Une vidéo sur la course de Dimanche soir (Rfactor, GP79, Monza)

C’est de la cadre du championnat Master Series organisé par Guillaume Siebert (merci à lui !). Voici juste les cinq premiers tours (il y en avait cinquante à boucler !) :

Pour vous permettre de mieux comprendre ce qui se passe, voici le récit de ma course et un résumé de la course de trois adversaires…

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Quelle course !
J’avais passé la semaine à préparer ce rendez-vous avec Marc Florkin et je connaissais bien cette piste.
Tout de même, je fus un peu supris de faire le 4ème temps aux qualifs… J’attendais que Stéphane (Fauries), Jonny et les autres me passent devant comme d’habitude mais là, rien. Les temps des essais étaient serrés mais je restais bien 4ème derrière Tiago et sa FW07 et les deux obus (les Arrows).

Mon départ fut très mauvais : pour éviter de toucher Guillaume au freinage de la première chicane, je me suis décalé à gauche et j’ai mis une roue dans l’herbe… Mauvaise pioche : je me suis retrouvé entrainé sur le dégagement et j’ai loupé l’entrée de la chicane !
Super comme début mais la suite n’est pas mal non plus… Je remonte le mors aux dents et là je me rend compte que je reviens facilement sur le peloton. Je double les derniers sans attendre et je me retrouve assez vite derrière Stéphane. Je reste derrière lui un peu et je pense pouvoir tenter ma chance dans la descente avant la variante Ascari. Mais j’ai été trop optimiste dans mon évaluation du freinage et non seulement je passe Stéphane mais aussi Eric Campillo sur l’élan !
Bien évidemment, ça ne passe pas et je me retrouve en vrac au beau milieu de la chicane, gênant Stéphane par la même occasion (bravo !).

Je repars sans avoir rien touché et sans avoir perdu trop de temps. Et c’est là que je réalise que ma voiture est carrément extraordinaire ce soir… Je pense que la JS11 version Monza (sans aileron à l’avant) est vraiment rapide : pas sous-vireuse malgrè l’absence de flaps à l’avant et pas non plus trop sur-vireuse bien que j’ai eu peu d’appuis au niveau de l’aileron arrière. Ma voiture vole littérallement et je compte bien en profiter.
Mais, justement, voilà quel a été mon problème hier soir : sentant que j’avais en main une voiture vraiment supérieure (question de type ou de réglages, aurais-je touché sans le faire exprès un “sweet spot” ?), j’ai voulu absolument être à la hauteur de son potentiel et, du coup, j’ai été bien trop fébrile. D’où mon départ raté et mes spins à répétition. Manque d’expérience d’être rapide… Ben oui, tout s’apprend.

Donc, bis repetita placent, je remonte de nouveau sur le peloton après être retombé à la 10/11ème place. Mais il semble bien que le peloton soit bien agité ce soir (même sans moi pour y mettre le boxon) et je me retrouve 6ème assez vite. On est 4 groupés dans la ligne droite du départ et l’aspiration y est formidable. Je passe 4ème derrière le groupe de tête qui est déjà à plus de 16 secondes.
Je veux me détacher de JP Campmajo mais je veux en faire trop et trop vite et je me loupe au freinage de la seconde chicane. Je repars en 8ème place et tout est à refaire, une fois de plus !
Mais ma voiture est vraiment supérieure ce soir et, au bout de quelques tours, je suis de nouveau dans le sillage de JP (il était plus facile à doubler quand il avait une Ensign…) puis devant lui. Là, il faut encore m’éloigner de lui et je ne peux le faire qu’à coup de quelques dixièmes à chaque tour. Il faudra un bon moment pour qu’il accepte de lâcher le morceau le bougre !

Bon, à ce stade, je me retrouve 4ème à plus de 30 secondes de Guillaume et j’ai bien le sentiment d’avoir gâché ma course car ma voiture m’aurait permis d’être et de rester avec ce groupe de tête. Mais la course est encore longue (il reste encore à ce moment-là plus de 30 tours à faire) et tout reste possible à condition d’y croire.
Normallement, la sagesse devait m’ordonner de me contenter de cette position et de finir la course en contrôlant mon écart avec JP. Mais, vous l’aviez compris, la sagesse n’était pas avec moi dans mon baquet hier soir…
Donc, j’entrepend de remonter sur Guillaume, rien que pour voir si c’est possible. Pour reprendre plus ou moins une seconde au tour à Guillaume, ça me demande une attaque de tous les instants mais, au moins, ainsi je n’ai pas le temps de m’ennuyer !
Ma voiture me permet de revenir sur Guillaume tour après tour et ce dernier est solide : il ne lâche l’écart que morceau par morceau tout en gardant le même rythme. Mais, petit à petit, je m’aperçois que j’arrive tout de même à revenir et, inexorablement, je vais arriver à faire la jonction avant la fin de la course. Restera à le passer mais je dois avouer que cette situation m’excite beaucoup : affronter Guillaume est une situation que je n’ai pas pu faire depuis le début de ce championnat. Or, c’est justement la possibilité de mieux connaitre chacun à travers un vrai baston qui fait le charme de ce championnat.

Voilà, l’Arrows est désormais visible (Martin Audran a disparu entre-temps et je suis maintenant 3ème) et c’est la seconde place qui va se jouer entre nous. J’arrive à passer Guillaume juste avant la parabolique mais il faut encore le lâcher pour rester devant lui jusqu’à l’arrivée mais ça, je n’y suis pas arrivé.
C’est que, une fois Guillaume passé, Il a pu profiter de mon aspi. Il est resté prudent et très clean mais il m’a aussi mis une pression d’enfer !
Du coup, j’ai fait la petite erreur de trop que j’avais réussi à éviter pendant les 30 tours précédents : une rétrogradage un poil trop tardif au moment d’entrer dans Lesmo un. Je pars en spin et tape le rail, boum !
Je peux repartir en lambeaux et c’est en me trainant que je boucle les derniers tours en arrivant de justesse à rester devant JP Campmajo.

Voilà pour cette course palpitante (de mon point de vue). Guillaume est “prenable” dans certains cas (mais il me faut encore un peu de bouteille pour rester cool quand je suis aux avant-postes). Tiago était au-dessus du lot avec sa FW07 mais avec la même voiture, Darryn (d’habitude plutôt rapide) a été plutôt discret. J’ai aussi été surpris de ne pas voir Jonny et si Othmane avait été là, le duel avec Tiago aurait pu être intéressant à voir…

A Montréal, Jonny devrait être de retour car je sais qu’il apprécie ce tracé (je l’y ai vu gagner haut la main sur ce circuit dans un autre championnat il y a un an), moi pas.

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La course de Monza a été très animée lors de ces dix premiers tours (comme souvent lors de ce championnat). Alors que les trois premiers s’échappaient en tête, le peloton était pris de folie et la bagarre était à tous les étages.
Je vous propose d’illustrer cela par le récit de la course de 3 concurrents qu’on entend pas souvent : Stéphane Fauries, Darryn Smalley et Eric Campillo.

Commençons par Stéphane qui a été bien malchanceux (comme souvent) après s’être fait bousculer par plusieurs concurrents alors que lui-même restait prudent…

# Stéphane Fauries (abandon au 5ème tour)
Départ mouvementé pour Stéphane à cause des 2 Tyrrell. Stéphane (TAZ pour les intimes) est derrière JP Campmajo mais ce dernier se loupe à la seconde chicane… Taz évite Jonny en vrac au milieu de cette seconde chicane et passe JP par la même occasion.
JP veut répliquer à l’entrée d’Ascari mais part en spin et entraine Taz… Stéphane repart en ayant perdu 3 places.
Taz repasse devant JP avant la parabolique et boucle ce premier tour 6ème derrière Eric Campillo.
T2 : Lefebvre veut passer son équipier avant Ascari mais se loupe (comme JP le tour d’avant au même endroit !) et gêne Taz qui évite le pire.
T3 : JP repasse devant Taz au freinage de la première chicane mais se loupe à nouveau à la seconde. Fauries attaque Campillo à l’entrée du Lesmo II et ça passe à Ascari, 5ème.
T5 : Stéphane remonte Jonny alors 4ème. Jonny se loupe à la sortie d’Ascari et se retrouve derrière Fauries à l’entrée de la parabolique… Il attaque tout de même au freinage à l’intérieur… C’est trop juste, il élargit et s’appui sur la Ligier !
Les deux voitures partent dans le dégagement mais Taz arrive à remettre sa Ligier à la sortie de la parabolique sans avoir perdu de place.
Mais la meute arrive à pleine vitesse sur lui avec Darryn, Campillo, Campmajo et Lefebvre très groupés. Dans la ligne droite, l’aspi joue à fond et Taz perd 3 places !
A la sortie de la première chicane, Stéphane perd sa Ligier et tape le rail, une roue en moins… C’est terminé pour lui mais, si on compte, ils sont trois à l’avoir poussé pendant ces premier tours : Campmajo, Lefebvre et Jonny… Comment s’étonner que notre Taz pense avoir la poisse quand on s’acharne ainsi sur lui ?

Continuons par Darryn, très rapide sur certains tracé mais qui a été plutôt discret à Monza… Le récit ci-dessous permet de comprendre pourquoi.

# Darryn Smalley (abandon au 39ème tour)
Pris en sandwitch entre Campmajo et Jonny, Darryn tire tout droit à la première chicane et en ressort 7ème derrière Fauries.
Profitant de la confusion à la seconde chicane (où Jonny est en vrac), Olivier Philipps le passe et l’entraine à l’extérieur du Lesmo 1… Darryn spin mais repart 12ème sans avoir touché.
A la fin du 2ème tour, il est revenu dans les roues de Franck Labédan qu’il passe à l’entrée de la chicane II. Il veut passer François Besançon à l’entrée d’Ascari mais François résiste et cède finalement à la parabolique (sa course s’arrête aussi ici hélas). Darryn est alors revenu 8ème.
T3 : à la sortie d’Ascari, Darryn se retrouve derrière les deux “Camp” qui se bagarre durement. Darryn passe JP à la chicane 1, tire tout droit à la chicane 2, passe Eric se faisant mais le laisse repasser devant lui aussitôt en ralentissant fortement avant Lesmo 1 (bravo pour le fair play !).
Darryn repasse Eric à l’entrée de la parabolique et tombe sur Fauries qui sort des graviers à la sortie. Profiant de l’aspiration, Darryn est 4ème au bout de la ligne droite… Pas longtemps car Lefebvre le passe au freinage de la chicane 1.
T8 : Alef se loupe à la chicane 2 et Darryn repasse 4ème, loin devant les duettistes camp & camp.
T9 : Darryn rate son freinage à la chicane 1, tape dans le rail, repart et s’arrête aux stands pour changer son aileron avant.
T16 : Darryn se retrouve derrière Marc Florkin pour lui prendre un tour mais céde en même temps à JP Campmajo et va frôler le rail dans la curva grande !
Ensuite, Darryn tourne régulièrement avec sa Williams blessée et, alors que l’arrivée est en vue, tape de nouveau le rail à la chicane 1 au 39ème tour… out !

Finissons par Eric Campillo qui a fait une course superbe, évitant les grosses erreurs jusqu’au bout et justement récompensé par une 5ème place bien méritée !

# Eric Campillo (5ème)
Après le départ, Eric se retrouve juste devant Jonny à la chicane 2 (après que ce dernier soit partit en spin tout seul) et gagne 2 places de plus après que Darryn et Olivier soient partis danser ensemble à Lesmo !
Jonny repasse devant dès Ascari mais Eric profite aussi de l’accrochage entre JP et Taz.
T2 : quand Alef lance son attaque suicide sur Taz et Eric, seul Stéphane est affecté et Eric continue sa route.
T3 : Fauries passe Eric à Ascari et JP tente de faire de même à la parabolique.
T4 : JP se fait pressant derrière Eric… Il passe à Ascari, Eric est 7ème à ce stade de la course.
Eric repasse JP à la parabolique et Darryn s’est joint au groupe.
T5 : Darryn passe devant au freinage de la parabolique et Alef passe à l’aspi de la ligne droite. Eric est 6ème.
T6 & 7 : JP attaque de nouveaux à la parabolique mais Eric résiste puis il passe enfin à la chicane 1 mais comme il se loupe à la sortie, Eric repasse devant la Lotus.
T8 & 9 : JP attaque encore mais Eric résiste bien.
T10 : JP passe finalement à la chicane 1 et Alef avant la parabolique.
T14 : Olivier a rejoint Eric et le passe à Ascari alors qu’Eric sort large.
T15 : Eric repasse Olivier à l’aspi (Olivier était un poil plus vite au tour qu’Eric mais sa Tyrrell manquait de vitesse de pointe par rapport à la Ferrari ci-fait qu’il ne put jamais passer à l’aspiration malgrè plusieurs tentatives…).
T17 : Olivier attaque et passe (limite) à Ascari. Eric tente de repasser au freinage de la chicane 1 mais Olivier résiste.
T19 : Olivier s’est un peu détaché, Eric roule isolé.
T20 : Eric prend un tour à Darryn.
T25 : Eric repasse devant Olivier en vrac dans la chicane 1…
T32 : Olivier a rejoint Eric et l’attaque sans relache pendant les tours qui suivent… mais au 37ème tour, Eric a réussi à reprendre un peu d’avance.
T40 : Olivier part en spin à Ascari, Eric a de la marge.
T47 : Olivier est presque revenu dans la sillage d’Eric mais ce dernier gère bien la fin de course et fini devant la Tyrrel…

Voilà une course bien maitrisée de bout en bout avec pratiquement pas une erreur… Faut le faire !

Pour rédiger ces récits, j’ai passé pas mal de temps à visionner le replay dans tous les sens et je voudrais vous dire ici que cette course était vraiment superbe !
Par moment, on s’y croirait… Les ralentits dans les chicanes sont saisissant (Eric presque systématiquement en glisse au milieu de la première chicane… bravo !) et la mise en grille après le tour de formation est également un gros plus au niveau du “réalisme” de ce spectacle. J’ai essayé de regarder tout cela d’un oeil neuf et je dois vous dire que j’ai trouvé ça somptueux !
Il faut être conscient que nous avons là quelque chose d’unique et il faut que nous fassions quelques efforts afin de le préserver et de le faire grandir encore.

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