Les raisons du désastre du site Web “d’Obamacare”

Après une bataille politique qui a duré des années, Obama pouvait enfin lancer son site Web qui permettait la mise en oeuvre de son projet de loi fétiche : ObamaCare.
Mais si le président avait bien manoeuvré sur le plan politique, c’est sur le plan technique que le triomphe allait tourner au désastre : à peine lancé, le site s’effondre et se révèle être tout à fait incapable de faire face à l’afflux des utilisateurs…
Ce lancement manqué qui tourne à la catastrophe nationale a fait beaucoup de bruit aux USA (alors que les désastres de Louvois ou du Dossier médical personnel en France sont passés presque inaperçu…), Voyons donc ce qui s’est passé :
Le lancement du site de l’Affordable Care Act a été condamné par une configuration excessivement complexe qui a essayé de relier les bases de données disparates en temps réel.Des millions d’Américains n’ont pas d’assurance santé et devaient passer par le site healthcare.gov pour s’inscrire dans un premier temps et pouvoir souscrire une assurance-santé abordable dans un second temps (d’où le vrai nom de la Loi “Affordable Care Act” souvent appelée “ObamaCare” à cause du président du même nom qui en fait l’acte centrale de ses deux mandats…).

En particulier, le projet a été condamné par une décision relativement tardive d’exiger que des demandeurs d’ouvrir un compte et de laisser le site vérifier leur identité, leur résidence et leurs revenus avant d’avoir accès au choix des plans d’assurances disponibles. Cela signifiait que le site devait passer par des  interfaces en temps réel aux bases de données maintenues par l’Internal Revenue Service (IRS, le fisc américain) et d’autres organismes. Juste avant son lancement, le président Obama comparait le futur site à Amazon pour vanter sa facilité d’emploi… Mais, patatra, les tests préalables révélaient que le site ne pouvait supporter la charge représentée par 500 utilisateurs… Alors que, potentiellement, le nombre d’utilisateurs attendu se chiffrait plutôt en millions ! Sur les sites d’ecommerce, vous pouvez commencer à explorer l’offre sans avoir à vous inscrire au préalable. De même, les sites de commerce électronique sont également prêts à reporter certains détails. Par exemple, Amazon vous enverra immédiatement un e-mail pour confirmer votre achat, puis plus tard vous en envoyer un autre avec un numéro de suivi pour “tracker” la livraison de votre colis.. En revanche, le site fédéral a fait des choix qui auraient mis à genoux même les meilleurs techniciens. De plus, le défi technologique a été exacerbée par les exigences de l’administration qui voulait que chaque élément de ce site extrêmement complexe soit prêt tous à la fois. Les spécifications finales du site sont sorties très tard et elles ont toutes reposées sur le fait que tout devait être prêt en même temps. C’était l’approche “big bang” : les responsables devaient tout faire pour que tout soit prêt le 1er Octobre… Une tâche qui s’est avérée bien au-delà de la capacité et même de la compétences des personnes impliquées.

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