la fin d’une tonte) mais je constate que deux fois de suite, c’est une fois de trop… Hop, on réduit la zone, on met des passages interdits et ainsi de suite.

Attention, je ne suis pas en train d’écrire que le robot se plante à chaque fois qu’il quitte sa base !
Non, les plantages (oups, je suis dans un trou… viens me chercher, au secours, ma batterie est en train de se vider, vite !) sont assez rares finalement mais ils arrivent de temps en temps et c’est pour cela qu’il faut le « surveiller » à chaque fois qu’il est en opération. Oh, il n’est pas dangereux et évite systématiquement les obstacles, fixes ou mobiles. Mes chats le surveille du coin de l’oeil quand il traverse leur jardin mais les risques de collisions accidentelles sont nuls et c’est déjà cela.

Le robot A1 en train de se recharger sur sa base. Une recharge se fait assez vite : 40 mn de pause et il repart au travail ! On peut aussi constater, sur cette photo, que les abords de la base sont négligés par A1… ça, faudrait le faire vous-même !

Les côtés frustrants

Là où c’est assez frustrant, c’est quand A1 se plante par lui-même. Je m’explique et j’ai un exemple pour l’illustrer : lros d’un retour vers sa base, A1 a buté sur le bord d’une chemin en dur (faut que sa « garde au sol est assez basse, surtout sur l’avant) et, en insistant (il essaye toujours des situations de blocages par lui-même avant d’appeler à l’aide), ses roues motrices ont creusé la terre provoquant ainsi l’enlisement total, la marche arrière n’était alors plus une option… On peut voir sur la photo ci-dessous les marques des roues dans le sol…

En insistant, A1 creusee le sol avec ses roues motrices jusqu’à ne plus pouvoir faire marche arrière…bien joué !

Une photo d’écran de l’application sur mon téléphone. Elle est plutôt bien faite mais son ergonomie reste perfectible, surtout quand on veut éditer la carte, la précision laisse alors à désirer. Je dois dire que j’apprécierais d’avoir une version de cette app sur PC afin de bénéficier du grand écran et de la précision de la souris… Sur le côté droit, on peut voir des « zones interdites » que j’ai ajouté après coup au fur et à mesure…

Le plus décevant dans les errements (rares, j’insiste) d’A1, c’est quand il échoue lors de sa phase de « docking » (retour à sa base) : sans que j’en comprenne les raisons, ça arrive quelquefois et il faut alors l’aider à trouver le chemin (juste devant lui) des rails qui l’attendent. Bon sang, c’est le truc le plus simple et tu y étais presque, pourquoi donc tu échoues ?

L’autre truc pénible, c’est la connexion entre le robot et l’application du téléphone qui se fait avec Bluetooth… Or, c’est notoirement peu fiable et il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois (sans compter que la dite connexion se brise ensuite facile…). Bref, on le voit, le tout est encore perfectible.

J’en vois qui rigolent au fond de la salle : aha, Lefebvre s’est fait avoir avec son « dream A1 de la frime »… Moi, avec XYZ1518, j’ai jamais le moidnre problème, ça roule sans effort, c’est de type j’envoie et j’oublie (fire and forget) !

En conclusion : il faut raison garder (ah mais !)

Peut-être bien. Peut-être existe-t-il des robots plus fiables, plus malins et même (rêvons)  plus rapide (mais toujours silencieux) et que la Dream A1 est un mauvais choix et que le XYZ1518 aurait été bien meilleur. Mais, honnêtement, j’en doute. Je crois fermement qu’il ne faut pas attendre une performance parfaite et tout le temps fiable de ces machines.

Sans doute les générations à venir vont encore apporter des raffinements et des améliorations mais je ne vais pas changer de robot tous les deux ans pour autant : la solution que je tiens là me convient et je vais m’en contenter.

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